posté le 23-11-2012 à 10:21:35

Grasse (11).

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Et le lundi arriva ! Une journée à marquer d’une pierre blanche…

J’avais donc décidé de me rendre à l’invitation de Monsieur Coqualo. La salle des sports, rue des remparts, était située à dix minutes, à pieds, de mon immeuble. C’était pratique, je n’avais pas à prendre ma voiture. Je m’habillais sobrement en évitant surtout de mettre une chemise rose ou mauve cachou, que je n’avais pas d’ailleurs.

A dix-neuf heures précises, j’entrai dans la salle, déjà bruyante. J’étais aussi perdu que le Petit Poucet sans ses cailloux. Ça commençait mal, sur une petite table, j’aperçus un panier en osier rempli de préservatifs. « Cela va finir en partouze, je le sens » pensais-je, inquiet comme un calmar manchot. Et ni une, ni deux, j’entrepris une rotation de cent quatre-vingts degrés, pour fuir ce lieu de débauche.

Presque dehors, je sentis une main virile serrer fortement mon avant-bras pour me retenir. En me retournant, je vis une femme qui me souriait : c’était Madame Coqualo ! Elle devait avoir la cinquantaine, encore bien conservée pour son âge. Mon regard fut tout de suite attiré par sa grosse poitrine. Encore lucide, je pensais : « ses seins doivent être aussi mous que les fesses de Josiane Balasko ».  Elle me regardait, accueillante comme un boucher qui reçoit un agneau vivant… « Bienvenue, vous devez être notre voisin prof. Mon mari m’a beaucoup parlé de vous » ! Quand je vis ses dents entre ses lèvres pulpeuses, des dents acérées comme celle d’une louve, je me dis : « oh là là, les gâteries de Madame Coqualo, c’est la castration assurée ! Ça explique pourquoi son mari fait son coming out !»

Madame Coqualo poursuivait son monologue : « je suis la seule femme ici, mais ne vous inquiétez pas, je vais bientôt partir ! » Moi inquiet ? Au contraire, sa présence me rassurait comme une bouée dans une mer déchaînée. Elle poursuivit, en riant : « je vais vous laisser entre hommes » ! Entre hommes ? Façon de parler… !

Monsieur Coqualo arriva tout sourire et me dit, en me désignant trois gaillards musclés qui frétillaient comme des truites parkinsoniennes : « Mon cher ami, je vais vous présenter Aldo, Marco et Pipo qui meurent d’envie de vous connaître » !

Mon sort était scellé. La toile d’araignée se refermait sur moi…

A suivre

 


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posté le 19-11-2012 à 10:12:00

Grasse (10).

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Les visites de Lola, la meuf de Paulo, se faisaient rares. La pauvre, à cause de certains copropriétaires grincheux, ne pouvait plus rendre visite à son « amoureux » aussi souvent qu’avant. Cette situation me chagrinait et j’imaginais le malheureux prisonnier pratiquement privé de cigarettes.

Plusieurs idées farfelues naquirent dans mon cerveau fertile, du genre écrire une pétition pour demander de laisser tranquille Lola. Elle accomplissait une œuvre sociale après tout et dans ce monde violent, on devait faire preuve d’un minimum d’humanité. Voilà ce que je pensais. Mais mon subconscient, lui, n’en avait rien à faire de ces considérations chrétiennes. La vérité, c’est que la vision des fesses et des cuisses de Lola, me manquait.

Au lycée, dans la salle des profs, mes collègues femmes, toutes en pantalon, ne m’incitaient pas à la bagatelle… La prof de philo, m’offrait bien un café de temps en temps, mais quand elle s’asseyait près de moi, je ne ressentais pas ce frisson d’un autre monde qui m’envahissait quand je voyais Lola. La prof d’anglais était sympa aussi, mais elle avait les yeux globuleux et j’étais sûr qu’elle était presque vierge.

Parfois, quand Lola n’était pas dans la coursive et que j’entendais les cris des prisonniers dans la cour, j’y jetais un coup d’œil et immanquablement j’apercevais le pauvre Paulo, les yeux dirigés vers le haut en espérant voir sa meuf et surtout son entrecuisse dépourvue de culotte. Lola pensait qu’il l’attendait surtout pour les cigarettes, alors que lui se nourrissait de la vision de son « trésor » peu caché.

