posté le 22-09-2015 à 08:54:41

Marina (36).

Serena sous la douche.

  

 Je me levais à mon tour et je passais devant la porte de la salle de bains. On entendait couler l’eau de la douche, mais aussi la voix de Serena qui semblait parler dans son portable. A qui s’adressait-elle de si bon matin et pourquoi ? Par pure curiosité, je collai mon oreille sur la paroi en bois peinte en blanc. J’avoue que je n’entendais pas grand-chose, mais je crus discerner quelques mots noyés par l’eau qui coulait dans la cabine de douche et qui allait se perdre dieu sait où. Seuls deux prénoms parvinrent à mes oreilles, deux prénoms comme sauvés d’un naufrage : Alain (le mien) et Marina. Pourquoi diable évoquait-elle le prénom de la prof de SVT, femme de feu-Roger ? Lorsque l’eau cessa de couler, je m’éloignai de la porte et j’allai dans la cuisine pour préparer du café. Serena m’y rejoignit quelques minutes plus tard et refusa la tasse de boisson chaude que je lui offrais.

« Je suis pressée, j’ai beaucoup de boulot aujourd’hui » me dit-elle en gardant ses distances, comme pour éviter de m’embrasser en partant. Je captais son signal muet et je restais assis quand elle ajouta :

« Je file, ne te dérange pas, je connais le chemin ! »

Tout cela me mit mal à l’aise et je me  mis à réfléchir sur ce qui avait pu lui déplaire en moi. N’avais-je pas été à la hauteur sexuellement ? C’est la première pensée qui vint tarauder (1) mes neurones. De plus elle ne promit pas de me téléphoner pour garder le contact. J’avais l’impression que pour elle, cette nuit passée avec moi, n’était qu’un remerciement pour un service que je lui avais rendu.

En tout cas je décidais que je ne serai pas le premier à appeler.

Je traînais chez moi jusqu’à dix heures, c’est à ce moment-là que mon téléphone se manifesta. C’était Marina qui voulait absolument me voir. Que faire ? J’imaginais ce qu’elle attendait de moi dans son labo, mais me restait-il assez d’énergie pour la satisfaire ? J’imaginais la greffe d’une deuxième paire de testicules pour répondre à la demande… Ah ces femmes, toutes des goules (2) pour nous les hommes, pauvres reproducteurs aux engrais limités…

 13h30 : c’était l’heure du rendez-vous de la débauche dans le labo de Marina qui me reçut en se collant à moi et en plaquant sa bouche, véritable aspirateur « Tornado », sur la mienne. Mais il fallait beaucoup plus que ça pour ranimer une braise qui ne brillait que par son absence, un soleil en fin de vie ayant épuisé ses réserves d’hydrogène pour se transformer en « géante rouge » (3), une grosse étoile prétentieuse qui ne pouvait pas grand-chose.

Je lui dis, pour plaisanter un peu :

« Tu as envie de ma géante rouge, ma chérie ? »

Elle tâta rapidement ma braguette et répliqua :

« Dis plutôt, une naine blanche (4) ! » Et elle éclata de rire.

Nous divaguions sur des sujets d’astronomie et cela me faisait gagner du temps car les élèves n’allaient pas tarder à arriver.

Elle devint brutalement salace, ce qui me choqua profondément :

« Tu peux me lécher un peu, puisque tu ne veux pas me baiser ! »

Je pouvais faire ça pour elle, ma langue était encore en état de fonctionner, mais je rêvais quand-même à la langue bifide (5) des serpents.

Elle s’installa sur la paillasse en céramique blanche, cuisses écartées et moi j’espérais bien que mon visage ne reçût pas de douche tiède et gluante. Hélas, elle joua bien son rôle de femme-fontaine ! Je fus quitte à aller me laver la face sous le filet d’eau froide du robinet de l’évier à l’odeur forte de formol. Je commençais à m’habituer aux cadavres de grenouilles et de souris qui me narguaient dans leurs bocaux, mais je ne sais pas pourquoi, Roger-le-squelette me faisait froid dans le dos…

 

A suivre…

 

Notes :

 

1-   Tarauder : préoccuper vivement (soutenu).

