VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 21-05-2014 à 09:09:49

Grasse (96).

 *

J'ai comme l'impression de ressembler à Pinocchio !

 *

Ce Vendredi-là, je touchais les grands fonds.

Non seulement j’avais détruit l’ultime espoir de conquérir Sandrine, mais en plus j’avais proposé aussi à Jeanne, la prof d’anglais, de l’accompagner au festival de Cannes.

Je détestais pourtant ce genre de manifestation.

A la limite, j’aurais pu faire un énorme sacrifice pour Sandrine dont les fesses, moulées dans un jeans, provoquaient, dans ma tête, un feu d’artifice de fantasmes inavouables, mais pas pour Jeanne avec ses yeux globuleux et sa robe de vieille fille presque vierge.

Comment m’échapper de ce guêpier digne des prisons de la Stasi à l’époque de la funeste Allemagne de l’Est ?

Durant le contrôle surprise de 14h à 15h avec une classe de seconde, je pus échafauder, en toute tranquillité, une multitude d’excuses bidons pour annuler la sortie du lendemain au festival de Cannes. A la récré de 15h j’en avais trouvé une, plutôt bancale. Jeanne vint vers moi avec un beau sourire et me dit :

-Alors, en forme pour la sortie de demain ?

Elle n’avait pas la maladie d’Alzheimer, hélas pour moi. Je récitais dans ma tête la phrase-excuse que j’avais élaborée pendant toute la durée du devoir sur table et puis je répondis :

- Désolé Jeanne, j’ai consulté la météo et demain elle prévoit de violents orages sur Cannes et sa région.

Par la baie vitrée s’engouffrait le soleil qui brillait intensément dans un ciel bleu sans aucun nuage. Un léger vent du Nord faisait trémousser les feuilles des figuiers plantés dans la cour du lycée. Bref, les conditions idéales pour un beau temps durable.

Jeanne me regarda avec un air dubitatif qui allait certainement précéder une flopée d’insultes bien méritées.

- Ca m’étonnerait, répondit-elle, regarde comme il fait beau ici !

Elle avait raison hélas, mais j’essayai de la convaincre :

- Mais Grasse est située à 18km de Cannes !

Elle éclata :

- Fuck you* !

  J’étais nul en anglais, mais je crus comprendre, au venin qui sortait de sa bouche, ce qu’elle voulait me dire. Et elle me tourna le dos pour se diriger vers la sortie. Un réflexe me fit regarder ses fesses qui paraissaient bien molles et plutôt avachies…

Ouf, j’avais résolu mon problème !

C’est à ce moment-là que Sandrine entra dans la salle des profs. Les deux filles se parlèrent un instant en me regardant. Je sentis des ondes négatives m’envelopper.

Je me dis, qu’à ce rythme-là, j’allais demeurer célibataire jusqu’à quatre-vingts ans…

Il ne me restait plus que Lola, perdue au Mali. J’avais intérêt à réactiver la filière et à préparer mon voyage à Bamako, cet été, pour essayer de la retrouver…

 

A suivre

 

Notes :

 

* Vas te faire foutre !