Variations amoureuses(6) : la fausse panne et le vrai débile.
Depuis plusieurs semaines, j’avais, avec Miss Passe-Crassane, une relation amoureuse que je qualifierai de virtuelle, platonique et illusoire. Pour entrer dans le vif du sujet (c’est une image) je devais établir un contact direct avec elle. Mais comment faire ? J’avais élaboré plusieurs scénarii tous aussi rocambolesques les uns que les autres. Au cours d’une nuit sans sommeil, un plan germa dans mon cerveau qui semblait baigner dans un récipient rempli de whisky. J’allais simuler une fausse panne de moteur sur le parking de Carrefour pour étudier la réaction de ma belle. Tout le monde sait que les femmes sont curieuses de nature, c’est gravé dans leurs gènes depuis plusieurs millions d’années. Un matin donc, sur ce parking pratiquement désert à 8h15, j’ouvris le capot de ma voiture et j’attendis l’arrivée de Miss Passe-Crassane. Dès que je la vis, je me penchais vers mon moteur en feignant de farfouiller dedans. Comme d’habitude, elle se gara en face de moi et au lieu de se diriger vers l’entrée de l’hypermarché elle vint à ma rencontre, curieuse comme une chouette : - Vous êtes en panne, me dit-elle avec un beau sourire ? Mon plan fonctionnait ! Alors je répondis : - Oui, je suis en panne d’amour ! Une réplique que j’avais préparée pendant ma nuit d’insomnie. Elle eut un regard coquin et me lança : - Je peux vous dépanner si vous voulez ! Je fus surpris comme un puceau pré-pubère devant une péripatéticienne excitée et je lui dis : - Non, ce n’est pas la peine, j’ai appelé mon copain. Il va venir me dépanner ! C’était un mensonge, c’était du n’importe quoi, c’était une divagation émotionnelle, c’était la Bérézina ! Alors elle s’en alla sans rien dire. Mais le pire c’est que naquit dans mon cerveau ramolli, une pensée du genre : - Ciel, elle va penser que je suis gay ! Dorénavant j’irai faire mes courses à l’hyper-Casino. J'aurais dû demander conseil à Maxime, un de mes élèves nul en physique mais champion de la drague...
A suivre… Prof83
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