2-  Goule : femme insatiable de lascivité.

3-  Géante rouge : Étoile en fin de vie, dont le volume s’est énormément dilaté (une centaine de fois le diamètre du Soleil) et dont la surface s’est refroidie (en prenant cette teinte rouge caractéristique des basses températures pour les étoiles).

 

 

  


****

4-  Naine blanche : La naine blanche est l'ultime étape d'un soleil. Après la phase de géante rouge, il ne reste plus rien à brûler, mais son cœur demeure très chaud, d'où sa couleur blanche. La naine blanche est probablement composée d'oxygène et de carbone, sa pression est énorme, plus petite que la terre, mais d'une masse supérieure à celle du soleil.


 

 

 

----


5-  Langue bifide : C’est une langue présentant deux extrémités séparées. Encore appelée langue fourchue, elle est le symbole du diable et du mensonge.

  

 

 


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1. anaflore  le 22-09-2015 à 10:14:33  (site)

bien rentrée?????

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posté le 15-09-2015 à 08:27:01

Marina(35).

 

En me faisant goûter un morceau de tarte à la rhubarbe enduit de sa salive, Serena me donnait la clé qui ouvrait le portail en fer forgé du jardin des voluptés. Son jardin, que j’avais survolé, mais que je n’avais pas encore exploré, offrait-il des allées pleines de ronces ou des haies parfaitement taillées, des fleurs sauvages ou bien des roses parfumées, des fontaines muettes ou des boutons chargés de buée ? En bon jardinier, je me devais de vérifier que toute cette végétation ne souffrait pas de sècheresse. Et quoi de plus pratique que la main pour m’assurer que les perles de rosée étaient bien présentes dans les broussailles, même les plus cachées.

En aveugle, ma main droite remonta l’allée aux contours charnus, les cuisses à la peau douce, satin vivant et chaud et aboutit à une sorte de grotte dont l’entrée était masquée par un rideau de hautes herbes, drues et humides. Mes doigts prirent alors un bain d’essences gluantes et parfumées et leurs mouvements dans la conque fendue firent naître chez elle, une douce mélodie de clapotis languissants. C’est alors que commencèrent les murmures assoiffés des sirènes. Serena soupirait et émettait des sons qui ressemblaient à des prières, à des plaintes, à des psalmodies (1) qu’on n’entendait plus que dans les cathédrales gothiques. Ma main s’enhardissait sur ses muqueuses humides comme celle d’un vieux violoniste sur les cordes fatiguées d’un Stradivarius (2) d’un autre temps. Mes doigts se firent fureteurs, explorateurs de la caverne humide des femmes écartelés pour le plaisir du mâle. A présent, Serena se contorsionnait, à la recherche d’un point d’appui, d’un support dur et stable. Elle trouva en moi, une colonne de chair, un pic coriace et doux comme du silex qui ne demandait qu’à faire des étincelles…

Etait-il encore question d’amour ? N’était-ce pas plutôt cet appel qui venait du fond des âges, cet instinct qui réunissait, pour la pérennité(3) de l’humanité, deux sexes différents créés pour s’emboîter l’un dans l’autre, avec accessoirement, du plaisir ?

Nous quittâmes le canapé pour aller voguer sur les flots, allongés sur le radeau des temps modernes : le lit. Sa bouche remplaça sa main pour tailler le silex qui gardait sa dureté et acquérait une ductilité(4) variable. Il y avait dans cet acte si intime de la femme, toute son envie de dévorer l’organe mâle pour s’approprier sa fougueuse puissance.

On en était arrivés à un stade où le danger n’était plus qu’une conception virtuelle et on avait décidé de ne pas revêtir d’armure pour se protéger contre des envahisseurs invisibles et tueurs.  

Serena m’offrit son autre caverne, celle des mystères de la vie et de la descendance. Mon silex allait à jamais, graver sur ses parois de chair une partie de mon génome (5). L’élasticité du temps rendait sa mesure imprécise. Il arriva qu’à un certain moment, mon cerveau donnât l’ordre au silex, de faire jaillir de la fissure située à son extrémité, une source chaude et vivante, dont les saccades inondèrent la caverne. Les dés étaient jetés et le hasard entamait sa mélodie…

Qu’allait-il advenir de notre combat ?

