VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 11-11-2012 à 07:39:39

Grasse (8).

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Dans l’ascenseur exigu, Monsieur Coqualo me serrait de près. Il était parfumé en plus, je crois bien avec « Habit rouge » de Guerlain. Moi, inquiet, je ne voyais que le col rose de sa chemise. On arriva au rez-de-chaussée, je voulais fuir, mais il me retint par le bras.  Que me voulait-il encore celui-là ? Et pourquoi me touchait-il comme ça ? Je prétextais que j’étais déjà en retard, mais Monsieur Coqualo était têtu comme une tortue des îles Galápagos.

- Suivez-moi, me dit-il, je vais tout vous expliquer ! 

Et il m’entraîna vers le local à poubelles.

A ce moment, je prenais conscience de ce que devaient supporter les femmes victimes d’harcèlements sexuels. J’aurais dû être ferme et refuser absolument de le suivre. Mais je suis comme ça moi, je ne voulais pas le vexer. Je pensais:

- S’il me met la main aux fesses, je lui donne une gifle ou plutôt un coup de poing, c’est plus viril ça ! 

Le local à poubelles sentait les ordures et Monsieur Coqualo, « Habit rouge ». Mon nez de chimiste était soumis à rude épreuve. Je n’aime pas respirer cet air odorant qui plane dans ces endroits. J’ai l’impression que j’ingurgite des bactéries de toutes sortes.

- Voilà, ça s’est passé là, me dit-il.

Il avait le regard féroce d’un loup des steppes de l’Asie Centrale. Il continua, en se rapprochant de moi:

- La fille a dû faire une fellation à Monsieur Laderovitch, en échange du code d’entrée de l’immeuble!

Il était si sûr de lui que je commençais à le croire. Tout comme je croyais les élèves qui me juraient qu’ils ne copiaient pas quand je les surprenais avec une antisèche sur leurs genoux au cours d’un contrôle. Le parfum « suave » de ce local devait certainement troubler mes sens. Mais quoi, et si Monsieur Laderovitch était innocent ?

Je pris mon courage à deux mains, je regardai Monsieur Coqualo droit dans les yeux, des yeux de crocodile pervers et je lui dis :

- Mais vous avez des preuves ? 

Il ne s’attendait pas à ma réplique. Il bafouilla je ne sais quoi. Il était rouge, tout congestionné et je commençais à m’inquiéter pour ma vertu. Il me raconta ce qu’il avait dit à Mademoiselle Belœil et je pensais que je préférais subir mille fois les assauts de cette vieille fille plutôt que ceux de ce Monsieur, pas tout à fait Monsieur… Il essaya de se reprendre, il se racla la gorge et me dit :

- Je n’ai pas assisté à la scène, mais ça ne peut être que lui ! 

J’avais gardé deux arguments massues dans un recoin de mon lobe frontal. Je lui criai presque le premier :

- Mais vous savez comme moi que Monsieur Laderovitch est atteint de la maladie d’Alzheimer et comment voulez-vous qu’il se souvienne du code ? 

Monsieur Coqualo blêmit dans la lumière blafarde de cet oasis malodorant. Il tenait bon, le bougre, résistant comme une pieuvre-haltérophile. Il était en colère, je crois qu’il n’avait plus l’intention de me draguer. Il fulmina : 

- Et votre deuxième argument c’est quoi ? …

 

                                                                                                                              A suivre

 

 

 

Commentaires

impression le 14-11-2012 à 11:02:10
contente de pouvoir écrire un commentaire pour te dire que j'adore lire cette aventure made in Grasse. Un vrai talent d'ecrivain ce prof de science.

Biz

Hélios le 13-11-2012 à 10:29:09
Comment ça se fait,que vous ne plublier

plus les commentaires,vos fans ne doivent

pas étre contentE