VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 25-11-2014 à 15:51:39

Grasse (124).

 

Quand je vais chercher mes élèves...

 

A midi, j'attendis Pascale dans mon labo, mais elle ne vint pas.

J'avais débarrassé la grande table recouverte de carreaux blancs brillants en faïence de Belcodène, rangé autant que possible les tubes à essais, les pissettes, les compte-gouttes et autres béchers et erlenmeyers. Inutilement.

Je regardais ma montre toutes les dix minutes, toutes les trente secondes en réalité; mon vécu temporel subissait une déformation relativiste provoquée par cette promesse non tenue.

A 13h45 j'espérais encore, puis ce fut la sonnerie de 14h du début des cours de l'après-midi. Je commençais encore avec les 2desC, les pauvres. En me voyant arriver dans le couloir, ils cachèrent tous leur portable en remarquant que mon visage reflétait un esprit confiscateur. Certains sortirent rapidement leur classeur pour apprendre la leçon du jour car mon comportement augurait une interro-surprise carabinée. J'avais la mine patibulaire d'un malfrat incarcéré pour vingt ans dans la prison des Baumettes à Marseille. Certains comprirent, que sous ma veste, je cachais une kalachnikov virtuelle, une espèce de mitraillette verbale qui ne supportait pas les bavardages.

Je fis cours comme un funambule qui marchait sur un fil tendu au-dessus du cratère de l'Etna.

Savaient-ils que tout cela, c'était à cause de Pascale qui m'avait posé un lapin alors que j'espérais que sa langue pût s'activer sur différentes parties de mon anatomie à midi dans mon labo de chimie où planaient des odeurs d'éther et d'acide chlorhydrique, les parfums préférés de ma collègue lécheuse.

Peu à peu ma colère s'atténua devant la bonne volonté de mes élèves et je me dis qu'ils n'étaient pas responsables de ma situation actuelle.

Le pire, c'est qu'à la récré de 15h, je vis Pascale en compagnie de Maxime, le prof d'EPS, plus musclé qu'intelligent. Elle riait en écoutant ses blagues que je savais salaces. Je lui lançais un regard de haine qui rata sa cible car ses yeux plongeaient dans ceux du sportif gluant de testostérones. Elle s'esclaffait en sortant sa langue et cela me fit mal.

Je ne suis pas un combattant de l'amour et ma réaction naturelle est la fuite,

J'abandonnais donc la partie, mais cela n'empêcha pas que je demeurasse atrocement jaloux...

 

A suivre...

 

 

 

 

Commentaires

anaflore le 25-11-2014 à 17:58:26
aucune chance contre un prof de gym!!!!

bon mardi