Serena redevint ELLE en me disant :

« Excuse-moi, mais je dois aller dans la salle de bains ! »…

 

A suivre

 

Notes :

 

 1-Psalmodie : manière particulière de chanter et de réciter les psaumes sur une seule note et sans inflexion de voix, dans les religions juive et chrétienne.

2-Stradivarius : violon, alto ou violoncelle d'une qualité exceptionnelle, fabriqués par le luthier italien Stradivarius.

3-Pérrenité : caractère durable ou continuel (de quelque chose).

4-Ductilité : propriété de pouvoir être étiré sans se rompre.

5-Génome : ensemble des gènes d'une cellule ou d'un organite cellulaire.

 


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1. Eliot  le 17-09-2015 à 13:59:16

toujours aussi passionant.CONTINUER !

2. prof83  le 17-09-2015 à 19:12:11  (site)

Merci Eliot !

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posté le 08-09-2015 à 08:27:57

Marina (34).

 

                                                       Serena et moi... 

 

Décidément, je n’arrivais pas à résister aux charmes de Marina, femme-vampire, bien inspirée avec ses lèvres, femme-pompier ou femme-pompiste qui allumait des feux, femme-pyromane capable de vider des citernes entières de liquide un tant soit peu poisseux.

J’espérais que Serena, plus jeune, elle avait vingt-cinq ans, et donc moins expérimentée, fût un peu plus fragile, une fleur-bleue romantique à la larme facile…

Serena sonna à ma porte vers 19h30.

En entrant, elle me tendit une boîte de gâteaux qui fit grimper sa note de deux ou trois points. C’était une première visite chez moi, assez compliquée à gérer, vu que jamais, je n’avais exprimé ce que je ressentais pour elle, je l’avais seulement aidée avec des conseils qui me faisaient jouer plus un rôle de psychiatre que de séducteur. Finalement, assez timide, je voulais qu’elle comprît, avec mes regards-scanners-baladeurs, sur son corps, que je n’étais qu’un être-mâle sans mal-être et que je mettais à sa disposition ma libido florissante contenue finalement dans un endroit bicéphale qui n’avait rien à voir avec mon cerveau.

Elle était assise en face de moi et donc j’étais privé du rayonnement thermique de sa peau, mais pas de la vision de ses belles cuisses qui révélaient un galbe freudien, sous une jupette à proscrire dans les couvents espagnols.

Je lui fis un récit des derniers événements concernant les soupçons que je portais sur Marina, en ayant soin de bien gommer toutes nos "dérives"  dans son labo du collège. 

En gros, je pensais que ma collègue de SVT avait assassiné son mari, qu’elle avait laissé croire qu’il avait péri dans l’incendie de son usine de portemanteaux, pour qu’on ne cherchât pas son cadavre et qu’elle avait récupéré son squelette qu’elle avait transporté dans son labo, en pièces détachées certainement. Ce squelette s’appelait Roger (comme feu son époux) et je ne révélais pas qu’il assistait « religieusement » à nos séances de « jambes en l’air » sur la paillasse carrelée du labo, parmi les flacons de produits chimiques et les cadavres de grenouilles, de souris, de serpents conservés dans des flacons remplis de formol.

J’expliquais aussi comment j’avais pensé à des analyses ADN pour prouver que le squelette du labo n’était autre que celui de Roger, feu le mari de Marina.

Pendant mon petit discours, que j’abrégeais sur la fin, j’observais Serena et je remarquais qu’elle ne réagissait pas du tout, certainement tétanisée par mon exposé magistral. Il était évident que la victoire ne serait pas facile et que l’ascension du mont-volupté serait longue et périlleuse. Je lui offris une coupe de champagne et je lui tendis le plat sur lequel j’avais disposé ses petits gâteaux. Elle choisit une tartelette à la rhubarbe qui me fit comprendre que ce n’était pas gagné. Moi, j’hésitais entre un mille-feuilles ventripotent et un éclair au chocolat plutôt maigrichon. Serena eut un petit sourire et me dit :

« Tu n’aimes pas les tartelettes à la rhubarbe ? »