Le jour de l’apéritif de Monsieur Coqualo approchait et je me souvins de l’enveloppe que j’avais glissée dans une des poches de ma veste. En la décachetant, voilà ce que je découvris :

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Coming Out: Annonce publique de ses orientations homosexuelles.

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Dans quel guêpier m’étais-je fourré ? Tout de suite, je décidai que je n’irai pas à cette invitation. Et pourtant, je l’avais promis à Monsieur Coqualo.

Toute la nuit qui suivit, mon sommeil se fit aussi rare que les cheveux sur le crâne de Yul Brynner*. Et je disais à haute voix (heureusement que j’étais seul dans mon lit) :

- Je n’irai pas !

Et puis:

- J’irai ! 

Et ensuite:

- Je n’irai pas !

C’était la valse-hésitation de Yohan Strauss (pas Kahn bien sûr). A la fin de ma pseudo-nuit, après une lutte acharnée entre le  yin et le yang, je décidai d’y aller et à haute voix je déclarais, comme pour me rassurer :

- Mais je ne risque rien après tout ! 

La suite prouva le contraire. J’avais parlé trop vite !...

A suivre.

         * Yul Brynner ou Brunner

Acteur né le 11 juillet 1920 à Vladivostok

Décédé le 10 octobre 1985 à New York

Juli Borisovitch Bryner alias Yul Brynner, est un acteur américain d'origine suisse, mongole et russe.

Mondialement connu pour avoir campé le rôle du Roi dans "Le Roi et moi" en 1956, ainsi que "Les Sept Mercenaires" de John Sturges en 1960, l'acteur a au fil des années accumulé les rôles dans les films d'action. Son dernier film aura été "Les Rescapés du futur" en 1976. Ses talents d'acteur et le mystère autour de ses origines lui ont permis d'atteindre la célébrité et d'être immortalisé avec son étoile sur le Hollywood Walk of Fame.

 


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posté le 15-11-2012 à 08:12:58

Grasse (9).

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Je sentais que je m’étais fait un ennemi de plus dans cet immeuble. Que voulez-vous, Monsieur Coqualo était unanimement apprécié par tous les copropriétaires avec sa langue de « pute ». Je voyais quand même, qu’il essayait de garder son calme. Il me fit un demi-sourire et me dit : « mais laissez-moi vous répéter que j’ai vu Mademoiselle Lola (tiens il connaissait son prénom ?), quitter précipitamment l’immeuble, tandis que Monsieur Laderovitch sortait du local à poubelles en refermant sa braguette ! » Ca, je le savais déjà : il y a le comique de répétition et puis il y a les répétitions de Monsieur Coqualo qui croit convaincre en répétant la même chose. Bon, il était temps que je lui dise mon deuxième argument : « Voyez-vous, Monsieur Coqualo, il se fait, et j’espère que vous n’allez pas le prendre mal, que j’ai vu plusieurs fois Monsieur Laderovitch, uriner dans le local à poubelles, alors ça explique tout ! » Je crus à ce moment-là, que mon voisin allait attraper une attaque d’apoplexie. Rouge comme une pivoine timide, son visage avait la peau aussi tendue que celle de nos belles tomates de Provence. J’ai vite regretté ma révélation et déjà je me voyais appeler le SAMU…Mais monsieur Coqualo se calma rapidement, allez savoir pourquoi. Peut-être, qu’il méditait une vengeance contre ce pauvre  Monsieur Laderovitch ?

Je déteste, les conflits de voisinage et je n’aime pas m’intégrer dans la vie sociale de l’immeuble. Monsieur Coqualo se radoucit et me tendit la main, aussi molle que les kiwis de fin de saison. « Voyez-vous –me dit-il-, pour vous montrer ma bonne volonté, je vous invite à un apéritif que j’organise la semaine prochaine ». Mon sang prit soudain la consistance de la gelée de groseille sortant du réfrigérateur. J’avais un peu mal à la tête, mais comment refuser ? J’allais dire non quand même, mais Monsieur Coqualo, avec un sourire hypocrite, ajouta : « Vous viendrez n’est-ce pas ? Il y aura aussi ma femme, vous verrez, elle est sympa. »

Monsieur Coqualo était donc marié et avec une femme en plus ! Ouf, je l’avais mal jugé, avec sa chemise rose… Et donc, malgré moi, j’acceptais sa proposition. Il me tendit une petite enveloppe et me dit : « il y a un carton d’invitation à l’intérieur. » Négligemment,  je rangeais, sans l’ouvrir, l’enveloppe dans la poche de ma veste. Et je répétais à Monsieur Coqualo : « vous pouvez compter sur moi ! »

Je venais de commettre une erreur irréparable : j’aurais dû ouvrir l’enveloppe avant d’accepter l’invitation… !

