Elle était debout maintenant, apparemment sans dommages.
Moi, j’étais plutôt inquiet ; comme toujours j’envisageais le pire.
Cent fois, je lui posais la même question « mais ça va ? Ça va ? ». Et invariablement, elle me répondait « mais oui, mais oui ! ». Elle me dit qu’elle était assez pressée et je voyais qu’elle voulait rompre le contact. Moi, je n’en avais pas envie.
Elle était si belle, je me sentais minable à côté d’elle. Comment faire pour la retenir encore un peu ? Je lui proposais de lui donner mon numéro de téléphone. Elle me regarda, étonnée et prononça une phrase qui me fit mal : « mais pour quoi faire ? ». Elle voulait m’oublier au plus vite, c’est sûr ! Mon cerveau, véritable steak haché de chez Mac-Do, essayait de trouver un prétexte. « On ne sait jamais… » dis-je, en attendant une meilleure idée.
Je la voyais lasse et presqu’irritée. Elle devait me prendre pour un dragueur à deux balles, malhabile comme un escargot acnéique… J’insistais et pourtant ce n’est pas mon genre, moi, qu’on surnommait « l’abandonneur velléitaire ». Je trouvais une autre idée qui me sembla digne d’Albert Einstein : « vous savez, on ne sait jamais, vous pourriez avoir des séquelles de ce choc. Alors appelez-moi si vous avez un problème quelconque, même indépendant de cet accident ».
Elle me toisa presqu’avec mépris et je crus lire dans ses pensées « mais qu’est-ce qu’il a à me coller ce petit con ! ». Elle prit, quand même, le morceau de papier sur lequel j’avais noté mon numéro. Elle me tourna le dos et s’éloigna en remuant les fesses. Dans ma grande naïveté, je crus que c’était pour moi…
A partir de ce moment-là, j’attendis tous les jours son coup de téléphone…
A suivre…