Un peu gêné, je lui répondis :

« Non, je n’aime pas ça, mais j’avoue que je n’y ai jamais goûté ! »

Son regard devenait un peu plus pétillant ; un effet du champagne peut-être ? Elle essaya de me convaincre :

« Tu devrais essayer ! »

Mais comment ? Il ne restait plus, heureusement pour moi, de tartelette à la rhubarbe. Alors elle me dit :

« Viens près de moi, je vais t’en faire goûter ! »

Un peu perplexe, mais ravi, je m’asseyais à côté d’elle. Elle se pencha vers moi et m’embrassa sur la bouche en y poussant avec sa langue un morceau de tartelette enduit de sa salive. C’était vraiment dégoûtant, mais cela provoqua en moi un réveil de ma testostérone qui fit pousser un menhir entre mes jambes.

Alors, je me permis de mettre ma main entre ses cuisses…

 

A suivre

 

 


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posté le 01-09-2015 à 07:50:27

Marina (33).

 

 

Imaginez:

Marina et moi... 

 

Marina dégusta avec une évidente satisfaction, mon débordement d’amour.

Elle était de plus en plus excitée ; cela se voyait au niveau de ses tétons qui avaient presque troué son chemisier. Ils me semblaient énormes et déformaient le tissu qui souffrait en silence. Moi, j’avais hâte de partir, hâte de quitter le labo pour préparer ma soirée avec Serena. Mais ma jolie collègue me fit comprendre que je n’en avais pas encore fini avec elle. Je voulais garder quelques munitions pour l’éventuelle périlleuse nuit que je pourrais passer avec Serena.

Elle s’assit sur la paillasse et releva sa jupe, dans une position qui aurait enroué un ténor de la Scala. L’angle de ses cuisses frôlait les 160 degrés, un écart considérable qui aurait pu provoquer une luxation (1) au niveau du col du fémur. Marina me faisait peur avec ses yeux de succube (2). Sa voix un peu gutturale (3) me lança un ordre qui ne souffrait aucune discussion :

« Minou, viens laper ta maîtresse ! »

A vrai dire je n’aimais pas trop explorer, avec ma langue, ces grottes biologiques, mais je lui devais bien ça. Je me retrouvais accroupi entre ses jambes regardant presque avec dégoût quelques stalactites (4) roses qui semblaient fondre et laisser couler, au goutte à goutte, un liquide opalescent qui n’avait pas le goût du sirop d’érable. Mais deux minutes plus tard, je crus qu’elle voulait m’assassiner, car ses jambes, étau de chair, se refermèrent violemment sur ma tête, comme pour m’étouffer ou me décapiter. En même temps, elle poussa un cri qui dut être entendu dans la salle des professeurs et aussi dans le bureau du principal. J’étais gêné, car son orgasme arrosa mon visage d’une buée gluante : j’ignorais que Marina fût une femme-fontaine !

Et Roger, le squelette, qui nous regardait, ne broncha pas.

Elle en voulut encore, mais moi je dis « STOP  » ! Je voulais réserver le reste de mon capital séminal à Serena, en supposant qu’elle fût d’accord. Pendant que j’essuyais mon visage avec du papier filtre douteux, trouvé sur la paillasse près d’un bac en plastique contenant huit cuisses de grenouille baignant dans du sérum physiologique, Marina se colla à moi dans un moment de tendresse, étonnant chez elle. Parfois, certainement à cause de ses hormones capricieuses, elle retrouvait la douceur et la faiblesse des femmes comme je les aimais. Je me penchais au-dessus de l’évier en faïence blanche qui contenait huit béchers avec un agitateur et une micropipette, pour me rincer le visage. Une forte odeur de formol s’insinua dans mes narines et vint taquiner mes amygdales ; une odeur caractéristique des endroits où l’on conserve des cadavres, ici de grenouilles.

Il était 13h50 et les cours allaient commencer. Je profitais d’un moment de faiblesse de Marina pour lui reposer toujours la même question :

« Mais pourquoi ce squelette s’appelle Roger ? »

Je ne m’attendais à aucune réponse et pourtant elle me dit :

« Ce squelette m’a été offert par Roger, mon regretté mari ! Les crédits que l’on nous attribue en SVT ne sont pas suffisants pour en acheter un ».

