posté le 12-06-2014 à 08:35:25

Grasse (101).

 

 

L’oublier, oui, c’était tout ce qu’il me restait à faire !

Oublier Sandrine.

Ne plus penser à elle, éviter de la rencontrer au lycée, la fuir comme la peste du Moyen-Age.

Il y avait bien un lieu ultra-dangereux pour moi : la salle des profs où nous nous retrouvions aux récrés pour souffler un peu, nous reposer et boire un café en parlant de nos soucis.

Après mon escapade ratée au festival de Cannes, de retour chez moi, et cela de 17h à 2h du matin (heure à laquelle je parvins à m’endormir un peu), je ne pouvais m’empêcher de me faire du mal : penser à Sandrine et à Basile, à ce qu’ils avaient certainement fait à Cannes, une ville de perdition, dans des endroits peu confortables à l’abri des regards indiscrets, car le sexe à ses raisons que la raison ne connaît point (tiens ça me rappelle quelque chose ça*).

Ce n’était pas tant la jalousie qui laminait mes neurones, mais plutôt mon orgueil blessé qui maintenait la porte ouverte, la porte de l’oubli, la porte qui grince en plein milieu de la nuit.

Tout le long du trajet entre Grasse et Cannes, Sandrine s’était montrée distante, froide comme une momie enfermée dans un congélateur. Je me disais alors que c’était son caractère réservé qui la faisait agir ainsi.

Parfois, je suis plus idiot que je ne l’imagine !

Il y a la métamorphose de la chenille en papillon bien connue des élèves qui écoutent et qui apprennent leurs leçons, mais moi j’ai assisté à un autre genre de métamorphose, celle de Sandrine lorsqu’elle a rencontré Basile, le prof d’EPS, à la sortie du cinéma. Elle devint subitement chaleureuse et même souriante et excitée comme si elle avait avalé un morceau de Vésuve incandescent. Bref, pour être vulgaire, elle s’était transformée en une chienne en chaleur.

Au lycée, c’était la période d’avant-bac, celle où les élèves sont absents et où l’on pouvait souffler un peu et préparer déjà l’année scolaire suivante. On errait pas mal dans les longs couloirs de l’établissement et on squattait à longueur de temps la salle des profs, avachis sur les fauteuils de couleur bleu-pétrole, à la propreté incertaine. C’était un lieu idéal de rencontres. Moi, assis tout au fond, j’évitais de poser mes yeux sur ELLE, histoire de l’oublier une bonne fois pour toute. Elle m’envoyait parfois un regard incertain comme un lanceur de couteaux qui projette des points d’interrogation. Je ne répondais pas à ses bonjours lancés à la cantonade quand elle entrait dans la salle en remuant sa croupe bien moulée dans son jeans délavé (ciel je replonge !).

Bref, je lui faisais la « gueule » !

Finalement Sandrine ne me connaissait que lorsqu’elle avait besoin de moi, pauvre cloche serviable, comme la fois où elle m’avait demandé de l’aider à décoller la vieille tapisserie de l’appartement qu’elle venait d’acheter dans le vieux Grasse ou quand elle eut la lubie d’assister au festival de Cannes.

Mais c’était fini, j’avais juré de ne plus me laisser avoir.

Pour meubler mon temps libre dû à l’absence de mes chers élèves, je rangeais mon labo qui était dans un désordre indescriptible. Le garçon de laboratoire était en congé de maladie depuis plus de six mois à cause d’un eczéma diplomatique provoqué, d'après-lui,  par les émanations des produits chimiques stockés dans le labo.

Ce jour-à, à quatorze heures trente, quelqu’un frappa à la porte…

 

A suivre

 

Notes :

 

* "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. " est un adage philosophique de Blaise Pascal issu de ses Pensées. Stylistiquement, cette citation est une diaphore puisque les raisons et la raison sont à prendre dans deux sens différents.

 

 


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1. anaflore  le 12-06-2014 à 09:14:34  (site)

adage est bien employé ..;j'y pensais bon courage

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posté le 07-06-2014 à 09:06:49

Grasse (100).

