J’aurais préféré aller au CDI à la recherche d’un scanner pour agrandir la photo de la partouze de Lola et isoler son visage pour le montrer à Monsieur Laderovitch, l’unique témoin de son enlèvement. Finalement à dix heures j’allais au CDI. Un lieu peu fréquenté par les élèves qui préféraient lézarder au soleil dans la cour de récréation. La documentaliste, madame Françoise Jétoulu, était accroupie devant un rayonnage de livres qu’elle rangeait avec méthode. Fatalement, de par sa position et de ses jambes légèrement écartées, sa jupe remontait jusqu’à mi-cuisses. Je me plantais devant un panneau en liège sur lequel étaient punaisés de petits cartons blancs que je faisais semblant de consulter. En réalité, mes yeux louchaient sur le côté, sur le spectacle ravissant que m’offrait la documentaliste. Mon moral remonta quelque peu et pas que lui… Elle tourna la tête vers moi et me regarda. Elle me voyait de profil et j’eus honte de la protubérance peu académique qui était apparue au niveau de ma braguette. Elle conserva plusieurs minutes cette position suggestive qui mettait en émoi toutes mes hormones. Elle sourit et me demanda :
- Tu désires quelque chose ?
Pour l’instant mes désirs se concentraient sur ses cuisses généreusement découvertes et sur le mystère de son entre-jambes.
- Caresser tes cuisses ! pensais-je.
Et je censurais immédiatement en :
- J’ai une photo à scanner, tu pourrais m’aider ?
J’aurais pu me débrouiller tout seul, mais c’était un petit moyen puéril de me rapprocher d’elle.
Tout en parlant, je m’étais positionné en face d’elle, ce qui me donnait une vue panoramique et en 3D de l’entrebâillement de ses cuisses et d’un petit territoire de couleur noire situé entre ses deux aines. C’était peut-être un morceau de tissu de sa culotte que je voyais ou alors, comme elle était brune…
Françoise comprit tout et me laissa encore un moment contempler son panorama. Elle avait au moins quarante ans, plutôt mince, les cheveux courts et les yeux ravageurs. Elle se releva et passa devant moi, ce qui me fit pénétrer dans son halo aromatique. Mes papilles olfactives s’affolèrent et décodèrent le nom de son parfum :
- « Les jardins de Bagatelle » ?
- Gagné ! me dit-elle en passant le bout humide de sa langue sur sa lèvre supérieure.
Son sourire commença à enrouler mon corps dans des bandelettes de tissu pour le transformer en momie inerte et sans défense.
Et pour parodier Corneille dans Le Cid, « avant que de combattre, je m’estimais perdu » !
- Tu veux quoi au juste ? me dit-elle.
Moi, j’avais déjà oublié l’objet de ma visite au CDI.
- Tu as besoin du scanner pour numériser une photo ?
J’étais comme un boxeur groggy* assis dans un coin du ring, ruminant un abandon à cause d’un flot de sensations perverses.
Je me souvins et j’eus presque honte d’avoir oublié Lola, l’amour de ma vie. Je tendis à Françoise Jétoulu la photo de la partouze en regardant à droite et à gauche pour détecter la présence éventuelle d’élèves dans le CDI. Personne ! Les livres sont passés de mode !
- Pour ça, il faudrait que tu reviennes ici Mercredi après-midi. Je serai seule au CDI pour faire l’inventaire.
J’acceptais avec reconnaissance.
Dans le couloir je croisai Jeanne qui me lança un regard assassin.
- Je t’ai attendu dans la réserve. Swine** !...
A suivre…
Notes :
* Groggy: qui est dans un état d'hébétude provoqué par un choc psychologique ou à demi assommé par les coups de l'adversaire.
** Swine: salaud en anglais.
Commentaires
A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Oui les vacances seront les bienvenues.
Bonne soirée.
Bonjour Prof.
Effectivement le plafond du cagibi est bas!
L'aération est surement inexistante?
Bonne journée, les vacances sont proches.