VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 27-10-2015 à 08:49:19

Marina (41).

 

Je l'attends...Viendra-t-elle ? 

 

Je décidai de passer quelques jours dans une bulle d’ermite, chez moi, sans téléphone, sans musique et sans télévision. Juste pour reconstituer mon stock d’énergie, largement entamé par les avant-cours de 14h, au collège, dans le labo de SVT en compagnie de Marina, la louve nymphomane et aussi pour essayer de faire évaporer ces nuages de jalousie et d’abandon qui menaçaient de provoquer des orages destructeurs dans ma pauvre tête. Seulement, au bout de trois jours, comme si une pensée venue d’ailleurs me forçait, à le faire, je téléphonais à Serena sans trop y croire. Elle me répondit gentiment en me disant :

- Tiens comme c’est bizarre, je pensais justement à toi !

Mon cœur émergea soudain de sa léthargie post-hivernale.

Le mot abandon disparaissait du tiroir aux idées fixes et la jalousie devint soudain plus légère. J’en profitais pour lui proposer d’aller boire un verre dans le bar où nous nous étions rencontrés la première fois.

Il fallait que je me méfiasse, car pointait dans mon cerveau, une sensation qui était peut-être pire que la jalousie et l’abandon, la nostalgie ! Une véritable « saloperie » que la nostalgie, un poison insidieux qui nous fait voyager dans notre passé et qui fait remonter à la surface de notre subconscient, des moments heureux, oui, mais à jamais perdus ! Et moi j’étais champion des nostalgies à la petite semaine, des souvenirs d’un petit sourire, d’une parole gentille ou d’un baiser à peine amoureux…

J’étais en avance à mon rendez-vous et je craignais que Serena ne vînt pas.

Quand son retard atteignit les cinq minutes, mon moral plongea au sous-sol du bar, dans la cave où le patron entreposait ses piquettes importées d’on ne sait où.

Au bout de vingt minutes, j’étais projeté dans les mines de soufre à ciel ouvert des îles du Pacifique, respirant un air toxique, saturé de particules brûlantes et acides. Et quand Serena apparut, semblable à une brebis égarée, j’atterris dans un jardin au sol couvert d’ouate et dont les fleurs projetaient un parfum divin, presque visible.

J’aurais bien voulu lui faire des reproches, mais en vertu de quoi ? ELLE était libre et n’avait pas de comptes à me rendre. Alors, à la va-vite, je me fabriquais un masque d’hypocrite plus vrai que nature. J’avais bien une idée derrière la tête, qui aurait conduit Serena directement dans mon lit, mais, l’homme de Cro-Magnon avait fait son temps et c’était bien dommage !

Elle commanda un café et moi un déca, je voulais ménager mon cœur trop enclin à dépasser le rythme des palpitations imposé par dame nature. Elle était vêtue d’un chemisier blanc, juste conforme aux lois de la bienséance et d’une jupe noire presque mini. Par je ne sais quelle distorsion de l’espace-temps, moi je la voyais nue. Nue, comme elle le fut un certain soir, chez moi, quand nous jouions à la marelle ou plutôt à saute-mouton !

Je la sentais froide et distante pareille à une statue sculptée dans de la glace. Ce contact gelé, provoqua, à l’encontre des lois physiques élémentaires, la fusion de mes certitudes et la vaporisation de mes espoirs. J’étais prêt à abandonner le bateau, fuyant, comme un lâche, la tempête imaginée. Je lui demandai, quand même, qui était le monsieur qui se trouvait à côté d’elle, l’autre jour, dans la BMW grise métallisée. Soudain elle ressembla à un clou qui s’enfonce dans du bois tendre, sous les coups saccadés d’un marteau sadique. Son regard paraissait issu de sables mouvants d’origine douteuse. Elle nia tout en bloc en affirmant que jamais elle n’était montée dans une BMW.

Ah, ces filles qui ne connaissent pas les marques des voitures…

 

 

A suivre

 
 

Commentaires

anaflore le 02-11-2015 à 20:49:32
bonne rentrée......
causons le 27-10-2015 à 13:55:57
Bonjour Alain,


Je viens de temps à autres te lire, j'ai toujours mon "oeil de chouette" qui scrute tes écrits et là : "...la BMW grise métallisée", ==> "gris métallisé" , non ? l'accord se fait-il ? Pas heureux en tous cas smiley_id239883