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Marina (109).

Roxane...

Tranquillement, en me regardant dans les yeux, Roxane déboutonnait donc son chemisier.

Franchement, j’aurais eu envie qu’elle continuât, mais je lui dis :

- Ho que fais-tu ? Mais tu es folle !

Je constatai simplement qu’elle avait une grosse poitrine par rapport à sa silhouette fine et longiligne.

Et brutalement elle ouvrit complètement son chemisier.

La peau de son buste était parsemé de taches rouges-noirâtres pas très appétissantes.

- C’est donc ça ! Tu as une maladie de peau ou une atteinte vénérienne !

Inconsciemment je reculai d’un bon mètre pour m’éloigner de cette source de contagion potentielle, moi qui redoutais par-dessus tout, les infections.

Elle eut un petit sourire qui s’apparentait plutôt à un rictus de désespoir.

- Mais approchez-vous, venez voir de plus près.

Moi à ce moment-là j’aurais préféré être en Corée du Nord sous le régime de l’impitoyable Kim Jong-un.

Comme je ne bougeais pas, elle s’avança vers ma position en tendant sa poitrine vers l’avant. Et moi peureux comme un lièvre je reculais pour conserver une distance respectable entre nous-deux. Mais j’avais oublié le mur qui arrêta ma misérable fuite en arrière.

- Vous pouvez toucher si vous voulez, pour vous rendre compte.

Moi, toucher ses pustules purulentes ? Elle était complètement folle !

Soudain elle comprit pourquoi je réagissais ainsi :

- Mais monsieur Alain, ce sont des brûlures de cigarette !

- Des brûlures de cigarette ? Mais t'a fait ça ?

- Mon copain, pour me faire bien comprendre que je devais lui obéir et faire tout ce qu’il voulait.

Mes jambes prirent soudain la consistance d’haricots verts extra-fins trop cuits.

- Mais il faut porter plainte !

- Il m’a menacée de s’attaquer à ma mère si je parlais.

Je n’arrivais plus à m'exprimer, comme si ma gorge était envahie par une armée de shamallows vindicatifs.

- Et ce n’est pas tout ! Il m’a même fait ça dans mes parties intimes. Vous voulez voir ?

Et elle commença à ouvrir la fermeture éclair de son jeans.

Je pensais, rouge comme une pivoine :

« Mais elle veut m’achever celle-là » !

- Arrête et rhabille-toi !

Roxane remonta alors le zip de son pantalon et reboutonna son chemisier.

Elle concentra tous ses espoirs en moi :

- Alors, vous pouvez m’aider ?

Moi, m’attaquer à son mec alors que j’étais doux comme un agneau ?

Pour la calmer un peu, je lui dis :

- Je vais bien réfléchir, mais je vais d’abord te raccompagner chez ta mère.

Après l’avoir déposée devant le portail de sa maison, je retournais chez moi aussi lucide qu’un zombie drogué.

Un verre de whisky s’imposait !

Et même deux !

J’étais dans la mélasse jusqu’au cou mais une idée lumineuse vint éclairer ma boîte crânienne passablement troublée par un brouillard gluant :

- Et si j’allais voir Marina ?...

A suivre…