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Cet accident a eu lieu il y a quelque temps déjà et depuis ce jour, j’y ai toujours pensé. Cette fille-là, je ne connaissais même pas son prénom. Mais sa beauté m’a impressionné et il se dégageait d’elle comme une vapeur invisible qu’on ressentait quand même, des ondes qui oscillaient jusqu’au cerveau.
Le lendemain, je me demandais comment je pouvais entrer en
contact avec elle. La seule chose que je pouvais faire, c’était de
retourner dans la rue où eut lieu « l’accident ». Je me disais
qu’elle devrait bien repasser par-là, que son itinéraire familier
pour se rendre sur son lieu de travail ou d’études, devait
obligatoirement couper cette rue. Alors je garais ma voiture dès
le matin un peu à l’écart, en ayant une vue panoramique sur
l’endroit de la furtive rencontre. Et j’attendais. Le temps ne
passait pas, il semblait se gonfler comme un ballon de baudruche
made in China. Pour essayer de contenir cette dilatation des
heures, j’écrivais.
La houle du temps.
Mais qu’est-il devenu,
Le sourire si joli
De la fille disparue,
Dans ma mélancolie ?
Le temps a bourgeonné.
Les senteurs éphémères,
Des fleurs abandonnées,
Parfument les chaumières.
Sa bouche est tout un monde,
Ses yeux sont un mystère,
Ses dents une jolie ronde
Et son souffle, une poussière.
Le temps est un ballon,
Qui gonfle et gonfle encore
Et les heures, des galions,
Que la houle dévore.
A suivre ....