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J'ai voulu lire dans son regard, seulement deviner ce qu'elle pensait de moi.

Je n'y ai vu que des trains en retard et des vols de corbeaux autour des arbres.

J'étais assis en bord de mer, mais de l'autre côté de la rue. Mon esprit somnolait et mes yeux suivaient sans s'en rendre compte les va-et-vient des personnes près de la jetée. Mon regard se porta soudain sur une jeune femme qui pénétrait dans sa voiture garée juste en face de moi. Bien sûr, elle ne me vit pas, brouillard que j'étais en cette belle journée de Septembre. Je me dis qu'il faudrait un hasard extraordinaire pour qu'elle s'intéresse à ma personne, un miracle quoi, du genre « une nouvelle loi a porté le départ à la retraite à 40 ans ». En levant les yeux, je vis planer une mouette au-dessus de moi. Un signe ? Peut-être. La voiture de la belle n'arrivait pas à démarrer. Taquiné par le démarreur, le moteur poussait des cris de noyé. La fille était au bord de la crise de nerfs et elle descendit de sa voiture pour appeler à l'aide. Son regard se déposa sur moi comme un maléfice. « Je suis fichu », pensais-je en me levant pour prendre la fuite. Les moteurs n'étaient pas mes copains ! Les mains dans le cambouis, très peu pour moi ! J'avais déjà parcouru dix mètres cinquante, quand derrière mon dos, j'entendis une voix désespérée : « Monsieur, monsieur, s'il vous plait » !  A ce moment-là j'ignorais que le cours de ma vie allait changer à cause d'une batterie récalcitrante...

                                                                                               Prof83.