Aldo et Pipo.
Il me vint l’idée saugrenue d’acheter une cartouche de cigarettes pour le pauvre Paulo.
Depuis la disparition de Lola, sa gagneuse, il n’avait pas dû fumer beaucoup.
Sur la coursive qui dominait la cour de la prison, je guettais l’arrivée de tous ces détenus avides de retrouver la liberté dans un espace d’à peine quelques centaines de mètres carrés. Cette cour, à ciel ouvert, représentait pour tous ces reclus, une bouffée d’oxygène qui les ranimait un peu après de longues heures passées dans leurs cellules exigües à l’air vicié.
Je vis Paulo, parmi les autres, le dos voûté, il ressemblait à un gorille ayant perdu sa femelle. Comment attirer son attention ? Un peu gêné, je criais à tout hasard « Lola ! ». Ça allait devenir notre mot de passe. Il se redressa et je me rendis compte combien il était grand et massif. Il leva la tête vers la coursive et, en m’apercevant, il se plaça juste en dessous. Je lui lançais la cartouche de cigarettes qu’il attrapa avec dextérité. Il leva son pouce droit à la verticale et, avec le sourire angélique d’un enfant de chœur, il me dit « merci ! ».
Plus tard, enfermé dans mon appartement, je commençais à regretter d’avoir accepté l’invitation de Monsieur Coqualo, le samedi suivant.
Pas de chance, Samedi arriva comme un train en avance. Pour cette petite sauterie, il fallait que je m’habillasse d’une manière correcte pour éviter d’exciter :
- Monsieur Coqualo, le gay, collant comme de la seccotine*.
- Madame Coqualo, sa femme, adepte des concerts de flûtes baveuses dans le local à poubelles.
- Aldo et Pipo, les deux CRS aux mains baladeuses, qui ne rêvaient que de m’entraîner dans les toilettes pour des pratiques peu académiques…
Et il devait certainement y avoir plusieurs autres invités, rescapés de la dernière Gay-Pride ** de Nice.
C’est alors que je crus avoir une idée géniale : me faire accompagner à cette sauterie par Mademoiselle Belœil, la vieille fille qui ne risquait pas de perdre sa virginité chez Monsieur Coqualo.
Je sonnais donc à sa porte. Ma voisine solitaire fut tout étonnée de me voir. Je comptais sur mon charme fou, pour la convaincre de m’accompagner chez nos voisins fêtards.
Quand elle ouvrit la bouche pour me répondre, je devinais à son haleine chargée qu’elle devait être peu habituée aux jeux de langue avec échange de salive.
Que n’aurais-je fait pour Lola ! J’acceptais de prendre le thé avec elle, mais je me méfiais un peu quand même de cette fille qui avait un regard ambigu. Subir les attouchements pervers de Monsieur Coqualo et de ses amis, passe encore, mais déchirer l’hymen, certainement caoutchouteux de mademoiselle Belœil, non ça jamais !
En bonne fille, ma voisine accepta mon invitation. Je fus quitte à lui dire qu’elle était vraiment jolie, bien que je pensasse exactement le contraire.
Quand on frappa chez les Coqualo, nous entendîmes de la musique gay, des cris et des gloussements inquiétants. La porte s’ouvrit et Aldo et Pipo nous invitèrent à entrer.
Ils avaient déjà le regard lubrique des hyènes en chaleur…
A suivre…
Notes :
* Seccotine : ancienne colle forte liquide.
** Gay Pride : « La marche des fiertés ».
Commentaires
je ne savais pas que seccotine avait 2 c!! on apprend chaque jour bon tu dois être en vacances tu écris moi je lis ...bonne semaine
A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Il y a même eu " Miss seccotine ", une fille très collante...
Bonne soirée.
Bonsoir Prof.
J'ai connu la seccotine, déjà un petit moment qu'elle n'est plus sur le marché.
Belle photo des deux CRS,
Bonne soirée