 * 

Bon, je dois avouer, qu’à la fin du film, je n’avais réalisé aucun de mes fantasmes concernant Sandrine.

Je voyais bien qu’elle m’en voulait de l’avoir privée d’une promenade sur la Croisette. Moi, pendant toute la séance, j’avais bien envie de l’embrasser sur la bouche, mais je n’ai pas osé. Quant à caresser sa cuisse, je craignais une réaction brutale de sa part. Je n’ose même pas invoquer les fantasmes plus « hards » que mon cerveau avait élaborés. Pour les gâteries buccales, je me contenterai dorénavant de celles prodiguées avec générosité par Madame Coqualo dans le local à poubelles de mon immeuble.

Dehors, nous nous dirigeâmes, sans parler, vers ma voiture qui nous attendait sans dommages à une centaine de mètres de là. J’avais conscience de ma nullité et j’allais aimer cette fille en silence, platoniquement, juste pour alimenter ma source de poèmes.  

Il ne me restait plus que le voyage à Bamako pour redorer mon égo qui traînait dans les égouts.  Un voyage dangereux de près de 6000km était-ce bien raisonnable ? D’abord le vol à bord d’un avion peu sûr appartenant à une compagnie qui figurait en bonne place sur la liste noire des plus calamiteuses, ensuite l’état de délabrement politique du Mali, le risque d’être enlevé par des bandes de rebelles et surtout les maladies.

Cannes était située à 18km de Grasse et Bamako à 6000km, cherchez l’erreur !

Bon, nous marchions depuis peu sur le trottoir, quand nous rencontrâmes Basile.

Basile, un des profs d’EPS du lycée, tout le contraire de moi ! Sportif, dragueur et sûr de lui.

Cela me fit mal quand je vis Sandrine se jeter pratiquement dans ses bras avec une lueur dans son œil droit qui ressemblait étrangement à de la concupiscence. Ils échangèrent un regard qui me fit froid dans le dos. Un regard qui en disait long sur leurs relations dans les vestiaires du gymnase du lycée. Comment pouvais-je lutter contre ce « mec décérébré » qui racontait des blagues à deux balles qui faisaient tant rire les filles ?

 Il ne faisait pas très chaud et pourtant Basile portait un simple tee-shirt dégoulinant de muscles.

Sandrine sans façon, lui tâta les biceps :

- Je vois qu’ils sont toujours aussi durs, lui dit-elle en roucoulant.

Il répondit :

- Tu sais bien que tout est dur en moi !

Elle éclata de rire.

Moi, je n’existais plus pour elle.

Je me demandais même si j’avais des biceps.

Lentement je commençais à subir une métamorphose inversée, qui, en passant par le stade de chenille, allait aboutir à une larve molle, aplatie et invertébrée.

Basile me regarda presque avec pitié. Sur le ring de la drague, il allait me battre par KO avant la première minute du premier round.

- Et si on allait boire un verre, dit-il en rigolant.

Il avait le rire facile, moi pas.

Sandrine accepta sans me demander mon avis. Moi je les suivis, comme un chien errant à un mètre  d’eux, sur le trottoir étroit.

Il commanda un whisky, elle aussi et moi une limonade !

Je me justifiais :

- Je dois conduire, je ne peux pas boire d’alcool !

Basile répliqua en riant :

- Moi aussi je conduis, mais je bois ce que je veux !

Elle le regarda comme on admire un héros. Moi j’étais simple soldat de la guerre 14-18, pataugeant dans les tranchées boueuses infestées de rats.

A un certain moment, il se pencha vers son oreille et lui murmura quelque chose. Alors, Sandrine, un peu gênée quand même, me dit :

- Ca ne te fait rien si je retourne à Grasse dans la voiture de Basile ?

