VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 06-11-2012 à 09:54:46

Grasse (7).

--------

--

Et Mademoiselle Belœil revint dans le salon, légèrement maquillée et parfumée avec « L’air du temps » de Nina Ricci, je crois bien. Elle me lança un regard que je pourrais qualifier de langoureux. Moi, j’en avais pris mon parti, prêt à « passer à la casserole ». Il y a des expressions un peu triviales, mais qui sont si explicites… Je supputais la durée de la « gâterie », deux minutes ? cinq minutes ? Mais j’étais légèrement inquiet, je ne voulais pas être ridicule quand même. En ce moment-là, pour solidifier une quenelle rabougrie et la transformer en saucisson sec "Le Bâton de Berger" de Julien Bridou, j’en étais arrivé à penser à Fernande ou à Félicie ou à Léonore. Malheureusement, je ne pensais qu’à Lulu ! (Rappelez-vous la chanson de Georges Brassens).  Mademoiselle Belœil revint en portant un plateau de petits gâteaux et en s’asseyant à côté de moi, elle me dit « voilà, je vous apporte les gâteries » ! La tension, qui n’existait que dans ma tête, retomba d’un seul coup. J’étais soulagé de « l’inculture érotique » de  Mademoiselle Belœil. Et je pensais, j’étais un prof après-tout, que je devais lui expliquer certaines choses. Elle était contente d’elle ; c’est vrai que les petits gâteaux avaient l’air appétissants, plus que ses lèvres recouvertes d’un rouge un peu trop vif. J’avais l’impression qu’elle voulait ressembler à Lola, la meuf de Paulo.

  Mademoiselle Belœil roucoulait de plaisir en me voyant manger, avec appétit, ses gâteaux. Elle se pencha vers moi et me murmura « vous pourrez dire maintenant à tous les habitants de l’immeuble, que je suis la championne des gâteries ». Je ne ris pas, parce que j’avais la bouche pleine…

En sortant de chez elle, je pris l’ascenseur, dans lequel il y avait Monsieur Coqualo, surnommé la fouine, qui me dit « Mademoiselle Belœil, vous a raconté pour Monsieur Laderovitch ?»  Sans me mouiller je fis « heueeuuu… » Il me regarda comme on examine une radio des poumons et me souffla dans l’oreille:

- Il faudrait que l’on parle de ça dans un endroit tranquille ! 

Non, non et non, Monsieur Coqualo, n’allait pas lui aussi m’inviter à venir boire un thé chez lui ! En le regardant plus attentivement, je vis, que de son pull noir à raz-de-coup, sortait le col de sa chemise. Une chemise rose… !

A suivre

Pour écouter "Fernande".