posté le 15-09-2013 à 14:26:09

Grasse (46).

 

Deux semaines de cours et déjà le bateau qui tangue !

Dans la salle des profs, au lycée, on a l’impression, pendant les récrés, que l’on redoute l’arrivée d’un cataclysme. Alors on se blinde avec des carapaces virtuelles faites de mots qui sont sensés  éloigner le mauvais œil.

Moi, fidèle à mon coin, je me réfugie dans mon fauteuil bleu pétrole au tissu défraîchi et je guette l’ennemi ! Le voilà qui approche ; c’est Jeanne la prof d’anglais toujours apparemment aussi demi-vierge que l’année dernière. Elle vient s’asseoir à côté de moi et commence à me noyer avec sa logorrhée* qui pue le camembert. Je ne réponds pas, je fais semblant de l’écouter, c’est tout et cela lui suffit. J’ai l’impression qu’elle a envie de quelque chose. Elle a une bouche qui s’arrondit en permanence comme pour épouser le bec d’une flûte. Aurais-je l’audace de lui présenter mon instrument ? C’est que, ses lèvres humides me font penser à bien des choses, ce qui entraîne forcément l’érection de ma statue intime. Vais-je lui proposer de me pratiquer le bouche-à-gland dans les toilettes de la salle des profs ? Vais-je arriver à jouir avant la fin de la récré ? Je crains, qu’à force de patauger dans la salive chaude de sa bouche, mon sexe ne se rabougrisse et refuse de jouer à la lance d’incendie. Je lui dis quand même :

- Jeanne, tu veux bien venir avec moi dans les toilettes ? Il nous reste cinq minutes avant la reprise des cours.

Je me lève et je me dirige vers l’endroit indiqué. Elle se lève aussi et me suit sans rien dire…

A suivre... 

    * Logorrhée : pathologie du langage qui conduit le malade à   

                         déverser un flot rapide et ininterrompu de paroles.

 


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1. gabycmb  le 15-09-2013 à 18:02:46

Bonsoir
Ça va chauffer! Toujours disposé à rendre service aux collègues? Aujourd'hui dernière journée du patrimoine, nous sommes allés visiter l'Abbaye de Valmagne, beaucoup de monde, une bien belle bâtisse des douzièmes siècles.
Bon courage pour demain

2. prof83  le 15-09-2013 à 18:45:35  (site)

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour ton com.
Lundi ça recommence.
Ta visite à l'abbaye a été intéressante je pense.
Bonne soirée.

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posté le 05-09-2013 à 15:16:22

Grasse (45).

Les nouveaux professeurs,
équipés pour survivre
en milieu hostile.
 

Une nouvelle année scolaire qui commence, c’est une traversée périlleuse sur un bateau qui prend l’eau. On navigue à vue dans un océan infesté de requins. Il y a bien quelques gilets de sauvetage et quelques canots décrépis, mais pas pour tout le monde !

La nuit qui précède la rentrée, ressemble à une veillée funèbre ; impossible de dormir  et le temps freine des quatre fers. On a l’impression d’être prisonnier dans une zone qui côtoie l’enfer.

La prérentrée, aussi ennuyeuse qu’un film de Costa Gavras (1), n’était que la répétition des précédentes. On attendait seulement notre emploi du temps, distribué par le censeur-sadique en fin d’après-midi.   Un emploi-du-temps-bombe-à-retardement, encore plus redoutable que le gaz sarin (2) de sinistre mémoire. Chaque jour recelait des pièges, des trous pervers difficiles à combler. On ne pouvait nullement compter sur nos collègues plus jaloux que des femmes-cougars chasseuses de jeunes-hommes.

Et puis dans ma tête, un autre clou y était enfoncé : le souvenir de Lola…

A suivre 

Notes :

 

1- Konstantínos Gavras est un réalisateur de cinéma de nationalité française, d'origine grecque et né à Loutra-Iraias (Arcadie) le 12 février 1933.

Chacun de ses films est pour lui l'occasion de témoigner de son engagement dans ses idées et de délivrer un message à propos du pouvoir. Ses premiers succès sont des thrillers politiques comme Z et L'Aveu ; il passe ensuite au drame sentimental puis à la social-fiction.

 

 2- Le sarin (GB) est une substance inodore, incolore et volatile, de la famille des organophosphorés, un neurotoxique pour l'homme et l'animal, même à très faible dose (10 parties par milliard) peut être fatal. On estime qu'il est environ 500 fois plus toxique que le cyanure. Il passe facilement la barrière des poumons et est absorbé par la peau d'où il passe directement dans le sang. Quand il ne tue pas, il laisse de graves séquelles neurologiques. Pour ces raisons, il a été utilisé comme arme chimique, avant d'être considéré comme une arme de destruction massive par les Nations unies (résolution 687). À ce titre, sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993. Les États devaient avoir détruit leurs stocks d'armes chimiques avant 2007. En 1952, les Britanniques l'ont modifié pour en créer une version dix fois plus mortelle nommée gaz VX.