J’eus l’impression, qu’à ce moment-là, un nazi ouvrait pour moi la porte d'un four crématoire…  

 

A suivre

 

 

 


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1. aiden  le 07-06-2014 à 13:42:39  (site)

bonjour prof j adore ton histoire, si elle est vrai elle est passionante je vais donc lire ton blog aiden

2. anaflore  le 10-06-2014 à 22:09:12  (site)

c'est pas de chance !!!bonne soirée

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posté le 03-06-2014 à 08:44:33

Grasse (99).

 

 

Il faisait beau, ce samedi-là, dans les Alpes-Maritimes.

Entre Grasse et Cannes il y avait une distance de 18 kilomètres. Je fis un rapide calcul mental et je trouvais, qu’en roulant à 90 km/h, le trajet serait couvert en 12 minutes environ.

Pas de quoi fouetter un chat, alors,  pour entretenir une conversation. Pour tous oui, mais pas pour moi !

Je n’aime pas parler !

Je dois avoir une lésion dans la troisième circonvolution frontale de l’hémisphère gauche de mon cerveau. C’est l’aire de la parole ou aire de Broca.

Sandrine, assise à côté de moi, me saoulait avec les effluves de son parfum Shalimar et avec ses cuisses largement découvertes. Elle dut s’en apercevoir, car, en serrant fortement son accoudoir avec sa main droite, elle me dit :

- Sois prudent, tu ne devrais regarder que la route !

Je me sentis devenir cramoisi comme un « cardinal rouge », un oiseau chanteur du Mexique.

 

 

 

 

Pourtant Sandrine ne modifia pas la position de ses jambes pour les cacher un peu.

Les femmes sont des démons !

Elle me dit :

- Tu aimes les randonnées ?

Autant me demander si j’aimais consommer de la mort aux rats !

Finalement, en entendant cette question, je m’interrogeai : « Sandrine est-elle une fille pour moi » ?

Moi, un poète et pas du tout sportif.

- Tout dépend de la longueur de cette randonnée !

Je transpirais rien qu’en imaginant cette longue et interminable marche.

Elle répondit :

- Ho une vingtaine de kilomètres à peine !

Le condamné à mort sur la chaise électrique souffrait-il autant que moi à ce moment-là ?

Nous entrions dans Cannes et les embouteillages s’amplifiaient. Direction la Croisette. Impossible de se garer !

Peu à peu nous nous éloignions du palais des festivals et quelques places improbables apparaissaient. Chaque fois Sandrine me disait :

- Tiens, une place, gare-toi, gare-toi !

J’avoue que je ne suis pas le champion des créneaux et qu’il me faut beaucoup d’espace pour en faire un correctement. Alors je faisais semblant de ne rien voir ni d’entendre.

Finalement nous aboutîmes à la périphérie de Cannes, dans un quartier perdu, où une place de quinze mètres de long me permit de faire un créneau bancal.

La nullité dans toute sa splendeur !

On était très loin de la Croisette. Je proposais à Sandrine de sortir de la voiture pour repérer les lieux.

Le hasard avait fait que nous nous étions garés juste en face d’un cinéma de quartier, l’ « Olympia » qui projetait surtout de vieux films américains et notamment ce jour-là « Coup de foudre à Notting Hill » avec Julia Roberts. Un film que j’avais vu au moins cinq fois déjà.

 

 

 

Sandrine faisait la « gueule », elle pressentait certainement que j’allais lui demander d’aller le voir et elle me soupçonnait peut-être d’avoir organisé ce hasard.

Grandeur et décadence, on était loin du palais des festivals.

Le lieu était désert, la caissière nous regarda comme si nous étions des extra-terrestres. Que faisions-nous dans ce cinéma perdu alors qu’au festival paradaient les plus grandes vedettes françaises et étrangères ?

