Comment passer de l'enfer au paradis...
« Passer de l’enfer au paradis… »
Mais que voulait-elle dire par là ?
J’avais bien une petite idée en tête, mais j’étais épouvanté par l’audace de cette femme qui me connaissait à peine. Je pensais qu’elle voulait me conduire dans un endroit tranquille, pour me sucer peut-être ?
- On prend ma voiture, me dit-elle, c’est un peu loin, mais c’est tellement romantique !
Effectivement, sa BMW noire emprunta une trajectoire que je n’arrivais pas à décoder. J’étais assis à côté d’elle et je scrutais bien la route pour éviter de regarder ses cuisses largement découvertes par sa jupe qui remontait au-delà de la décence. Je connaissais mes réactions hormonales et je craignais sentir pousser un levier de vitesses entre mes jambes.
Elle conduisait vite sur un mauvais asphalte et les amortisseurs de sa voiture allemande, durs comme Madame Merckel, avaient du mal à absorber les soubresauts de ses roues motrices.
Elle parlait beaucoup en tournant fréquemment son visage vers moi.
Moi, je restais muet comme une carpe enrouée et je me demandais finalement si Amanda n’était pas une « serial-killer ». Au-dessus de mes genoux, je tentais d’imaginer ce qu’il pouvait y avoir dans sa boîte à gants soigneusement fermée, un revolver 357. Magnum, certainement ou peut-être des préservatifs.
L’affaire s’engageait mal ! Je pensais à sa phrase « … passer de l’enfer au paradis… », cela ne voulait-il pas dire mourir tout simplement ? J’en oubliais la fellation que j’avais espérée dans un petit chemin perdu à l’abri des regards.
La route devenait de plus en plus cahoteuse et mon destin toujours un peu plus chaotique…
Le deuxième levier de vitesses qui avait poussé entre mes jambes s’était transformé en caramel mou oublié au soleil.
Devinant mon angoisse existentielle, Amanda déclara :
- On arrive, on arrive ! Heureusement, car je meurs de soif !
Amanda, elle aussi, serait-elle une buveuse de sperme ?
Mon moral regagna quelques degrés et mon caramel mou se transforma bien malgré moi en nougat de Montélimar, bien dur.
Après un dernier virage sur la droite, Amanda freina brutalement et me dit :
- Vite on descend ! On fera le reste du chemin à pieds !
Nous étions partis de l’enfer, la prison des Baumettes :
Une cellule à la prison des Baumettes.
Et nous arrivâmes au paradis : la calanque de Morgiou :
L’avocate n’avait donc pas menti et me saisissant la main, elle me guida vers le Nautic bar dont la terrasse offrait une magnifique vue sur la plage et le petit port.
- On pourra boire un verre et même diner si ça vous chante ! Ils servent ici d'excellents poissons !
La tuile ! Les poissons et les fruits de mer me refilaient de l'urticaire !
A suivre…