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Mireille (4).

Mireille devait certainement penser que j'étais un demeuré grave. Je restais face à elle, les bras le long du corps et elle dut presque me forcer à la toucher. A ma décharge, je dois dire que le « black-russian » m'avait transformé en un moujik(1)  idiot, une sorte de crétin congénital. En touchant ses seins bien ronds, je ne pus m'empêcher de penser à la formule du volume de la sphère(2) et en tâtant ses chairs fermes, je me demandais quel pouvait bien être leur coefficient d'élasticité (on voyait poindre déjà le futur prof de physique que je devins plus tard). Elle trouva certainement que j'étais aussi lent qu'un aï(3) sortant d'hibernation et pour essayer de ranimer la petite braise qu'elle avait allumée en moi, elle se déshabilla entièrement et s'accroupit. Ah, mon Dieu, je ne savais pas que la bouche pouvait servir à ça... Alors comme dirait Lafontaine, du bout de l'horizon, dans mon sang soudain en ébullition, arriva avec furie un flot de testostérone(4) impétueux. Elle toucha ma tour Eiffel, je sentais une partie de mon être se transformer en acier. Avant de l'éperonner, je constatais, comme dirait Fernandel, que le lavabo avait une fuite. Un geyser brûlant la fit hurler. Heureusement qu'à ce moment le groupe téléphone chantait « la bombe humaine » dans le salon. Elle voulut que je devienne mitraillette. Ce que femme veut...

En sortant de la salle de bains, j'avais perdu mon innocence, mais j'avais gagné un peu plus d'assurance qui me servit plus tard quand je rencontrais Catherine (la fille du pharmacien)...   

(1) Volume de la sphère :

(2) moujik : Autrefois, paysan russe.

(3)  aï : Mammifère arboricole d'Amérique du Sud, surnommé "paresseux".

(4) testostérone : Hormone du testicule qui stimule le développement des organes

     génitaux mâles et  détermine l'apparition des caractères sexuels mâles   

     secondaires.