En cette période de Noël, j’ai découvert cet émouvant poème:
Les babioles.
Mon petit garçon avec ses yeux pensifs Ses gestes et ses mots tranquilles de grande personne M’a désobéi pour la septième fois, Et je l’ai frappé, je l’ai renvoyé Durement sans l’embrasser, Car sa mère qui était patiente est morte. Puis j’ai eu peur que le chagrin l’empêche de dormir Et j’ai été le voir dans son lit, Mais il était dans un profond sommeil paupières battues et cils encore mouillés De son dernier sanglot. Alors, ému, je l’ai embrassé Et mes larmes remplaçaient les siennes, Car sur une table tirée à son chevet Il avait mis à portée de sa main Une boîte de jetons et une pierre veinée de rouge, Un bout de verre usé par la plage Et six ou sept coquillages, Une bouteille avec des campanules, Et deux sous français, le tout rangé avec soin Pour consoler son pauvre cœur. Et ce soir-là, dans ma prière, J’ai pleuré, j’ai dit à Dieu : Ah, quand à la fin nous serons couchés sans un souffle Et que, morts, nous ne te blesserons plus Tu te rappelleras de quelles babioles Nous avons fait nos joies Et comme nous avons peu compris Ta grande loi de bonté. Alors tu ne seras pas moins père Que moi dont tu as pétri l’argile, Tu laisseras ta colère, tu diras : Voyons, ce sont des enfants.
Coventry PATMORE (1823-1896)
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Coventry Kersey Dighton Patmore (23 juillet 1823 - 26 novembre 1896) était un poète anglais et un critique littéraire plus particulièrement connu pour son poème narratif The Angel in the House, décrivant son idéal d'un mariage heureux.
Au travers de ce poème, il eut une influence manifeste sur la conception de la femme idéale dans la société victorienne.