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Catherine (3).

Je me sentis devenir plus rouge qu’une tomate marocaine gorgée de soleil. Elle me regardait avec un sourire qui en disait long sur ce qu’elle pensait de moi. Dans mon cerveau, c’était une sorte de mélasse gluante qui m’empêchait de penser. Elle répéta sa question : « Alors quelle taille, pour les préservatifs » ? Est-ce que je lui demandais, moi, son tour de poitrine ? Et puis je croyais que les capotes avaient tous la même longueur. J’étais dans de beaux draps et je regrettais de m’être fourvoyé dans cette aventure humiliante pour moi. Je ne pus que répondre : « Heuuuu… », ce qui la fit rire. Pourtant, elle eut pitié de moi et me tendit une brochure en me disant : « Tenez, ça va vous aider » !

Pour consulter la brochure, frottez-la avec la pièce.

Elle murmura doucement : « je vous laisse réfléchir. Je reviens dans deux minutes ». Et elle disparut dans l’arrière-boutique. Est-ce je pouvais réfléchir, moi, le fort en maths, mais le débile en capotes ? Et puis, en lui donnant la taille du préservatif, je lui donnais par la même occasion, la longueur de mon sexe. Quelle honte ! Un instant, courageux comme un apprenti pâtissier qui tente de réussir sa première crème anglaise, j’eus envie, profitant de l’absence de Catherine, de fuir comme un voleur. Hélas elle revint bien vite, avec un double décimètre. Ho, pour quoi faire mon Dieu ? Voulait-elle mesurer, elle-même la longueur de l’objet si cher à son cœur ?  Elle me regarda comme on regarde un clown qui va vous faire rire. Alors, je me jetais à l’eau et d’un seul trait, je lui dis : « C’est la taille XL ! » Ses yeux s’arrondirent comme des pièces de vingt centimes. Sa bouche prit la forme d’un O imaginaire et je vis frémir un petit bout de sa langue plus curieux qu’un raton laveur. « Taille XL ? » répéta-t-elle admirative. Je confirmais par un signe de tête. Je sais, j’avais vu grand, trop grand peut-être, mais mon honneur était en jeu. Son visage devint un peu plus rouge et je pense qu’elle devait se représenter mentalement « l’objet ». Que voulez-vous, les hommes fantasment sur les gros seins et les femmes, sur les gros calamars. Elle me tendit la boîte que je cachais bien vite dans un sac « Casino » (1) que je sortis de ma poche. Mais jusqu’au bout, elle se moqua de moi, puisqu’elle me dit : « Regardez, le dessin humoristique qui se trouve au dos de la brochure ». Une fois dehors, je regardais :

(A suivre…)

1 : C’était l’heureuse époque où les sacs des magasins étaient gratuits…