 

 

 

 

 


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1. gabycmb  le 05-09-2013 à 16:39:16

Bonjour Prof !
Le moral est au fond des chaussettes? Bon courage pour la suite.
Content que le blog reprenne son cours.
A bientôt pour d’autres nouvelles sur Grasse.

2. prof83  le 05-09-2013 à 18:23:08  (site)

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour ton com.
Oui c'est très dur de reprendre, mais ça ira mieux dans quelques jours.
Bonne soirée.

3. website design company  le 13-09-2013 à 13:49:19  (site)

Every weekend i used to visit this web site, because i want enjoyment, since this this site conations genuinely good funny information too.

4. prof83  le 14-09-2013 à 08:11:47

Merci.

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posté le 20-05-2013 à 07:25:55

Grasse (44).

Dans la rue, aussi sombre que mon moral, j’aperçus Brigitte, la copine de Lola qui tapinait à sa place habituelle. Elle vint vers moi et me tendit une enveloppe en me disant :

- C’est de la part de Paulo, le mac de Lola.

Ce que je lus alors dans sa lettre me plongea dans la plus profonde stupéfaction…

  

 

 


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1. La rousse  le 07-08-2013 à 14:01:49

Bonjour,

Alors... ?
On va avoir droit à la suite peut-être ?
Si sa "grandeur offusquée" veut bien se donner la peine de copier/coller un nouvel épisode depuis ses dossiers perso, de ses oeuvres érotico-comiques et enfin enfouir sa susceptibilité sous le matelas de Lola

2. prof83  le 11-08-2013 à 23:07:14

A la rousse.
Bonsoir.
Lola a disparu !

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posté le 20-04-2013 à 21:43:21

Grasse (43).

Prochain article dans 40 votes.

 

 

Était-il possible d’écrire une lettre d’amour à une pute ?

Et d’abord quel langage devais-je utiliser ?

Peut-être que Lola comprendrait mieux si j’écrivais comme Paulo son mac ?

Il était  vingt-trois heures et déjà les prémisses de la nuit annonçaient un combat inégal entre ELLE et moi. Assis à mon bureau, comme un élève sage, j’avais préparé une feuille bien virginale qui ne cadrait pas bien avec Lola, mais au diable les conventions, mélangeons les genres pour une fois !

Le début d’une lettre est aussi dur que le départ d’un marathon, on attend l’inspiration comme le coup de feu du starter qui n’arrive pas. J’écoutais en sourdine un disque de jazz qui était censé m’inspirer. Le blues des chanteurs de Harlem, c’était mon spleen à moi. Je le cultivais avec amour comme des fleurs dans un pot en céramique qui représentait ma vie, finalement, étriquée comme un vieux costume de clown qui a trop grossi. Après plusieurs tentatives infructueuses qui avaient à moitié rempli ma corbeille de papier chiffonné, de lettres avortées et d’espoirs déçus, j’arrivai, plus ou moins à quelque chose de correct :

 

  

Lola, ma chérie,

*****

 

Pendant longtemps, ma vie a été un jardin abandonné, seulement peuplé de cactus faméliques et de lézards dépressifs. Et un jour, le hasard, m’a permis de te rencontrer. Alors peu à peu les allées, par miracle, se sont débroussaillées et  se sont garnies de mille fleurs aux parfums captivants. Lola, tu es ma boussole et pourtant tu me fais perdre la tête. Tu es si jolie et si désirable et même si pour l’instant tu appartiens à un autre, laisse-moi espérer qu’un jour ton sourire me fera comprendre que je peux tendre ma main vers toi. Lola, mon amour, j’aimerais tant te prendre dans mes bras, sentir ton cœur battre contre ma poitrine et me saouler du parfum de tes cheveux.

 

Envoie-moi un signe, Lola, pour éclairer ma nuit, pour me faire croire, encore, que les étoiles brillent dans le ciel…

 

Je t’aime, mais comment te le dire ?

*****

***

Alain, le prof de physique…

 

 

 

 Sondage anonyme.

 Vous avez intérêt à bien voter,

sinon 2 heures de colle !

 

 

 Prochain article dans 40 votes.

 

 Je n’étais pas très satisfait de cette première lettre d’amour, mais comme j’estimais que je tournais en rond dans ce manège désenchanté, je l’introduisis dans une enveloppe et comme un adolescent romantique, j’aspergeais le papier de quelques gouttes de mon parfum, « Habit Rouge » de Guerlain. J’avais l’intention de remettre ma déclaration à Brigitte, la copine de Lola, qui tapinait dans ma rue, à sa place, pour qu’elle la lui remît en mains propres.

Mon Dieu, pourvu que Lola n’ait pas été envoyée à Tanger… !

 

A suivre... 

 


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1. Saé  le 27-06-2013 à 22:49:17  (site)

Je ne crois pas qu'il y ait un langage spécifique pour les putes. Elles sont avant tout des femmes. Parlez lui comme vous parleriez à n'importe quelle femme.
Je lirai depuis le début demain, là j'ai pris à l'envers. Mais votre phrase m'a choquée.

