posté le 31-05-2016 à 09:18:54

Marina (72).

 

Hortensia dans toute sa splendeur.

 

J’avais donné rendez-vous à Hortensia au bar « Le poussin bleu » en bord de mer à Saint-Raphaël.

Comme d’habitude j’étais en avance, impatient d’apprendre ce qu’elle avait à me dire. En face de moi, c’était tout un flot de passants qui allaient et venaient sur la promenade au bord de l’eau. Le beau temps et l’air doux de ce début d’automne me plongeaient dans un état proche de la narcolepsie (1).

Hortensia arriva par derrière et frappa légèrement mon épaule. Elle s’assit en face de moi et c’est à ce moment-là que je vis combien elle était belle. Brune, yeux bleus et bouche sensuelle, vêtue d’une robe blanche en lin (je crois), courte et ouverte en bas, elle provoqua un choc émotionnel à mon cœur qui pourtant en avait vu d’autres. Son petit sourire à la fois timide et provoquant me fit presque oublier le motif de ce rendez-vous.

Elle parla vite de Sonata, moi je voulais tant qu’on parlât d’elle.

Je n’arrivais pas bien à suivre son discours ; mon regard ne savait pas où se poser. Sur ses yeux, qui avaient la couleur de la mer ? Sur sa poitrine dont je croyais percevoir  ses tétons qui pointaient sous la robe ? J’étais aussi distrait qu’un élève qui écoutait le chant des oiseaux quand son professeur parlait de Charlemagne.

Hortensia regarda sa montre.

- Mauvais signe, me dis-je, un peu déçu.

Elle ouvrit son sac et en retira un petit carnet rouge qu’elle me tendit en disant :

- C’est le carnet de Sonata que j’ai trouvé dans son casier à la pharmacie. Elle a dû l'oublier avant de disparaître.

Dans ma tête, le chant des oiseaux devenait plus fort et couvrait presque la voix du professeur d’histoire…

Je pris quand-même le carnet et je l’ouvris. Il n’y avait qu’une longue série  de noms associée à des numéros de téléphone, des portables le plus souvent.

Je pris conscience que j’avais sous les yeux, la liste des clients de Sonata l’escort-girl. Et il y en avait beaucoup. Peut-être que l’un d’eux était son assassin ou son tortionnaire…

La jolie pharmacienne me regardait à son tour et attendait une réaction qui arriva en retard comme les vieilles locomotives des années cinquante.

Je refermai le petit carnet et je me dis que je devais me jeter à l’eau et tenter un acte plus existentiel que la philosophie de Jean-Paul Sartre (2).

J’essayais d’atténuer la passion des mots qui voulaient sortir de ma bouche :

- Je vous trouve si jolie…

Elle coupa vite mon envolée lyrique :

- Je ne suis pas venue pour ça ! Je ne suis pas libre et je suis folle amoureuse de mon ami Pierrot !

La gifle ! Il fallait que je lui expliquasse comment je fonctionnais malgré le lancement raté de ma fusée dragueuse.

- J’aime tout ce qui est beau, des objets, des personnes, des paysages… Seulement, les souvenirs, parfois s’embrouillent, s’effacent et me font perdre à jamais cette sensation de bonheur qui a touché mon cœur. Alors, je fixe sur des photos, les vibrations de mes amours passées. Vous allez me trouver bizarre, mais je demande à toutes les filles que j’ai aimées ou appréciées, dix photographies pour me constituer une photothèque qui défie le temps qui passe.

Hortensia se leva brusquement et me lança un regard-coup-de-poignard.

- Adieu ! Vous êtes fou ! me dit-elle  en s’éloignant rapidement.

Pour atténuer ma déception, je me dis que cette fille devait certainement avoir la sensibilité d’une écrevisse ménopausée…

Et je me mis à caresser le carnet de Sonata, donné par  la jolie  Hortensia en pensant aux dix photos qu’elle aurait pu m’envoyer.

Aurait-elle été capable de le faire ?

 

A suivre

 

 

Notes :

 

1- Narcolepsie : maladie caractérisée par des crises

                         d'endormissement soudaines et incontrôlables.

 

2- Jean-Paul Sartre :

écrivain de langue française, philosophe politiquement engagé, également dramaturge, romancier, nouvelliste et essayiste. Né le 21 juin 1905 à Paris, il est décédé le 15 avril 1980 dans cette même ville. Écrivain prolifique, il est autant connu pour son œuvre, et notamment sa conception de l'existentialisme, que pour son engagement politique à l'extrême gauche.

