VEF Blog

Titre du blog : Professeur.
Auteur : prof83
Date de création : 28-01-2008
 
posté le 01-03-2016 à 08:24:08

Marina (59).

 

 

 La prison des Baumettes à Marseille.

 

J’avais donc décidé d’aller voir Marina aux Baumettes, juste pour lui remonter le moral et me laisser bercer par la nostalgie de nos bons moments passés ensemble.

Et ce jour tant redouté arriva sans que je m’en rende bien compte. En vérité Marseille me faisait un peu peur et les médias en rajoutaient une couche quant à la dangerosité de cette ville. Pourtant j’y avais fait mes études à la faculté des sciences Saint-Charles sans problèmes, mais c’était il y a longtemps.

Comment dénicher le chemin de Morgiou où se trouvait la prison ? Heureusement que le GPS existait.

Je me rasais de près ce matin-là, me parfumais légèrement avec « Habit rouge » de Guerlain, juste pour faire craquer les taulardes que j’allais côtoyer dans le parloir.

Et un peu craintif je me lançais à l’aventure.

Arrivé à Marseille, je devais trouver le boulevard Michelet, puis prendre à droite le boulevard de la Concorde   et enfin tourner à gauche  pour aboutir au chemin de Morgiou. La prison était située au numéro 239.

Je ne sais pas si je me faisais du cinéma, mais ce chemin avait une mine patibulaire et les rares passants que je croisais, avaient le physique de bandits de grand chemin. Dans ces conditions, je me dis qu’il était prudent de garer mon « Alfa Roméo », loin, mais vraiment très loin de la prison. Je fis le reste du parcours à pieds en serrant fortement ma petite sacoche contre moi

Arrivé à cinquante mètres de la prison, je vis une femme qui faisait les cents pas devant le portail.

- Mais on trouve des putes partout, me dis-je en réfléchissant bien à l’attitude que je devais adopter dans le cas d’une offre de service tarifiée.

Quand la fille me vit, elle s’avança vers moi en remuant des hanches.

- Je suis fichu ! pensais-je. Je vais devoir repousser ses avances.

Lorsque mes myopie-presbytie-astigmatisme me permirent de distinguer son visage, je me dis qu’elle devait avoir la quarantaine, cette pute. Elle était jolie et souriante et déjà je commençais à oublier, les raisons de ma présence ici.

Quand elle fut à portée de parfum, mon nez exercé put capter les molécules odorantes. Alors elle me tendit la main et se présenta :

- Bonjour, je suis maître Amanda Di-Sretta et vous c’est Alain n’est-ce pas ?

Zut j’avais pris l’avocate pour une pute !

J’étais plutôt gêné comme si elle pouvait lire dans mes pensées. Elle avait la même voix qu’au téléphone et en plus je pouvais contempler ses lèvres charnues que j’imaginais agir comme un aspirateur.

C’est alors que j’eus une double érection que ma braguette eut toutes les peines du monde à contenir.

Amanda me regardait avec un sourire moqueur qui me déstabilisait plus qu’une kalachnikov (1) pointée dans mon dos.

Elle se pencha vers moi, dans un contact presque épidermique, ce qui me fit glisser inexorablement sur une planche savonneuse. Elle murmura, avec une tête de comploteuse :

- Marina a insisté pour je vienne vous chercher à l’entrée et vous conduire au parloir. Il paraît que vous n’êtes pas très débrouillard…

Pas très débrouillard moi ? Et si ce n’était qu’une feinte attitude pour séduire les femmes, pour leur donner de l’importance et leur permettre d’exercer ce qui les fait le plus vibrer   : leur instinct maternel.

Elle me saisit par l’avant-bras et me guida, comme si j’étais un petit enfant, vers le parloir, parmi les allées et venues des familles apparemment pauvres et perdues, porteuses de sacs en plastique qui contenaient certainement des friandises pour les malheureuses détenues.

Et moi, pendant tout le trajet vers le parloir, mais dois-je le confesser, la main de l’avocate, qui me serrait l’avant-bras, me procurait des sensations inavouables…

 

A suivre

 

Notes :

 

  1- Kalachnikov : fusil d'assaut soviétique muni d'un chargeur à trente cartouches, qui permet de mitrailler.