De 14h à 15h, j’avais une classe de 3ème, ce jour-là.
Les élèves, rangés comme des statues, étaient tous munis de prothèses : leur téléphone portable, et sans lui, point de salut. Juste en face, la 5èmeF attendait son prof de SVT, Antonella, qui arriva avec une jupe aussi courte qu’un jour d’hiver. Les troisièmes, les yeux rivés sur leur écran, l’ignorèrent complètement, occupés qu’ils étaient à envoyer des SMS à n’importe qui. Mes neurones, eux, avaient retrouvé une certaine vigueur, perdue lors du passage à la cantine, vigueur qui se transmit immédiatement à des muscles intimes qui firent dresser ma grue charnelle.
La jeune prof fut accueillie par ses élèves apparemment très polis avec des :
- Bonjour Madame…
- Vous allez bien ?
- Vous avez une jolie jupe…
- Vous êtes bien coiffée…
Bref, les prémisses d’un chahut organisé !
Antonella était toute souriante et remerciait gentiment ses élèves, des embryons de monstres. Sans expérience, elle ignorait, que les élèves, en début d’année scolaire, testaient leurs professeurs et que très vite il fallait mettre une barrière anti-familiarité.
Moi, je ne répondais qu’aux bonjours, à condition qu’ils fussent poliment formulés et à toutes les autres déclarations je lançais invariablement :
- Tu veux deux heures de colle ?
La fois suivante, le filtre avait bien fonctionné et je n’entendais sur mon passage que des « bonjour Monsieur ».
Vers 14h15, alors que notre métabolisme digestif faisait des folies et que les élèves en manque aigu de texto semblaient sombrer dans la schizophrénie, je crus voir quelques mains s’égarer sous les tables. N’allez pas croire qu’ils fantasmaient sur mon cours de chimie aussi excitant qu’une poêle en acier vitrifié, non, ils pianotaient tout simplement sur leur deuxième portable (de secours) pour évacuer vers l’extérieur leur angoisse existentielle. La peur de se faire remarquer, faisait qu’ils multipliaient les fautes d’orthographe dans des SMS pourtant aussi pauvres qu’un paysan du Bangladesh. Je laissais faire pendant cinq minutes, puis j’entreprenais, dans les rangées de la classe, ma deuxième tournée de confiscation des portables coupables. Je récoltais alors des regards de haine et des inepties du genre « Monsieur, vous n’avez pas le droit ! ». En jetant un bref regard sur les écrans, je croyais lire des textos incompréhensibles venant d’une autre planète. Je feignais alors une terrible colère pour leur « coller » un contrôle-express-surprise pour pouvoir lire tranquillement mes SMS sur mon smartphone qui vibrait dans ma poche. L’un d’entre eux attira mon attention, envoyé par Hortensia la pharmacienne, il disait :
- Contac t moi, jé du nouvo sur Sonata…
A suivre…
Un sondage
Commentaires
Et bien voila l bon piot mot k il fallait mettre del Départ ....
Bmjr....
Une kestion l prof s v p Merci
Pourquoi....
Vous ecrivez du Genre
Les élèves étaient rangés... COMME DES INIRMES
Merci de me dire ... cdt.