C’était une justification bancale, mais cela pouvait expliquer pourquoi, au moment de l’orgasme, elle criait toujours:

« Roger, oh, Roger !» …


A suivre


Notes :


1- Luxation : déplacement des os d'une articulation

2- Succube : démon qui, selon des croyances populaires, prend la

forme d'une femme pour séduire les hommes durant leur sommeil.

3- gutturale : rauque, qui  a rapport au gosier.

4- stalactite : concrétion calcaire en forme de colonne qui descend de la voûte des cavités souterraines.



 


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posté le 25-08-2015 à 08:44:18

Marina (32).

 

Avec Marina, j'aurais aimé être un eunuque,

de temps en temps...

 

Le lendemain matin, je filai à la poste pour envoyer à mon ami de Marseille, les prélèvements d’os et de poils appartenant apparemment à Roger, feu le mari de Marina. Les résultats seraient longs à obtenir car la filière utilisée pour l’analyse ADN n’était pas tout à fait officielle.

J’eus toute la journée pour préparer ma rencontre avec Serena. Comme un parfait homme de ménage, j’astiquais de fond en comble mon appartement et je changeai les draps de mon lit, au cas où elle succomberait à mon charme fou…Le jour tant attendu était enfin arrivé. J’avais maintenant une vision assez claire de la situation et je comprenais enfin les liens qui existaient entre les différents protagonistes de cette pénible affaire.

La réaction brutale de Marina concernant son aversion pour les visages légèrement barbus, m’arrangeait finalement et je décidai de ne plus aller la voir. A 10h30, la sonnerie du téléphone me tira d’une léthargie bienfaitrice qui m’aidait à compenser mes insomnies nocturnes. Le nom de Marina apparut sur l’écran de mon combiné. Je ne décrochai pas. L’appel fut répété une dizaine de fois jusqu’à onze heures. Finalement, excédé, je me décidai à répondre pour lui signifier une rupture définitive. A l’autre bout du fil, Marina pleurait. Je ne savais plus quoi faire ; j’avais le cœur sensible et les neurones généreux. Elle voulait absolument que j’allasse la rejoindre dans son labo pour tout m’expliquer, disait-elle. Que faire ? J’acceptais finalement de la rencontrer pour percer cet abcès qui grossissait et qui devenait douloureux pour nous tous. Elle me remercia mille fois ; ce n’était plus la Marina, forte et hautaine que je connaissais, mais je me méfiais quand même, connaissant la perfidie de certaines femmes. Pour lui montrer que tout était fini entre nous, je ne rasais pas mon visage pour qu’elle n’eût pas de tentation sexuelle envers mon corps d’apollon (1).

A treize heures, j’étais dans son labo. Elle était gênée et malgré ma petite barbe, elle colla sa bouche sur la mienne. Je voulus, immédiatement, la repousser, mais j’attendis deux secondes de trop. Deux secondes, c’était le temps nécessaire pour que se mît en marche tout un processus hormonal qui aboutit à une raideur que je ne parvenais plus à contrôler. C’est qu’en même temps, je sentais sur ma poitrine, les seins de Marina, que j’avais déjà entrevus en arrivant, grâce au décolleté généreux de sa blouse blanche, qu’elle avait diaboliquement entrouverte. J’eus une pensée émue pour Adam, le pauvre, incapable de résister à Eve. C’est que, pour m’achever complètement, elle glissa sa main entre nos deux ventres collés, pour tâter, en experte, ce qui n’était plus une molle quenelle. J’étais perdu, avant que de combattre (2).

Je ne sais pas pourquoi, les femmes aiment tant s’accroupir devant un homme. C’est ce que fit Marina. Moi, j’étais déjà dans un autre monde, noyé dans de la barbe à papa parfumée au sirop d’érable. Je sentis mes jambes se ramollir et une vibration naquit dans mes talons, pour se propager vers mes cuisses et aboutir violemment dans ce magnifique organe que n’ont pas les eunuques (3). La lance d’incendie projeta par saccades, dans sa bouche, un élixir gluant précurseur de la vie…

Roger, le squelette, nous regardait. Je l’avais oublié celui-là !...