Nous étions seuls dans la salle et cela fit naître dans mon cerveau toute une série de fantasmes inavouables :

- Dans l’obscurité, je caressais la cuisse de Sandrine,

- Je l’embrassais violemment sur la bouche,

- Je pelotais ses seins (95b),

- Elle  baissait sa tête sur mon bas-ventre pour me faire une « gâterie buccale »,

- Nous allions dans les toilettes pour pratiquer l’activité préférée des singes bonobos*…

 

 

 

 

A la fin du film, je listais dans mon cerveau mes fantasmes réalisés avec elle et…

 

A suivre

 

Notes :

 

* Les bonobos : Ces petits chimpanzés sont très connus pour leur activité sexuelle intense.  Ils ont en moyenne un contact sexuel toutes les quatre-vingt-dix minutes.  Ils le pratiquent dans n'importe qu'elle position et avec n'importe qui : entre mâles et femelle, entre femelles, entre mâles et entre membres d'une même famille. L'accouplement n'a donc pas uniquement une fonction reproductive chez les bonobos. Chaque moment de leur vie est ponctuée par des actes sexuels. Résoudre un conflit, resserrer les liens du groupe, etc... Tout commence et tout finit par le sexe.

 

 

 

 


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1. anaflore  le 04-06-2014 à 06:19:06  (site)

tiens moi c'est l'inverse facile les créneaux nulle en conduite......bon mercredi

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posté le 29-05-2014 à 09:06:25

Grasse (98).

5 

Samedi.

Mais qu’étais-je venu faire dans cette rue qui longeait le lycée ? Un espoir lilliputien avait germé insidieusement dans mon cerveau durant la nuit qui précédait le week-end. Un espoir insensé, du genre recoller, sans laisser de traces, les mille morceaux d’un vase cassé. Oui j’imaginais, que, malgré sa lettre assassine, Sandrine eût pu changer d’avis sur ma personne et sur la virée à Cannes pour le festival. Chacun a son Père-Noël qui disparaît bien avant l’adolescence. Mais le mien, non ! Il s’entêtait à titiller mes neurones quand survenait dans ma vie une situation quasi-désespérée. Et c’était le cas pour mes relations avec Sandrine.

 Mais pourquoi cette femme agent de police, qui avait décidé de me pourrir la journée, avait-elle dit « Je cherche le carrosse de mon prince charmant » ? Encore une folle qui avait dû abuser des substances illicites saisies chez des petits dealers et stockées dans une armoire métallique du commissariat de police. Je me décidais donc à regarder ce « monstre » sans pitié.

Ciel, c’était Sandrine !

Comme quoi il faut toujours croire au Père-Noël.

Elle portait une jupe anthracite assez courte et des chaussures à talons hauts assorties. Bref, elle ressemblait presque à une pute. Tout ce que j’aimais !

Elle m’envoya un nuage de Shalimar, son parfum de chez Guerlain, qui me fit tourner la tête…

Je la regardais sans rien dire comme une vache qui voit passer un train. Ma jugeote* était paralysée. J’avais l’impression que j’allais me faire dévorer par un dragon de Komodo**.

- Je peux monter quand-même dans ta voiture ? me dit-elle, avec un sourire moqueur.

Moi j’étais perdu dans l’île de Komodo !

Je lui ouvris la portière et elle grimpa dans le véhicule avec une prestance de sportive qu’elle était.

Et moi, je me disais :

- Alain, surtout ne regarde pas ses cuisses !

Mais comment faire quand mes yeux avaient envie de se promener sur ses jambes largement découvertes.

Je démarrais tant bien que mal.

Sandrine s’excusa pour le billet assassin qu’elle avait mis dans mon casier.

- Parfois, tu m’énerves ! me dit-elle, mais je regrette bien vite ma saute d’humeur.

Je n’avais pas la tête à l’écouter, je louchais : j’avais un œil sur la route et l’autre sur ses cuisses.

Je me demandais où j’allais me garer à Cannes. Le festival du film embouteillait la ville et il était pratiquement impossible de trouver une place pour une voiture. Nous étions quittes à beaucoup marcher.

Si j’étais seul, il y a longtemps que j’aurais abandonné cette aventure périlleuse, mais il y avait Sandrine et ses belles cuisses…

 

A suivre

 

Notes :

 

*Jugeote : (nom féminin familier] Bon sens, aptitude à distinguer ce qu'il convient de faire et de ne pas faire.