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posté le 16-04-2013 à 22:20:12

Grasse (42).

 ****

Les résultats du contrôle surprise furent catastrophiques et je me dis que finalement j’aurais dû jeter les copies au lieu de les corriger. Les notes variaient de 0 à 18, disons 31 élèves au-dessous de 10 et un élève qui avait obtenu un 18, c’était Albert, le meilleur élève de la classe. Le pauvre, il n’avait pas d’amis et ses « camarades » le surnommaient « Einstein le boutonneux ». C’est vrai que sur son visage, quelques boutons avaient installé leur campement et rien apparemment ne pouvait les déloger. Je pense qu’il aurait accepté d’avoir un zéro, rien que pour « sortir » avec des filles. Elles le fuyaient, ce qui lui valut un deuxième surnom : « Einstein le puceau ».

Il était amoureux de Clémence, jolie mais aussi nulle que la cote de popularité d’un certain président…Et je me dis que dans quelques années, il pourra certainement « coucher avec elle » car les garçons disaient que c’était une fille facile, peut-être digne successeur de Lola, la pute qui tapinait dans la rue de mon immeuble.

Lola avait disparu de mon champ émotionnel et franchement, sans elle, ma vie devenait une tasse de café sans caféine, heureusement sucrée, parfois, par Madame Coqualo, adepte des boissons sirupeuses, qu’elle buvait directement à la « source » dans le local à poubelles…

Un soir, vers 17h05, je repoussais gentiment l’invitation de Jeanne, la prof d’anglais, qui voulait que j’allasse chez elle pour visionner des diapositives de son voyage en Angleterre avec ses élèves. N’oubliez pas que sans Lola, mon sang était pauvre en caféine et alors je me serais endormi dès la première diapo. Je rentrais chez moi à pieds en empruntant des rues pas très catholiques. A certaines heures de la journée, quand il n’y avait pas de vent, toute la ville de Grasse baignait dans une bulle de parfum et dans les ruelles étroites on avait l’impression de nager dans un tourbillon d’effluves parfois souillé par des vapeurs de solvants peu ragoûtantes.

Et finalement, déçu de ne pas avoir rencontré celle qui avait brisé mes illusions, j’arrivais dans ma rue, par la gauche, ce qui offrait une perspective bien rectiligne sur au moins cent mètres. C’est à ce moment-là que mon cœur fut passé au mixeur, quand tout au bout j’aperçus Lola qui tapinait adossée à un réverbère qui éclairait normalement et donc qui avait repris le travail. Quand elle me vit, elle se dirigea vers moi, en remuant ses fesses j’imagine. Moi je plongeais immédiatement dans un océan d’amour où je failli me noyer quand j’aperçus que la pute n’était pas Lola. C’était, Brigitte, sa copine qui me tendit une cartouche de cigarettes en me disant :

« C’est pour Paulo, de la part de Lola ! »

J’admets que Brigitte, bête de sexe, aurait pu ranimer un volcan éteint pour faire jaillir sa lave brûlante. Mini-jupe, chaussures rouges à talons aiguilles et corsage échancré sur des seins à peine cachés, vêtue comme ça, elle avait un potentiel érotique dévastateur. Il me sembla que ses yeux cachassent bien des promesses et pour le prouver, elle ajouta :

« Pour te remercier, je peux te faire une pipe dans ma voiture ! »

Mon Dieu, quel vocabulaire ! Mon cerveau était choqué, mais pas une partie de mon anatomie qui redressa la tête, mue par un réflexe pavlovien* inéluctable.

J’admets que cet acte anthropophage sur mon sceptre viril aurait bien compensé une dure journée de labeur parmi les élèves et les collègues qui survivaient comme ils pouvaient. Mais non, encore plus idiot que Maxime (celui qui a eu une note négative au contrôle surprise), je refusais avec une politesse bien inutile. Brigitte, s’éloigna de moi sans rien dire, en remuant ses jolies fesses.

Mon appartement m’accueillit avec froideur, sûr que j’allais l’embêter toute la nuit avec mon insomnie bruyante, mais une idée germa dans ma tête et gonfla comme un ballon de baudruche :

J’allais écrire une lettre d’amour à Lola !...

 

A suivre

 

Notes :

 

* Le réflexe de Pavlov est un réflexe conditionnel mis en évidence par Ivan Petrovitch Pavlov qui lui a donné son nom. On dit souvent conditionnement pavlovien.

 À partir de 1889, le physiologiste montra que si l'on accoutumait un chien à accompagner sa nourriture d'un stimulus sonore, ce dernier pouvait à la longue déclencher la salivation de l'animal sans être accompagné de nourriture.

En fait, il est démontré que la sécrétion de la salive peut être provoquée par un contact direct avec la nourriture ou par un stimulus lié à celle-ci, tel un son de cloche par exemple.

 


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