Je ne la voyais pas.
Je tâtais à tâtons,
Les trésors d’Hortensia,
Mes mains sur ses tétons.
Dans l’obscurité totale du salon, Hortensia m’attendait, assise sur le divan. Je devais la rejoindre à l’aveuglette sans rien casser. Seul, mon nez exercé de chimiste devait me mener vers mon "amoureuse" en suivant la veine immatérielle de son parfum, « l’air du temps », qui me reliait à elle. Caractériellement poète, mon cerveau, soulé par ses senteurs, commença à broder un poème de circonstance :
Je ne la voyais pas.
Tâtons, tâtons, tâtons,
Les trésors d’Hortensia,
Ses seins et son chaton !
Même, si pour l’instant, mon poème et ses variantes, devaient rester entortillés par mes neurones, je me sentais obligé d’éviter toute vulgarité qui, parfois, sans en être vraiment conscient, surgissait brusquement comme un patineur unijambiste sur une planche savonneuse.
J’avançais donc, lentement, les bras tendus à l’oblique, somnambule aveugle à l’odorat développé.
Comme toujours, l’approche du plaisir ralentissait, de plus en plus ma progression, comme si son attente devenait elle-même un ravissement purement mental. Dernier écueil, la table basse en verre située juste devant le divan et que je devais contourner vers la gauche pour éviter la chute. L’intensité des effluves de « l’air du temps » qui augmentait de plus en plus, me fit comprendre que je pénétrais enfin dans la sphère fleurée d’Hortensia. Mon but était atteint, je m’assis à côté d’elle. Je tendis mes mains vers ce corps que je devinais si proche et je sentis comme une chaleur animale qui irradiait mes paumes.
Elle attendait sans rien dire. Moi, en macho dégénéré, je me voulais romantique et donc je posais mes mains sur ses seins, juste pour deviner leur forme, en sculpteur de la chair.
Hélas pour elle, je n’étais pas comme les autres !
Je me détachais d’Hortensia et, avec mon pied, je poussais la table sur le côté pour faire plus de place. Je pris sa main dans la mienne et je la forçais à se lever tout en lui disant :
- Et si nous dansions un tango dans ma nuit?
Elle réagit avec douceur :
- Un tango ? Quelle idée étrange ! Mais c’est si vieux !
- On peut toujours essayer ? Je te guiderai !
J’avais bien prémédité mon coup : avant son arrivée j’avais placé un disque de Carlos Gardel* dans mon lecteur de CD, programmé la chanson « Adios Muchachos » et disposé la télécommande à portée de main. J’appuyai sur « PLAY » pour lancer la lecture.
Cliquez sur la flèche pour écouter la chanson.
En la prenant dans mes bras, j’eus une furieuse envie de l’embrasser sur la bouche…
A suivre…
Notes :
* Carlos Gardel est un chanteur compositeur de tango, né, à Toulouse en France le 11 décembre 1890 et naturalisé argentin. Il meurt le 24 juin 1935 dans un accident d'avion près de Medellin en Colombie.
La qualité de sa voix et sa mort prématurée vont être les éléments déterminants qui feront de lui un mythe populaire.
Carlos Gardel incarne désormais, et de façon indiscutable, le tango.
Sa voix a su charmer tous les publics, bien au-delà des barrières linguistiques. Son charme et sa prestance ont fasciné les femmes. Son attitude fraternelle a attiré les hommes du monde entier, qui ont pris du plaisir à écouter sa voix unique et éternelle gravée sur les sillons des disques de vinyle.
Carlos Gardel restera à jamais dans le cœur des Argentins le plus grand mythe de Buenos Aires.
Commentaires
Bonjour Alain
moi aussi 4 blog
Mr-he3
Mr-he4
Bonne journée
Avec amitiés bises
René de Chine
bravo pour la photo du jour
Bonjour Alain
compliment pour la photo du jour.
je découvre ton autre blog, hi hi et ton prénom...lol
bonne journée l'ami
René de Chine