J’avais pris l’habitude d’aller contempler ses fesses, non par voyeurisme, mais par pur esthétisme… Elles étaient jolies, ses fesses, bien rondes, bien dures apparemment. Presque chaque jour, à des heures régulières, au moment de la promenade des détenus dans la cour de la prison, elle se penchait au-dessus de la rambarde, clamait son amour éternel à Paulo, qui la regardait comme un morceau de viande dans le filet. Elle lui jetait parfois des paquets de cigarettes. Paulo était heureux et repartait dans sa cellule, les yeux écarquillés et le cerveau vite saturé par les images qu’il avait pues enregistrer à la sauvette.
Le seul bémol dans cette affaire, c’est que les habitants de l’immeuble commençaient à se plaindre et le président du conseil syndical dut organiser, de toute urgence, une assemblée générale exceptionnelle pour essayer de trouver une solution à ce problème. Prétextant un conseil de classe, je me gardais bien, comme d’habitude, d’y d’assister. La porte d’entrée de l’immeuble était pourtant toujours fermée et il fallait composer un code pour entrer. Et apparemment, la meuf de Paulo connaissait ce code. Un habitant de l’immeuble avait dû le lui donner. Mais qui ? Je vous jure que ce n’est pas moi !
Chaque copropriétaire menait son enquête et l’atmosphère devenait pesante. Tout le monde soupçonnait tout le monde et finalement, on trouva le coupable. J’appris son nom le surlendemain, lorsque, malencontreusement, je pris l’ascenseur avec Mademoiselle Belœil, une vieille fille, excitée comme Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans.
Elle me dit, sans me regarder : « ça y est, on sait qui a donné le code d’entrée à cette créature » ! Elle attendit ma réaction qui ne vint pas. Je pensais « créature, créature et toi tu as vu ta tête » ?
Elle patienta quelques secondes, le temps que l’ascenseur arrive au rez-de-chaussée. Et sûre de son effet, elle clama comme une comédienne qui jouait Horace : « c’est Monsieur Laderovitch, le coupable » !
Pauvre Monsieur Laderovitch, c’était un comptable à la retraite, qui n’avait plus sa tête et qui était très mal vu dans l’immeuble. J’essayais de le défendre et je lui dis : « mais on a des preuves au moins » ?
Et là, Mademoiselle Belœil, devint plus rouge que La Cicciolina* en pleine action.
« Des preuves ? Ah ça oui » !
* Actrice porno italienne des années 80.
A suivre…