VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 25-05-2014 à 09:16:28

Grasse (97).

 

 

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Le Vendredi soir de la semaine dernière, je me sentais un peu soulagé d’avoir échappé, presque sans le vouloir, à la corvée du festival de Cannes. Cela s’était accompagné de la rupture définitive des relations avec Jeanne et Sandrine. Mais enfin j’avais l’esprit tranquille et je pouvais me vautrer dans ma principale activité : la paresse !

En fin d’après-midi, j’étais passé par le CDI pour chercher sur Internet le numéro de téléphone de l’ « Union Cycliste de Bamako » située au Mali. C’était la seule piste que je possédais pour essayer de retrouver Lola, après avoir été abandonné par mes deux collègues, véritables furies, violentes  comme  des rebelles katangais.  

En vérité, pendant toute la nuit qui suivit, mon esprit fut souvent frôlé, de manière éphémère et brutale, par l’image de Sandrine qui arrivait dans mon cerveau comme un flash rempli de regrets. Je sentais que j’avais côtoyé l’amour et que ma maladresse incompréhensible m’avait définitivement éloigné de celle qui me faisait fantasmer. Dix fois je relus son petit mot dans l’espoir d’y trouver une raison de croire encore à un  miracle. Mais enfin, la réaction brutale de Sandrine, signifiait-elle qu’elle voulait que l’on allât à Cannes tous les deux, seuls, en tête à tête ? J’étais à plus de mille lieues de penser qu’elle pouvait avoir des sentiments pour moi.

Le Samedi matin, après une nuit chaotique, je pris la décision de me rendre vers dix heures devant la loge du concierge du lycée ; c’était le lieu prévu pour mon rendez-vous avorté avec Sandrine. Peut-être avait-elle changé d’avis ?

Dans la rue, toutes les places de stationnement étaient occupées, sauf une. Comme un conducteur débutant, je fis un créneau hasardeux pour me garer sur l'emplacement désiré. En ouvrant ma portière pour vérifier la position de ma voiture, je constatais qu’elle était située à plus de cinquante centimètres du trottoir. Comme il n’y avait personne, je me dis qu’il était inutile que je retentasse un créneau qui aurait pu être pire que le précédent.

Il était 9h45 et je me mis à attendre l’impossible venue de Sandrine. Il faisait beau et je commençais à m’assoupir à cause de mes nuits blanches. Je fus brutalement tiré de mon sommeil par le bruit d’un doigt qui frappait sur ma vitre et qui, alternativement, me désignait un panneau planté sur le rebord du trottoir. Ce panneau indiquait que la place occupée par ma voiture  était réservée à une personne handicapée. La tuile ! Je me souvins alors que « mon manque de civisme » m’avait coûté, il y a quelques mois, une amende de cent quarante euros pour un stationnement non autorisé comme celui-ci. Je ne voyais que les mains de cet agent de police. Avec un mouvement circulaire, elles me firent comprendre de baisser la vitre. Pour tout dire, j’avais la haine.

Quand la vitre fut totalement baissée, j’entendis, avec étonnement :

- Je cherche le carrosse de mon prince charmant !...

 

A suivre