 

** Dragon de Komodo :

 

 

 

 

il se rencontre dans les îles de Komodo en Indonésie centrale. C'est la plus grande espèce vivante de lézard, avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et une masse d'environ 70 kg. Bien que les Dragons de Komodo mangent surtout des charognes, ils se nourrissent aussi de proies qu'ils chassent, invertébrés, oiseaux ou mammifères et êtres humains.


 


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1. gegedu28  le 29-05-2014 à 09:14:41  (site)

Bonjour l'écrivain, ou le romancier,
Une belle histoire,
... à suivre.
Gégédu28

2. anaflore  le 30-05-2014 à 14:47:24  (site)

même pas peur!!!mais j'irai jamais le voir ce dragon!!!!bon viaduc

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posté le 25-05-2014 à 09:16:28

Grasse (97).

 

 

 *

Le Vendredi soir de la semaine dernière, je me sentais un peu soulagé d’avoir échappé, presque sans le vouloir, à la corvée du festival de Cannes. Cela s’était accompagné de la rupture définitive des relations avec Jeanne et Sandrine. Mais enfin j’avais l’esprit tranquille et je pouvais me vautrer dans ma principale activité : la paresse !

En fin d’après-midi, j’étais passé par le CDI pour chercher sur Internet le numéro de téléphone de l’ « Union Cycliste de Bamako » située au Mali. C’était la seule piste que je possédais pour essayer de retrouver Lola, après avoir été abandonné par mes deux collègues, véritables furies, violentes  comme  des rebelles katangais.  

En vérité, pendant toute la nuit qui suivit, mon esprit fut souvent frôlé, de manière éphémère et brutale, par l’image de Sandrine qui arrivait dans mon cerveau comme un flash rempli de regrets. Je sentais que j’avais côtoyé l’amour et que ma maladresse incompréhensible m’avait définitivement éloigné de celle qui me faisait fantasmer. Dix fois je relus son petit mot dans l’espoir d’y trouver une raison de croire encore à un  miracle. Mais enfin, la réaction brutale de Sandrine, signifiait-elle qu’elle voulait que l’on allât à Cannes tous les deux, seuls, en tête à tête ? J’étais à plus de mille lieues de penser qu’elle pouvait avoir des sentiments pour moi.

Le Samedi matin, après une nuit chaotique, je pris la décision de me rendre vers dix heures devant la loge du concierge du lycée ; c’était le lieu prévu pour mon rendez-vous avorté avec Sandrine. Peut-être avait-elle changé d’avis ?

Dans la rue, toutes les places de stationnement étaient occupées, sauf une. Comme un conducteur débutant, je fis un créneau hasardeux pour me garer sur l'emplacement désiré. En ouvrant ma portière pour vérifier la position de ma voiture, je constatais qu’elle était située à plus de cinquante centimètres du trottoir. Comme il n’y avait personne, je me dis qu’il était inutile que je retentasse un créneau qui aurait pu être pire que le précédent.

Il était 9h45 et je me mis à attendre l’impossible venue de Sandrine. Il faisait beau et je commençais à m’assoupir à cause de mes nuits blanches. Je fus brutalement tiré de mon sommeil par le bruit d’un doigt qui frappait sur ma vitre et qui, alternativement, me désignait un panneau planté sur le rebord du trottoir. Ce panneau indiquait que la place occupée par ma voiture  était réservée à une personne handicapée. La tuile ! Je me souvins alors que « mon manque de civisme » m’avait coûté, il y a quelques mois, une amende de cent quarante euros pour un stationnement non autorisé comme celui-ci. Je ne voyais que les mains de cet agent de police. Avec un mouvement circulaire, elles me firent comprendre de baisser la vitre. Pour tout dire, j’avais la haine.

Quand la vitre fut totalement baissée, j’entendis, avec étonnement :

- Je cherche le carrosse de mon prince charmant !...

 

A suivre

        

 


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