Bon et moi j’allais faire quoi maintenant avec mes mains plaquées sur les deux cuisses de Françoise Jétoulu ?
Je sentais sous mes paumes une douce chaleur qui irradiait de sa peau et qui, par un processus plutôt compliqué, mettait en émoi mon manège enchanté qui commençait à se dilater et à durcir comme le cœur d’une méchante sorcière.
L’érection, hélas, est un réflexe et donc une réaction incontrôlable ! Et même quand elle me dit « tu peux me lâcher maintenant ! », quand mes mains quittèrent, à regret, ses cuisses si douillettes, mon arc restait tendu !
Elle descendit de l’escabeau avec élégance et j’en profitais pour reluquer les derniers sursauts de sa chair qui disparaissaient sous le tissu de sa jupe.
En passant devant moi, elle me lança un jet de gaz asphyxiant, un nuage invisible de son parfum, « Les jardins de Bagatelle », qui ramollit mes neurones déjà malmenés.
Je lui rappelais cependant, que depuis le 17 Juin 1925, les gaz asphyxiants ou toxiques étaient interdits par le protocole de Genève et que la prochaine fois que je viendrai au CDI je me munirai d’un masque à gaz.
- Oui je sais, me dit-elle, j’ai lu ça quelque part.
- Mais tu as tout lu ! répliquais-je en essayant de faire un jeu de mots.
- Oui j’ai tout lu ! répondit Françoise Jétoulu.
Et elle se mit à rire, plutôt nerveusement.
Elle se dirigea vers la petite salle qui jouxtait le CDI et qui contenait une photocopieuse et deux ordinateurs avec tous leurs périphériques. Je la suivis comme un chien déjà fidèle.
L’annexe n’avait pas de fenêtre et seul un néon parkinsonien l’éclairait chichement par intermittence. Elle souleva le couvercle du scanner qui avait un âge bien avancé.
- Alors, tu me la donnes cette photo ! me dit-elle.
Je trouvais, que pour une femme, elle manquait de cette douceur qui me faisait vraiment chavirer. Je la sentais un peu brutale même !
- C’est sûr, je ne lui plais pas du tout ! pensais-je, foudroyé comme un lutteur japonais de sumo* apprenant qu'il avait maigri.
Je lui tendis, d’une main pas très rassurée, la fameuse photo de la partouze de Lola. Je pointais avec mon index droit un peu tremblant l’image de la tête de celle qui me faisait fantasmer.
- J’aimerais que tu fisses un gros plan de son visage.
- Et celui-là qui c’est ? me dit-elle en désignant Monsieur Gédebras, il est bien monté !
De toute évidence elle aimait les aubergines, alors que moi je ne pouvais lui offrir qu’un frêle vermicelle…
La photo qui sortit de l’imprimante était plutôt réussie et je pouvais donc la montrer au plus vite à Monsieur Ladérovitch qui avait assisté au rapt de Lola.
Je remerciais la documentaliste en me dirigeant vers la sortie. Elle me bloqua le passage en me disant :
- Je suis mariée et plutôt fidèle, mais…
- Mais ?
- On est seuls, tu me montres ta courgette ?
J’étais anéanti ! Comment allait-elle réagir en voyant mon haricot vert et mes deux pois chiches ?...
A suivre…
Notes :
*Le sumo est la lutte traditionnelle japonaise pratiquée par des lutteurs professionnels. C'est un combat d'homme à homme sur un tertre d'argile de 4,55 m de diamètre, le dohyô, opposant des géants pesant en général entre 90 et 160 kg qui s'affrontent à mains nues et vêtus seulement d'un pagne.
Commentaires
un haricot !!!lol bon noel
A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Ici ça recommence:il pleut.
Bonne soirée.
Bonjour Prof.
Nous voilà fixé! Maintenant j'ai toujours entendu dire, << vaut mieux une petite courageuse, qu'une grande fainéante!!> Cela reste à prouver.
Bonne après midi.