A suivre


Notes :


1 : Apollon: très beau jeune homme.

2 : « Avant que de combattre ils s'estiment perdus. »

Le Cid (Acte 4, Scène 3)  de Pierre Corneille.

3 : Eunuque : Homme qui a été castré. Autrefois, gardien du sérail, d'un harem.


 


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1. La Rousse  le 27-08-2015 à 19:39:10

Bonsoir... Alain ?

Dis voir, toi tu n'a pas ton cerveau dans ton slip, mais un sexe à la place du cerveau...

J'avais lu un article qui disait qu'un homme pense au sexe, en moyenne toutes les 28'mn, vas y mon pote, t'es bien dans la norme lol smiley_id239885

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posté le 18-08-2015 à 10:17:02

Marina (31).

 

Nostalgie: Christiane et moi,

il y a quelques années.

(J'espère qu'elle ne lira pas mon blog).

 

Dans la salle de bains, je repérai bien vite la tablette en verre suspendue à un mur. Elle supportait un rasoir électrique, d’une apparence neuve et de marque Philips. Je redoutais que Marina ne l’eût nettoyé de fond en comble. A droite du lavabo se trouvait une boîte de mouchoirs en papier, côtoyant, dans un désordre minutieux, des tubes de crème hydratante, un shampooing antipelliculaire et un petit flacon de parfum Shalimar de Guerlain. Je fus plongé un instant dans un bain de nostalgie et j’en vins à oublier ma « mission ». Shalimar, c’était le parfum de Christiane, une femme que j’avais connue et aimée, il y a bien des années. Elle représentait l’époque des « amours parfumées ». Elle était veuve, brune, piquante et son tour de poitrine, 95B, me faisait rêver. Pour me faire souffrir, je dévissais le bouchon du flacon arrondi et alors, jaillirent vers mon nez, des milliards de molécules odorantes, qui, un instant, me firent voyager dans le passé. Notre « histoire » finit mal…

Je secouais ma tête, comme un chien qui s’ébroue, pour revenir à mon présent. Minutieusement, je démontais le haut du rasoir électrique et sur un mouchoir en papier, je secouais l’appareil pour en faire tomber les poils de la barbe de Roger. « Bingo ! », il y en avait beaucoup. Je pliais en quatre le mouchoir et je le glissais dans la poche de mon pantalon. Après avoir tout rangé, je regagnais le salon où m’attendait Marina.

« Tu en as mis du temps ! » me reprocha-t-elle.

Et en même temps, sa main caressa ma joue.

« Oh, mais tu ne t’es pas rasé ! » cria-t-elle.

Presque craintif, je balbutiais une excuse :

« Tu sais, les rasoirs électriques me donnent des boutons. »

Elle devint comme folle. Elle eut une réaction disproportionnée :

« Mais tu te fous de moi ! Dégage, dégage ! » hurla-t-elle.

Apparemment, elle avait un problème grave avec les poils masculins. Cela me rappela une élève que j’avais eue il y a bien longtemps et qui avait un orgasme chaque fois que je parlais de poils (heureusement pas très souvent).

J’avais l’impression d’avoir devant moi, une furie (1) échappée d’un asile d’aliénés et je pensais à ce que devait subir le pauvre Roger, feu son mari… Elle me désigna la porte avec son index droit, qui se transforma, dans mon imagination, en une épée acérée. Je sortis bien vite, comme rassuré d’avoir échappé à un danger mortel. Chez moi, je téléphonais à mon ami de la fac des sciences de Marseille pour l’informer que j’avais récupéré deux échantillons pour l’analyse ADN : la poussière d’os du squelette et les poils de barbe de Roger. Il me demanda de tout lui envoyer en recommandé. Puis j’entrais en contact avec Serena (celle qui avait incendié l’entreprise des portemanteaux Solido) pour tout lui raconter. Elle me parut inquiète et angoissée. Je lui proposais de venir chez moi le lendemain et je mis une bouteille de champagne « Veuve Clicquot » dans le réfrigérateur…


A suivre



Notes :


1 :Antiquité : chez les Romains chacune des trois divinités vengeresses de la mythologie latine.

