Nous étions assis face à face à la terrasse du Kokonut à port Fréjus, Roxane et moi et notre silence était troublé par ce bruit imperceptible des vagues, des bouées qui séparaient les grands bateaux et des murmures des autres personnes qui s’ennuyaient en bord de mer.
J’attendais que Roxane parlât.
J’étais quand même sadique pour exiger qu’elle se jetât à l’eau, elle, une fille qui avait peur des vagues.
Nous étions là depuis plus de dix minutes, muets comme des moines trappistes. Elle me lança un regard presque désespéré, comme celui d’un élève incapable de répondre à une question facile.
Alors je mis en marche ma pédagogie professorale qui permettait de faire parler même les carpes. J’avais envie de la tutoyer cette jeune femme fragile :
- Dis-moi, Roxane, que t’arrive-t-il ?
Dans ses yeux j’aperçus un déclic insignifiant qui, quand même, pesait lourd.
- Je veux d’abord m’excuser !
- T’excuser, mais pourquoi ?
- Pour les mille euros que je vous ai extorqué. Si vous saviez…
- Quoi donc ?
- Les mille euros n’étaient pas pour moi !
- Et pour qui alors ?
- Pour Bertrand !
- Bertrand ?
- Oui, mon copain, mon amoureux quoi !
Je tentais de deviner le pourquoi de l’affaire.
- Il avait des dettes et vous vouliez l’aider ?
- Non ce n’est pas ça ! C’est pire !
C’est à ce moment-là que je me mis à envier les psys qui ne parlaient jamais.
- Bertrand exigeait de moi que je lui donne mille euros par semaine !
Je commençais à entrevoir une situation bien scabreuse.
- Il t'obligeait ?
- Oui !
- Mais il fallait refuser !
La peau du visage de Roxane prit soudain la couleur de la mer Méditerranée.
- Mais si je n’acceptais pas il me menaçait de m’obliger à me prostituer !
- A Fréjus ?
- Non à Marseille. Il avait un copain souteneur qui faisait tapiner des filles dans la rue Thubaneau.
La rue Thubaneau… Des souvenirs se coagulèrent dans mon cerveau, quand j’étais étudiant à la faculté des sciences de Saint-Charles à Marseille. Il y a longtemps… J’étais quelqu’un de sérieux mais un peu paresseux et mes copains s’amusaient souvent à me taquiner en me disant :
- Alain, ce soir on va voir les putes à la rue Thubaneau. Tu viens avec nous ? Tu sais, les filles, elles font un tarif-étudiant!
J’avais envie de dire oui, mais je refusais toujours, prétextant une excuse quelconque. Alors ils se moquaient de moi. Je crois bien que c’était leur fantasme et que jamais ils ne sont allés dans cette rue Thubaneau.
Roxane était au bord des larmes.
J’étais révolté :
- Mais il fallait le dire à ta mère et porter plainte !
- Il n’y a pas que ça ! On peut aller chez vous ?
- Mais pour quoi faire ?
- Vous verrez bien ! Ici, on ne peut pas…
A suivre…
Commentaires
bon samedi alain, dormi bof comme tu peux l'imaginer, il a fait bon cette nuit mais tout ouvert, donc beaucoup de bruits dehors pas pu fermer l'oeil jusqu'à 2H du matin, les gens qui sont dehors parlaient fort, rigolaient bref c'est pénible et à 6H réveillée par le jour et le cuicui des oiseaux donc j'ai tout bouclé !!! et là réveillée mais c'est pas ça, on part, le plus tôt possible maman ne veut pas partir à la chaleur, un bizou et bonne balade, j'envie tes températures !!! mieux vaut avoir frais on peut bouger et aller se balader là on sera cloitrer je pense, un bizou et une bonne journée alain, je t'embrasse bien fort, FLO
bon jeudi de l'ascension alain avec la chaleur sur paris, qui arrive à toutes , aux abris !!! 28° sur paris, donc j'ai bie aéré ce matin à la fraiche mais bon ici, généralement sous les toits c'est peine perdu, surtout quand ça dure comme ça dans le temps les murs sont chauds.. je dégivre le frigo, vais me coller dedans là je serai au frais ! lol..
un bizou et une bonne journée à toi, je t'embrasse flo
ah le truc tordu , tu vas avoir les souteneurs qui vont te tomber dessus lol..
dans quel guêpier elle s'est mise la gamine... ????
et toi dans quel pétrin es tu ???
c'est ça le pire....
bibi du soir.. FLO
107 marina tu vas pouvoir publier .....
bon dimanche plein de soleil