 

 

 

 

 

 


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posté le 24-05-2016 à 09:00:22

Marina (71).

 

 

De 14h à 15h, j’avais une classe de 3ème, ce jour-là.

Les élèves, rangés comme des statues, étaient tous munis de prothèses : leur téléphone portable, et sans lui, point de salut. Juste en face, la 5èmeF attendait son prof de SVT, Antonella, qui arriva avec une jupe aussi courte qu’un jour d’hiver. Les troisièmes, les yeux rivés sur leur écran, l’ignorèrent   complètement, occupés qu’ils étaient à envoyer des SMS à n’importe qui. Mes neurones, eux, avaient retrouvé une certaine vigueur, perdue lors du passage à la cantine, vigueur qui se transmit immédiatement à des muscles intimes qui firent dresser ma grue charnelle.

La jeune prof fut accueillie par ses élèves apparemment très polis avec des :

- Bonjour Madame…

- Vous allez bien ?

- Vous avez une jolie jupe…

- Vous êtes bien coiffée…

Bref, les prémisses d’un chahut organisé !

Antonella était toute souriante et remerciait gentiment ses élèves, des embryons de monstres. Sans expérience, elle ignorait, que les élèves, en début d’année scolaire, testaient leurs professeurs et que très vite il fallait mettre une barrière anti-familiarité.

Moi, je ne répondais qu’aux bonjours, à condition qu’ils fussent poliment formulés et à toutes les autres déclarations je lançais invariablement :

- Tu veux deux heures de colle ?

La fois suivante, le filtre avait bien fonctionné et je n’entendais sur mon passage que des « bonjour Monsieur ».

Vers 14h15, alors que notre métabolisme digestif faisait des folies et que les élèves en manque aigu de texto semblaient sombrer dans la schizophrénie, je crus voir quelques mains s’égarer sous les tables. N’allez pas croire qu’ils fantasmaient sur mon cours de chimie aussi excitant qu’une poêle en acier vitrifié, non, ils pianotaient tout simplement sur leur deuxième portable (de secours) pour évacuer vers l’extérieur leur angoisse existentielle. La peur de se faire remarquer, faisait qu’ils multipliaient les fautes d’orthographe dans des SMS pourtant aussi pauvres qu’un paysan du Bangladesh. Je laissais faire pendant cinq minutes, puis j’entreprenais, dans les rangées de la classe, ma deuxième tournée de confiscation des portables coupables. Je  récoltais alors des regards de haine et des inepties du genre « Monsieur, vous n’avez pas le droit ! ». En jetant un bref regard sur les écrans, je croyais lire des textos incompréhensibles venant d’une autre planète. Je feignais alors une terrible colère pour leur « coller » un contrôle-express-surprise pour pouvoir lire tranquillement mes SMS sur mon smartphone qui vibrait dans ma poche. L’un d’entre eux attira mon attention, envoyé par Hortensia la pharmacienne, il disait :

- Contac t moi, jé du nouvo sur Sonata…

 

A suivre

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1. la piote  le 24-05-2016 à 13:45:33  (site)

Bmjr....
Une kestion l prof s v p Merci

Pourquoi....
Vous ecrivez du Genre

Les élèves étaient rangés... COMME DES INIRMES
Merci de me dire ... cdt.

2. la piote  le 24-05-2016 à 18:58:07  (site)

Et bien voila l bon piot mot k il fallait mettre del Départ ....

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posté le 17-05-2016 à 10:13:04

Marina (70).

 

                                Antonella, la prof de SVT, remplaçante de Marina.

 

J’étais impatient d’entrer dans le labo de SVT.

Curieux comme une fouine, je dérogeais à la plus élémentaire des politesses, même si elle était un petit peu surannée et je franchis le seuil avant Antonella qui me regarda avec un air désolé.

La salle baignait dans une atmosphère saturée en vapeurs de formol : elle n’avait pas été aérée pendant plus de deux mois. Cette odeur forte,  trop liée aux cadavres d’animaux, me fit voyager plusieurs semaines dans le passé, quand Marina, accroupie à mes pieds cherchait, grâce à une activité buccale débridée, à faire jaillir de mon menhir turgescent, une source gluante donneuse de vie ou bien quand, alanguie sur la paillasse en porcelaine, elle se pâmait sous les coups de ma scie sauteuse qui remplissait son vagin.

Antonella, elle, ne savait pas tout ça !

