VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 12-07-2014 à 09:01:02

Grasse (107).

Le baiser de tous les dangers... 

 *

 

 Voilà ce que je suis devenu après le baiser de Sandrine...

 *

 *

J’avançais en terrain inconnu !

Mon visage se rapprochait du sien et j’avais l’impression :

- d’effectuer mon premier saut en parachute,

- de tenter mon premier saut à l’élastique,

- d’oser ma première visite dans un bordel de Kaboul…

Sandrine savait ce qui allait se passer, puisqu’elle allait réagir à mon premier baiser. Moi, je naviguais à vue dans une mer pas très claire, parsemée de récifs agressifs.

Lorsque j’arrivais à vingt centimètres de son visage, je stoppais net ma progression comme pour reprendre mon souffle ou m’accorder une dernière chance de renoncer et de rebrousser chemin.

Je me disais :

- Courage Alain, courage !

Je pensais à des phrases chaotiques du genre:

* la gifle qui tue,

* la honte du siècle,

* la débâcle du couard*…

Sandrine me regardait et souriait de travers. Allez comprendre ce qui se passe dans le cerveau d’une fille qui attend, qui redoute ou qui espère un contact intime. Mon nez était entré depuis quelques minutes déjà dans la sphère invisible de son parfum qui l’enveloppait telle une armure impalpable mais terriblement efficace.

Et puis je pénétrais dans sa zone thermique, là où l’on ressent la chaleur dégagée par la peau.

Je ne pouvais plus reculer.

Je devais me lancer à l’abordage !

Plus que vingt millimètres à franchir pour poser mes lèvres sur les siennes. A ce stade de pré-contact labial, je pensais que Sandrine pouvait encore me lancer un signal de refus, un avertissement sans frais. Elle avait la possibilité de tourner la tête pour éviter l’arrimage de ma bouche sur la sienne.

Mais elle ne bougeait pas.

- Oui, j’ai compris, me dis-je dans un délire amoureux, elle a envie de m’humilier, de me donner une paire de gifles pour me guérir de ma forfanterie**.

Mon corps d’athlète (rires) allait franchir la ligne d’arrivée et couper le fil qui la délimitait.

Un dernier coup de nuque…

Et j’alunissais.

J’étais un cosmonaute sans combinaison spatiale protectrice qui posait pour la première fois son pied sur un astre inconnu qui recelait certainement de nombreux dangers.

Mes lèvres étaient posées sur les siennes.

Sa bouche avait un goût de printemps. Elle embaumait de parfums de tomates, d’origan et d’herbes de Provence.

Quelque part en moi s’opérait une métamorphose plutôt gênante : un piton rocheux, que notre civilisation s’entêtait à cacher, prenait de l’importance, croissait, nourri par un engrais sensuel, la bouche de Sandrine.  

Et soudain elle se détacha de moi…

 

A suivre

 

Notes :

 

* Couard : personne peureuse et sans courage.

** Forfanterie : caractère ou comportement d'une personne qui exagère ses mérites et ses qualités.