A suivre

 


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posté le 11-11-2012 à 07:39:39

Grasse (8).

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Dans l’ascenseur exigu, Monsieur Coqualo me serrait de près. Il était parfumé en plus, je crois bien avec « Habit rouge » de Guerlain. Moi, inquiet, je ne voyais que le col rose de sa chemise. On arriva au rez-de-chaussée, je voulais fuir, mais il me retint par le bras.  Que me voulait-il encore celui-là ? Et pourquoi me touchait-il comme ça ? Je prétextais que j’étais déjà en retard, mais Monsieur Coqualo était têtu comme une tortue des îles Galápagos.

- Suivez-moi, me dit-il, je vais tout vous expliquer ! 

Et il m’entraîna vers le local à poubelles.

A ce moment, je prenais conscience de ce que devaient supporter les femmes victimes d’harcèlements sexuels. J’aurais dû être ferme et refuser absolument de le suivre. Mais je suis comme ça moi, je ne voulais pas le vexer. Je pensais:

- S’il me met la main aux fesses, je lui donne une gifle ou plutôt un coup de poing, c’est plus viril ça ! 

Le local à poubelles sentait les ordures et Monsieur Coqualo, « Habit rouge ». Mon nez de chimiste était soumis à rude épreuve. Je n’aime pas respirer cet air odorant qui plane dans ces endroits. J’ai l’impression que j’ingurgite des bactéries de toutes sortes.

- Voilà, ça s’est passé là, me dit-il.

Il avait le regard féroce d’un loup des steppes de l’Asie Centrale. Il continua, en se rapprochant de moi:

- La fille a dû faire une fellation à Monsieur Laderovitch, en échange du code d’entrée de l’immeuble!

Il était si sûr de lui que je commençais à le croire. Tout comme je croyais les élèves qui me juraient qu’ils ne copiaient pas quand je les surprenais avec une antisèche sur leurs genoux au cours d’un contrôle. Le parfum « suave » de ce local devait certainement troubler mes sens. Mais quoi, et si Monsieur Laderovitch était innocent ?

Je pris mon courage à deux mains, je regardai Monsieur Coqualo droit dans les yeux, des yeux de crocodile pervers et je lui dis :

- Mais vous avez des preuves ? 

Il ne s’attendait pas à ma réplique. Il bafouilla je ne sais quoi. Il était rouge, tout congestionné et je commençais à m’inquiéter pour ma vertu. Il me raconta ce qu’il avait dit à Mademoiselle Belœil et je pensais que je préférais subir mille fois les assauts de cette vieille fille plutôt que ceux de ce Monsieur, pas tout à fait Monsieur… Il essaya de se reprendre, il se racla la gorge et me dit :

- Je n’ai pas assisté à la scène, mais ça ne peut être que lui ! 

J’avais gardé deux arguments massues dans un recoin de mon lobe frontal. Je lui criai presque le premier :

- Mais vous savez comme moi que Monsieur Laderovitch est atteint de la maladie d’Alzheimer et comment voulez-vous qu’il se souvienne du code ? 

Monsieur Coqualo blêmit dans la lumière blafarde de cet oasis malodorant. Il tenait bon, le bougre, résistant comme une pieuvre-haltérophile. Il était en colère, je crois qu’il n’avait plus l’intention de me draguer. Il fulmina : 

- Et votre deuxième argument c’est quoi ? …

 

                                                                                                                              A suivre

 

 

 


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1. Hélios  le 13-11-2012 à 10:29:09

Comment ça se fait,que vous ne plublier
plus les commentaires,vos fans ne doivent
pas étre contentE

2. impression  le 14-11-2012 à 11:02:10  (site)

contente de pouvoir écrire un commentaire pour te dire que j'adore lire cette aventure made in Grasse. Un vrai talent d'ecrivain ce prof de science.
Biz

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posté le 06-11-2012 à 09:54:46

Grasse (7).