• les furies rendaient fou celui qu'elles poursuivaient. 

• les furies avaient des serpents en guise de cheveux.


 


 


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posté le 11-08-2015 à 10:22:20

Marina (30).

 

 Marina et moi version soft...

 

J’avais donc prélevé de la poussière d’os sur le tibia de Roger, le squelette, qui se trouvait dans le labo de Marina. Mais pour savoir, par un test ADN, si c’était bien celui de son mari, je devais chercher des indices lui ayant appartenu de son vivant.

Je me pointais, peu rassuré, chez Marina vers vingt heures. Décidément, de jour en jour je découvrais des facettes peu rassurantes de sa personnalité. Je savais qu’elle était érotomane et certainement aussi nymphomane et manipulatrice, mais je pensais à présent, qu’elle était, en plus, criminelle. Sa maison devenait pour moi, inquiet professionnel, un lieu hautement improbable.

Quand elle ouvrit sa porte, j’oubliai, un instant, que j’avais affaire à une dangereuse psychotique ; je la trouvais belle et sexy et déjà je salivais en pensant à la nuit que j’allais passer avec elle. Elle m’accueillit avec un baiser sur la bouche, un de ces baisers plus chaud que l’Etna, avec une langue aussi agile que les sabres des soldats napoléoniens. Elle savait provoquer en moi, une tension palpable aussi dure que du vieux bronze chinois et mettre en marche la machine qui fabriquait ma lave bouillonnante et prête à jaillir. Bref, elle me « tenait » par le sexe !

Elle était assise à côté de moi, sur le canapé, et sa belle cuisse découverte me transmettait déjà la chaleur de son corps. J’en perdais mes repères et j’oubliais alors ma « mission » et ses dangers. Elle me proposa un apéritif, whisky, pastis ou martini. Je choisis le moins fort pour garder des neurones à peu-près présentables. Sur la petite table basse en verre, en face de nous, elle avait garni des petites assiettes avec des soufflets à la cacahouète, des noix de cajou et des crackers au fromage. Tout ce que j’aimais ! Mais derrière mes sourires de façade, je cherchais où je pourrais trouver, dans cette maison, des traces biologiques de Roger. Cela ne m’empêchait pas de faire voltiger ma main un peu partout sur son corps. Elle se laissait faire, en gloussant comme une nymphe timide. Entre deux gorgées d’apéritif et deux crackers Belin, elle m’avoua que pour oublier le drame, elle avait jeté toutes les affaires de Roger et même ses lettres d’amour. Les pistes s’effilochaient une à une : la salive sur les enveloppes, les cheveux sur les vêtements…etc.

Je me demandais alors si cette soirée était vraiment une bonne idée. Un peu quand même, oui, car sa main avait commencé un travail minutieux sur mon archet si sensible qui n’attendait que cela : frotter les cordes du violon de Marina… Un violon qui chuintait des mélodies peu catholiques à ne pas faire écouter à des oreilles chastes. Par un hasard, programmé par le destin, Marina caressa mon visage et s’exclama :

« Oh, tu ne t’es pas rasé ! Je déteste ça ! »

C’est vrai que j’avais une petite barbe de deux jours qui se voyait à peine. Mais Marina, têtue comme une mule ménopausée, ne voulut plus continuer nos petits jeux coquins.

« Il faut te raser ! » me dit-elle avec un air dégoûté .

Une lubie de plus à ajouter aux exigences de Marina qui en avait déjà beaucoup. Ma libido commençait à prendre l’aspect d’une glace à la vanille qui fondait au soleil et mon archet acquérait la mollesse des élastiques en caoutchouc des îles. Je trouvais là une occasion de fuir :

« Bon, puisque tu l’exiges, je retourne chez moi pour me raser ! Je reviendrai dans une heure si tu le souhaites. »

Marina répondit :

« Idiot, tu n’as qu’à aller dans la salle de bains et te raser avec le rasoir électrique de Roger que j’ai gardé en souvenir ! »

Marina ne se doutait pas qu’elle venait de commettre une erreur fondamentale…


A suivre


 


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