Moi, je fus très vite déçu quand je ne vis pas Victor, le squelette voyeur qui assistait impassible et goguenard à mes turpitudes avec Marina. Victor devait maintenant certainement moisir dans une arrière-salle poussiéreuse d’un lieu non défini en relation avec la police ou la justice. Il était devenu la principale pièce à conviction dans l’affaire du meurtre supposé du mari de Marina.

Antonella portait une jupe assez courte peu compatible avec l’exercice de son métier d’enseignante devant des élèves passés maîtres dans l’art de photographier, à leur insu, les professeurs avec leur téléphone portable. Je me réjouis à l’idée de lui donner des conseils de vieux briscard des collèges.

La jeune prof de SVT, certainement victime de la malédiction du lieu et comme droguée par les vapeurs de HCHO (formule du formol) s’accroupit soudain devant moi comme pour rendre hommage à ma virilité.

- L’année scolaire commence bien ! me dis-je.

Hélas, elle s’était simplement abaissée pour admirer les crânes de squelettes  alignés dans un casier vitré posé sur le sol. Honteux, je rougis intérieurement et mon érection subite avorta lamentablement.

J’étais cependant satisfait de penser que lorsque l’ennui allait m’envahir inéluctablement, au cours de l’année, devant mes élèves mutants-momifiés-accro-à-leur-portable, j’aurais tout le loisir de fantasmer sur les cuisses d’Antonella et sur le reste de son corps.

Comme je ne voulais pas être élu mister-seccotine,  j’abandonnais, à regrets, ma jeune collègue en lui disant :

- Ma salle est juste en face de la tienne, si tu as un problème quelconque, tu sais où me trouver !

Et je regagnais mon labo, les poumons pleins de vapeurs toxiques de formol et les yeux transformés en papillotes multicolores à cause des charmes supposés d’Antonella…

 

A suivre

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 


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posté le 10-05-2016 à 08:59:59

Marina (69).

 

La pré-rentrée des professeurs, une journée redoutable !

 

 

Ce lundi, pré-rentrée au collège !

Après une année sabbatique pour préparer mon agrégation de physique, lamentablement ratée, je retrouvais cet établissement que j’avais visité plusieurs fois incognito pendant mon absence.

Marina, la prof de SVT, me recevait de temps en temps dans son labo pour des travaux pratiques innommables qui se terminaient toujours sur la paillasse carrelée parmi le matériel de biologie qui puait le formol. Ma salle se trouvait juste en face de celle de mon ex-collègue qui croupissait en prison, aux Baumettes, pour le meurtre supposé de son mari Victor.  

La matinée se passa étrangement dans une salle de réunion, remplie de brouillard, me semblait-il. C’étaient peut-être mes yeux qui créaient cette sensation de flou après les nombreuses nuits blanches passées à penser à Sonata, la pharmacienne, disparue dans des circonstances suspectes. J’entendais parler le principal sans distinguer ses paroles. Il devait certainement évoquer le sacro-saint règlement intérieur, jamais appliqué et que nous connaissions tous par cœur. Mes paupières  se soulevèrent un tout petit peu lorsque j’eus entre les mains mon emploi du temps qui allait rythmer ma vie tout le long de cette année scolaire. Bof, il n’était ni meilleur, ni pire que les années précédentes ; j’avais mon lundi de libre, ce qui me permettait de digérer mes week-ends passés à corriger des copies.

A midi, comme des moutons, mes collègues se dirigèrent vers la cantine pour l’apéritif de rentrée. Moi, j’allais me réfugier dans ma salle du rez-de-chaussée pour éviter de parler. Je croisais dans le hall, ELLE, la prof de lettres modernes, qui avait, il fut un temps, titillé mes neurones et épanoui ma libido qui n’était que poétique. Oui je vous le jure !  Elle eut, comme un rictus d’ennui, en me voyant, ce qui fit brûler instantanément et virtuellement les quinze mille vers que j’avais écrits pour ELLE. J’eus, un bref moment de nostalgie, un retour gris dans le passé, lorsque je vis ses fesses, bien moulées dans un jeans en coton. Bonheur désuet, bonheur perdu, bonheur qui avait gravé à jamais dans ma tête, des espoirs insensés, des bulles d’amour, aujourd’hui défraîchies. Son prénom même, je l’avais oublié, Amandine ? Joséphine ? Clémentine ? En tout cas une rime en « ine » qui cadrait bien avec son humeur « assassine !

Le long couloir sentait la poussière de l’été et en tendant l’oreille, on avait l’impression d’entendre les cris des élèves dans la cour de récréation, des cris comme coincés entre ces murs gris, des cris fantômes, fugitifs, de l’année trépassée.

