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Bon j’imaginais avoir compris pourquoi Sandrine m’ignorait complètement, c’était certainement à cause de mon refus d’aller chez elle, un Samedi, pour l’aider à décoller la vieille tapisserie de son appartement. Je m’en voulais beaucoup, car ma bouche avait dit des phrases absolument contraires à ce que je pensais. Allez savoir pourquoi.
Il est absolument atroce qu’une personne que l’on aime beaucoup nous trouve vraiment antipathique. On se sent aussi mal qu’un arbitre qui entend dans le stade :
- A mort l’arbitre !
Ou bien quand on a un accident le premier jour où l’on circule avec sa voiture neuve.
C’est la tuile !
Je me contentais à cause de tout cela de la regarder, elle, de l’aimer en silence sans espoir de réciprocité. Ce n’était pas complètement négatif car son attitude alimentait mon inspiration poétique qui me permettait de « pondre » régulièrement un poème bio, du genre des œufs de Loué certifiés 100 pour cent bio ou label rouge.
A défaut de caresses, Sandrine devenait ma muse et malaxait mes neurones !
Je lui envoyais des mails anonymes et romantiques auxquels elle répondait en se moquant de moi, sans savoir qui j’étais et qui me vexaient profondément.
Sandrine était jolie et sexy, mais il lui manquait quelques brins de féminité qui font que la femme devient absolument craquante…
Un matin vers huit heures, alors que la ville de Grasse baignait dans une brume parfumée, Sandrine s’affairait devant le panneau en liège destiné à l’affichage des profs. Je la voyais de dos, ce qui était une bonne affaire pour moi. Elle était tout simplement en train de punaiser, sur la surface ligneuse et tendre, une feuille qui devait être une invitation à une randonnée de cinquante kilomètres dans l’arrière-pays niçois. Une pure folie quoi !
Quand elle quitta la salle des profs pour aller prendre ses élèves, moi, curieux comme une anguille-concierge, je me précipitais vers le panneau pour lire ce qu’elle avait écrit :
Pffff, de toute évidence, ce « presque » signifiait que je n’étais pas le bienvenu dans son club de m…e !
Elle avait la rancune tenace !
A cause d’elle, mon cœur semblait se fissurer comme celui d’une brebis promise au sacrifice.
Le lendemain, pour me venger d’elle, je mis un point d’honneur à ne pas reluquer ses fesses. Cela ne la toucha nullement vu qu’elle ignorait mon voyeurisme pédago-fessier.
Au début de la récré de 15h, nous étions quatre professeurs assis autour de la grande table de la salle des profs quand Sandrine entra. Il y avait Philippe, le prof de maths, Jeanne, la prof d’anglais, Basile le prof d’EPS et moi.
Sandrine avait un problème de voiture et elle demanda à Philippe, à Jeanne et à Basile, s’ils pouvaient la raccompagner chez elle à 17h. Les trois professeurs avaient un conseil de classe ce jour-là et furent désolés de ne pas pouvoir répondre favorablement à sa demande.
Il ne restait plus que moi. J’avais baissé la tête pour ne pas la gêner. Elle me jeta un regard furtif qui chiffonna brièvement mon cœur et elle vint vers moi.
J’avais déjà préparé ma réponse et je murmurais cent fois dans ma tête :
- Mais, pas de problème Sandrine, c’est avec plaisir que je te raccompagnerai chez toi à 17h.
Cette fois-ci, il ne fallait surtout pas que je me trompasse de phrase. C’était une question d’honneur, de survie même !
Et pourtant rien ne se passa comme je l’avais souhaité…
A suivre…
Commentaires
???? bon dimanche?????en panne???
A Gaby.
Bonjour.
Merci pour le com.
C'est vrai ça !...
Bonne soirée.
au moins ici il y a du suspens.......bon mercredi
Bonjour Prof.
Ah! l'amour ça rend idiot!
Bonne continuation