Bokama ! Mais que signifiait ce mot dans la bouche de Monsieur Ladérovitch ?
Un instant lucide, mon voisin retomba bien vite dans le néant, certainement une lointaine planète habitée par des monstres. Il se recroquevilla ensuite comme un fœtus apeuré pour offrir le moins d’accès possible à tous ses ennemis qui lui voulaient bien du mal.
Je désertai ce local aux deux roues déjà préoccupé par ce mot mystérieux qui ne voulait peut-être rien dire. J’emportais cette énigme chez moi pour essayer de la résoudre le plus rapidement possible.
Et si Monsieur Ladérovitch, qui mélangeait déjà les mots dans son cerveau périmé, mélangeait aussi les lettres comme dans une anagramme ? N’avait-il pas déjà remplacé « Lola » par « Allo » et ensuite « Allo » par « téléphone » ?
Voyons voir, jouons à ce petit jeu alphabétique !
En partant de « Bokama » et en permutant les lettres de ce mot j’obtenais :
- Makabo,
- Obamak,
- Kamabo,
- Mobaka,
- Bomaka,
- Komaba,
Tous ces mots n’avaient aucune signification!
Peu à peu j’avais l’impression que mon cerveau se diluait dans mon crâne, criait « au secours ! », perdait des neurones…
Minuit déjà et je ne dormais point ! Mais pourquoi a-t-il fallu que je tombasse amoureux de cette pute qui se fichait littéralement de moi ? Pourquoi ne pas me laisser faire par Jeanne, la demi-vierge, la prof d’anglais aux yeux globuleux qui me poursuivait de ses assiduités amoureuses dans les longs couloirs du lycée et dans la salle des professeurs ?
« 1 :23 » c’était l’heure projetée sur le plafond, en chiffres lumineux rouges, par mon radioréveil silencieux comme un muet de naissance.
« Alain, tu es nul en anagrammes ! » pensait mon cerveau presque vide, à demi submergé par les brumes du sommeil cotonneux.
Le lendemain, j’avais cours à huit heures, c’est à dire que je devais me lever à cinq heures du matin, une vraie torture ! Et en plus je commençais par la 1èreS1, une classe d’antipathiques, paresseux comme des unaus* dépressifs. Décemment je ne pouvais pas leur imposer encore un contrôle surprise !
« 1 :37 » après un « Oambka » cauchemardesque, en sueurs sous mes cinq couvertures en laine, je trouvais enfin le MOT :
- Bamako !
La capitale du Mali !
« 1 :39 » j’allais dans la cuisine boire un verre d’ « Evian », la bouche aussi sèche que les chaussettes de qui vous savez…
J’en profitais pour aller faire un tour aux toilettes, histoire de passer une fin de nuit tranquille…
Mais pourquoi Bamako ?...
A suivre…
Notes :
* Unau :
Mammifère édenté des forêts d'Amérique tropicale, encore appelé paresseux à deux doigts. (L'unau se déplace avec lenteur dans les branches, tête en bas, accroché par les fortes griffes de ses membres).
Commentaires
bamako pas trop loin!!j'ai failli y habiter !!il y a trés longtemps ....bonne semaine
A Gaby.
Bonjour.
Merci pour le com.
Bamako c'est si loin...
Bonne soirée.
Bonjour Prof.
La recherche continue, Bamako celle aussi il fallait la trouver.
Bonne journée