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L'alcool et moi (1).

Je vous ai déjà dit que je ne buvais jamais d'alcool. Pourtant, en deux occasions de ma vie, j'ai eu affaire* à cet étrange breuvage qui fait tourner les têtes.

• Première histoire.

A cette époque, il y a longtemps, je travaillais au lycée de Gassin près de Saint-Tropez. C'était en Septembre, il faisait beau, il faisait chaud. Mes cours commençaient à 14h et j'étais en retard. Je venais de Fréjus par le bord de mer, encore envahi par les hordes de touristes et la route était encombrée par des estivants qui roulaient lentement en regardant les flots. Je piaffais d'impatience derrière une Volkswagen Polo qui avait du mal à respirer dans cette chaleur post estivale. Je sentais mon visage devenir brûlant à cause du stress et de la canicule. Et là je savais que ma peau devait être rouge comme une pivoine. A cent mètres devant moi, je vis deux CRS arrêtés sur le bord de la route à côté de leur moto. Que fait-on dans ces cas-là ? On vérifie que la ceinture est bien attachée, on jette un coup d'œil sur le tachymètre (compteur de vitesse) pour vérifier qu'on ne dépasse pas la vitesse autorisée, on prend l'air innocent comme s'il y avait une tonne de cocaïne dans le coffre de sa voiture et on regarde devant soi pour ne pas croiser le regard des forces de l'ordre. Et croyez-vous que toutes ces précautions servent à quelque chose ? Que nenni ! Je vis un des CRS me faire un signe de la main pour que j'arrête ma voiture. J'obéis en tremblant, comme si j'étais un dangereux terroriste. Il y a comme ça des peurs irraisonnées qui surgissent pour rien et on ne sait pas pourquoi. Ce CRS trop poli, déclara, en regardant son compère : « Contrôle d'alcoolémie ! » J'avais le visage rouge, en feu et ce policier pensait avoir flairé la bonne affaire. En fait j'avais le visage bouffi d'un ivrogne qui venait de sortir d'un bar en titubant. Il me tendit un alcootest et me demanda de souffler dedans. En soufflant je devins encore plus rouge, puis le CRS me demanda d'arrêter. Il regarda le cylindre coloré et appela son collègue avec un air bizarre. Il lui dit : « Regarde, tu y crois à ça ? » L'autre lui répondit : « Mais non, ce n'est pas possible, l'appareil doit être cassé ! » En fait l'alcootest indiquait un taux d'alcoolémie égal à zéro. C'était normal, je n'avais pas bu une goutte d'alcool depuis au moins cinq ans. Ils s'éloignèrent un petit peu de ma voiture et entamèrent une grande discussion presque philosophique (je dis bien PRESQUE). Je tendais l'oreille, malgré le bruit de la circulation, je crus entendre « second test.... », « prise de sang... ». Ils étaient tellement perturbés qu'ils ne virent même pas passer une BMW qui devait bien rouler à plus de 130 km/h. Ils revinrent vers moi, énervés, dégoûtés. Moi je me voyais déjà en prison, allez savoir pourquoi. Un des CRS me dit : « c'est bon vous pouvez circuler, mais vous avez de la chance ! » Mais quelle chance ? Je n'avais rien à me reprocher, j'étais innocent comme un agneau des Alpilles. Je démarrais un peu brutalement en faisant crisser mes pneus. Ils me regardèrent de travers comme si j'étais un extraterrestre...     

(A suivre...)

Difficulté orthographique:

Avoir affaire et avoir à faire.