Rosalie et moi...
Les invités semblaient tous vieux. Je me demandais ce que je faisais là. Je posais le verre qui avait contenu du whisky sur la table en acajou massif recouverte de petits sets brodés.
J’étais prêt à partir, quand une femme vint vers moi en me souriant. Si je l’avais rencontrée sur un trottoir, je l’aurais prise pour une pute. Elle devait bien avoir vingt ans de plus que moi. C’était Rosalie, l’hôtesse, la copine d’Hortensia. Sa bouche, aux lèvres violemment maquillées, me faisait penser à un aspirateur lubrique, sans sac. Ses jolis yeux bleus semblaient m’envoyer des signaux subliminaux plus que pervers.
Elle me dit :
- Tu viens avec moi dans ma chambre ou dans la salle de bains si tu préfères ?
Je pensais : « mais pour quoi faire mon dieu » ?
Sa bouche devint mon fantasme du moment. J’étais tenté, mais je devais me montrer raisonnable car je voulais rester fidèle à Hortensia malgré sa vie plutôt mouvementée et à Marina qui croupissait dans la prison des Baumettes, la pauvre…
- Je dois partir, répondis-je, en me composant un visage navré.
- Vraiment ? répondit-elle en avançant vers moi une poitrine qui devait avoisiner les 98B bonnet C.
J’étais un physicien et expert en mesures de toutes sortes…
J’eus la faiblesse de réfléchir un petit instant. Je savais que, quelle que soit ma décision, j’allais la regretter : être fidèle à ma copine ou sombrer dans une débauche implacable et sans avenir.
Ses yeux semblaient caresser virtuellement une partie de mon anatomie. Je la sentais venir cette onde sur mon bas-ventre, ce frisson qui commençait déjà à redresser mon sceptre…
A suivre…