Quand j’étais vraiment seul, dans ma tête tournoyaient quatre prénoms de filles qui avaient animé mon année sabbatique : Marina, Serena, Amanda et Sonata. Arrivé devant la porte de ma salle de classe, je m’arrêtais un instant, comme pour effacer mes anciens souvenirs. J’entendis alors, derrière mon dos, le bruit d’une clé certainement  perdue dans une serrure. En me retournant, je vis une jeune femme qui tentait d’ouvrir, sans succès, la porte du labo de SVT. Une cambrioleuse ? Il suffisait de faire trois pas pour me retrouver à côté d’elle. Elle parut honteuse, gênée, quand elle se présenta :

- Je suis Antonella, la remplaçante de Marina V…….. et je n’arrive pas à entrer dans le labo.

Je pris un air important en lui répondant :

- C’est normal, il faut avoir un passe spécial pour ouvrir ce genre de porte !

Et immédiatement je lui proposais mon aide en introduisant dans la serrure ma clé tubulaire qui ouvrait toutes les portes sécurisées.

Antonella, savait-elle seulement, que je n’avais qu’une hâte, c’était de savoir, si Victor, le témoin de mes turpitudes passées, le squelette muet et moqueur, se trouvait encore dans le labo…

 

A suivre

 

 
 


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posté le 03-05-2016 à 08:15:04

Marina (68).

 

Sonata disparue ? Presqu’un coup de massue reçu en pleine face !

Je regrettais de l’avoir un peu mise de côté pour m’occuper de Marina et d’Amanda.

J’entrais dans ma voiture comme dans une chambre à gaz, presque ivre, avec un taux d’alcoolémie dépassant les normes autorisées. Et pourtant j’étais aussi sobre qu’un pinson tombé d’un nid situé sur un arbre d’une abbaye de moines abstinents. Comment conduire dans ces conditions ? Englué dans un brouillard incertain en ce mois d’Août qui rendait l’âme, j’entendis tapoter contre la vitre avant-gauche de ma voiture. Machinalement j’actionnais le bouton concerné du lève-baisse-vitre électrique. J’aperçus alors la tête d’une jeune femme qui ne souriait pas et qui me fit un signe avec son index droit replié vers le haut pour m’entraîner vers une porte cochère où elle avait l’habitude de se réfugier pour fumer une cigarette. Elle était pressée et semblait apeurée. Elle se présenta rapidement :

- Je suis Hortensia, la collègue de Sonata.

Elle portait une blouse blanche, ouverte sur un panorama qui me laissa de marbre ou plutôt de glaise ramollie. Elle se pencha vers moi et me lança une bouffée d’haleine « cigarétoïde », une odeur de tabac brûlé comme Jeanne d’Arc. Elle enclencha un monologue à haut débit qui me saoulait comme un verre de vodka trop matinal.

- Sonata m’a parlé de vous, un soir de solitude et j’ai cru comprendre que vous aviez flashé sur elle. Vers la mi-juillet elle me dit qu’elle allait passer quelques jours en Italie et depuis elle a disparu !

Je savais déjà tout cela et je la regardais sans rien dire comme lorsque l’on est réveillé brutalement la nuit par une crise d’apnée du sommeil. Je devais avoir l’air d’un caméléon dépressif sur un patchwork* de tissus multicolores.

Hortensia se tut un bref instant pour alimenter ses poumons en gaz cancérigènes. Je crus déceler sous ces relents de nicotine et de goudrons, un parfum que je connaissais bien, Shalimar de Guerlain. Et je pensais :

- Quel gâchis ! Les baisers mouillés de cette jeune femme doivent empester le tabac froid !

Hortensia, avec l’air d’un comploteur bolchévique, ajouta :

- Et vous ne savez pas tout. Sonata menait une double vie !

Je sentis ma peau se flétrir comme le papier des vieux parchemins du moyen-âge.

- Une double vie ? criais-je presque, avec l’étonnement ahuri d’un centenaire débonnaire.

 La jeune pharmacienne murmura :

- En fait, Sonata était aussi une escort-girl !

Mon cerveau devint soudain cent-pour-cent mâle :

- Une pute, quoi !

Je la voyais déjà assassinée par un client italien qui chantait « O sole mio » ou bien droguée et envoyée à Tanger par la maffia sicilienne ou alors enlevée et bâillonnée pour aller se prostituer dans les bordels de Tananarive…

- Pauvre Sonata, pensais-je, mais où est-elle en ce moment ?

