VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 07-06-2014 à 09:06:49

Grasse (100).

 * 

Bon, je dois avouer, qu’à la fin du film, je n’avais réalisé aucun de mes fantasmes concernant Sandrine.

Je voyais bien qu’elle m’en voulait de l’avoir privée d’une promenade sur la Croisette. Moi, pendant toute la séance, j’avais bien envie de l’embrasser sur la bouche, mais je n’ai pas osé. Quant à caresser sa cuisse, je craignais une réaction brutale de sa part. Je n’ose même pas invoquer les fantasmes plus « hards » que mon cerveau avait élaborés. Pour les gâteries buccales, je me contenterai dorénavant de celles prodiguées avec générosité par Madame Coqualo dans le local à poubelles de mon immeuble.

Dehors, nous nous dirigeâmes, sans parler, vers ma voiture qui nous attendait sans dommages à une centaine de mètres de là. J’avais conscience de ma nullité et j’allais aimer cette fille en silence, platoniquement, juste pour alimenter ma source de poèmes.  

Il ne me restait plus que le voyage à Bamako pour redorer mon égo qui traînait dans les égouts.  Un voyage dangereux de près de 6000km était-ce bien raisonnable ? D’abord le vol à bord d’un avion peu sûr appartenant à une compagnie qui figurait en bonne place sur la liste noire des plus calamiteuses, ensuite l’état de délabrement politique du Mali, le risque d’être enlevé par des bandes de rebelles et surtout les maladies.

Cannes était située à 18km de Grasse et Bamako à 6000km, cherchez l’erreur !

Bon, nous marchions depuis peu sur le trottoir, quand nous rencontrâmes Basile.

Basile, un des profs d’EPS du lycée, tout le contraire de moi ! Sportif, dragueur et sûr de lui.

Cela me fit mal quand je vis Sandrine se jeter pratiquement dans ses bras avec une lueur dans son œil droit qui ressemblait étrangement à de la concupiscence. Ils échangèrent un regard qui me fit froid dans le dos. Un regard qui en disait long sur leurs relations dans les vestiaires du gymnase du lycée. Comment pouvais-je lutter contre ce « mec décérébré » qui racontait des blagues à deux balles qui faisaient tant rire les filles ?

 Il ne faisait pas très chaud et pourtant Basile portait un simple tee-shirt dégoulinant de muscles.

Sandrine sans façon, lui tâta les biceps :

- Je vois qu’ils sont toujours aussi durs, lui dit-elle en roucoulant.

Il répondit :

- Tu sais bien que tout est dur en moi !

Elle éclata de rire.

Moi, je n’existais plus pour elle.

Je me demandais même si j’avais des biceps.

Lentement je commençais à subir une métamorphose inversée, qui, en passant par le stade de chenille, allait aboutir à une larve molle, aplatie et invertébrée.

Basile me regarda presque avec pitié. Sur le ring de la drague, il allait me battre par KO avant la première minute du premier round.

- Et si on allait boire un verre, dit-il en rigolant.

Il avait le rire facile, moi pas.

Sandrine accepta sans me demander mon avis. Moi je les suivis, comme un chien errant à un mètre  d’eux, sur le trottoir étroit.

Il commanda un whisky, elle aussi et moi une limonade !

Je me justifiais :

- Je dois conduire, je ne peux pas boire d’alcool !

Basile répliqua en riant :

- Moi aussi je conduis, mais je bois ce que je veux !

Elle le regarda comme on admire un héros. Moi j’étais simple soldat de la guerre 14-18, pataugeant dans les tranchées boueuses infestées de rats.

A un certain moment, il se pencha vers son oreille et lui murmura quelque chose. Alors, Sandrine, un peu gênée quand même, me dit :

- Ca ne te fait rien si je retourne à Grasse dans la voiture de Basile ?

J’eus l’impression, qu’à ce moment-là, un nazi ouvrait pour moi la porte d'un four crématoire…  

 

A suivre

 

 

 

Commentaires

anaflore le 10-06-2014 à 22:09:12
c'est pas de chance !!!bonne soirée
aiden le 07-06-2014 à 13:42:39
bonjour prof j adore ton histoire, si elle est vrai elle est passionante je vais donc lire ton blog aiden