Longtemps, j’avais espéré un signe d’elle, une bafouille de rien du tout pour me dire ce qu’elle devenait.

Pendant plusieurs semaines, ce fut un silence angoissant !

Je remerciais Hortensia qui avait fini de fumer sa clope. Elle me demanda le numéro de mon portable, pour me donner d’éventuelles nouvelles de Sonata.

En entrant chez moi, j’avais le cœur en vrille en pensant à cette grande rousse qui avait su me séduire et colorer ma vie, grise comme un après-midi londonien…

 

A suivre  

  

 

* Patchwork : ouvrage constitué de pièces de tissu, souvent disparates, cousues les unes aux autres pour créer un motif très coloré.

 

 
 

 
 
 
 
 
 


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posté le 26-04-2016 à 08:29:28

Marina (67).

 

 

                                                      Je n'ai vraiment pas de chance !

                                         Devinez quelle pharmacienne m'a servi...

 

 

J’étais assez impatient de revoir Sonata. Je l’avais un peu perdue de vue, en grande partie à cause d’Amanda, l’avocate de Marina, qui savait y faire pour extraire « la substantifique moelle » des mâles passant à sa portée. J’avais intérêt à gérer ma réserve de sperme qui n’était pas inépuisable. Sonata, je l’avais rencontrée par hasard et tout de suite j’eus, ce qu’on pourrait appeler un « coup de testicules » à défaut d’un coup de cœur qui viendrait peut-être plus tard.

Dans mes moments de solitude, le souvenir de cette fille, grande rousse sensuelle, au short marqué pas un cameltoe des plus coquins, avait permis de redresser la  tête de ma girafe, phallique et cracheuse, endormie dans ma main…

Ce matin-là, j’essayais d’améliorer l’ordinaire, c’est-à-dire de soigner ma présentation malgré la chaleur de ce mois d’Août. Rasé de près et légèrement parfumé, je voulais faire bonne impression après ces quelques semaines passées loin d’elle.

La pharmacie était pleine de « malades » ! Mais que venaient-ils faire là, mon Dieu ? Je pris un ticket pour attendre mon tour. J’en profitais pour regarder un peu autour de moi et « coller une histoire » sur chaque personne. En me fondant sur leur état physique, j’imaginais la pathologie qu’ils pouvaient avoir. Et peu à peu, mon empathie naturelle fit qu’ils me devinrent tous sympathiques. Les êtres humains sont fragiles et obligés de lutter contre de multiples fléaux. La maladie, je crois, en est le plus terrible.

Pour patienter, je cherchais Sonata que je ne voyais pas et cela commençait à m’agacer. Au terme d’une attente de quarante-cinq minutes, je pus enfin, comme un bateau fantôme,  aborder à l’un des comptoirs de la pharmacie. Je fus accueilli par une fanfare, non, par une employée assez défraîchie, aussi sympathique qu’un hareng en fin de vie. J’étais déjà assez gêné de lui demander cinq boîtes de préservatifs, lorsque derrière moi vint se placer, une sorte de Cougar  avide de chair fraîche. Cette dame chasseresse ne respectait pas la distance règlementaire définie par le SNPR (Syndicat National des Pharmaciens Réunis) de 1m52 entre les clients. Cette distance légale était sensée respecter la confidentialité des échanges verbaux patient-pharmacien. Cette dame était loin du compte (ou trop près de la proie) car je sentais sur ma nuque son souffle chaud de femelle en chaleur. Dois-je l’avouer, un début d’érection commençait à dresser mon couvert avec un couteau de belle facture.

Au moment de payer, je trompais ma timidité en demandant à la pharmacienne :

- Sonata est absente ?

Miss blouse-blanche me lança un regard bifide qui me fit supposer que cette femme avait dû être un serpent dans une vie antérieure.

Le taux de phéromones que me lançait la cougar devait certainement suivre une courbe ascendante car dans mon slip, ce n’était plus un canif, ni un couteau à dessert, mais un véritable couteau de boucher, comme celui qui désosse les gigots de kangourous.

La pharmacienne se pencha vers moi et me murmura :

- Voici plusieurs semaines que Sonata est partie en vacances en Italie et depuis on ne l’a plus revue ! En deux mots, Sonata a disparu !

Mon couteau de boucher à désosser se transforma immédiatement en canif nain ! Que voulez-vous, je suis un homme sensible, moi !

 

 

A suivre

 
 
 
 
 
 

 

 
 


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