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Et Mademoiselle Belœil revint dans le salon, légèrement maquillée et parfumée avec « L’air du temps » de Nina Ricci, je crois bien. Elle me lança un regard que je pourrais qualifier de langoureux. Moi, j’en avais pris mon parti, prêt à « passer à la casserole ». Il y a des expressions un peu triviales, mais qui sont si explicites… Je supputais la durée de la « gâterie », deux minutes ? cinq minutes ? Mais j’étais légèrement inquiet, je ne voulais pas être ridicule quand même. En ce moment-là, pour solidifier une quenelle rabougrie et la transformer en saucisson sec "Le Bâton de Berger" de Julien Bridou, j’en étais arrivé à penser à Fernande ou à Félicie ou à Léonore. Malheureusement, je ne pensais qu’à Lulu ! (Rappelez-vous la chanson de Georges Brassens).  Mademoiselle Belœil revint en portant un plateau de petits gâteaux et en s’asseyant à côté de moi, elle me dit « voilà, je vous apporte les gâteries » ! La tension, qui n’existait que dans ma tête, retomba d’un seul coup. J’étais soulagé de « l’inculture érotique » de  Mademoiselle Belœil. Et je pensais, j’étais un prof après-tout, que je devais lui expliquer certaines choses. Elle était contente d’elle ; c’est vrai que les petits gâteaux avaient l’air appétissants, plus que ses lèvres recouvertes d’un rouge un peu trop vif. J’avais l’impression qu’elle voulait ressembler à Lola, la meuf de Paulo.

  Mademoiselle Belœil roucoulait de plaisir en me voyant manger, avec appétit, ses gâteaux. Elle se pencha vers moi et me murmura « vous pourrez dire maintenant à tous les habitants de l’immeuble, que je suis la championne des gâteries ». Je ne ris pas, parce que j’avais la bouche pleine…

En sortant de chez elle, je pris l’ascenseur, dans lequel il y avait Monsieur Coqualo, surnommé la fouine, qui me dit « Mademoiselle Belœil, vous a raconté pour Monsieur Laderovitch ?»  Sans me mouiller je fis « heueeuuu… » Il me regarda comme on examine une radio des poumons et me souffla dans l’oreille:

- Il faudrait que l’on parle de ça dans un endroit tranquille ! 

Non, non et non, Monsieur Coqualo, n’allait pas lui aussi m’inviter à venir boire un thé chez lui ! En le regardant plus attentivement, je vis, que de son pull noir à raz-de-coup, sortait le col de sa chemise. Une chemise rose… !

A suivre

Pour écouter "Fernande".
 


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posté le 03-11-2012 à 08:06:35

Grasse (6).

 

Mademoiselle Belœil continua sa diatribe contre le pauvre Monsieur Laderovitch. Elle me regarda avec un œil qui m’effraya un peu et me dit : « mais ça va être trop long à raconter et ici on risque de nous entendre. Vous voulez bien venir boire un thé chez moi ? »

Je pensais que ça allait être une mauvaise journée, que si j’étais sorti deux minutes plus tard, je n’aurais pas rencontré cette vieille fille un peu hystérique. Alors je préparais ma phrase pour lui dire que je n’avais pas le temps, que j’avais une réunion de parents d’élèves et prenant mon courage à deux mains, je murmurais : « mais avec plaisir, mademoiselle ! » Que voulez-vous, je ne sais rien refuser aux jolies femmes, ni aux laides d’ailleurs, la preuve…

Je la regardais un peu plus attentivement, elle était aussi plate que la planche à repasser de ma grand-mère et…

Fantasme : « ah, si elle avait les seins de Lolo Ferrari (1)… »

Elle me fit entrer dans son salon où il y avait un canapé et deux fauteuils. Elle me pria de m’asseoir et je me précipitai vers un fauteuil. « Non, non, sur le canapé plutôt, c’est plus confortable » dit-elle. Avait-elle une idée derrière la tête ?

 Elle se planta devant moi et commença à me raconter que Monsieur Coqualo, un copropriétaire, lui avait dit, qu’un jour, il avait vu sortir précipitamment de l’immeuble la «  créature », tandis que Monsieur Laderovitch, lui, sortait du local à poubelles en refermant sa braguette. Un peu gênée, elle continua : «  et il a dit aussi, que cette créature, avait dû lui faire une petite gâterie, en échange du code d’entrée de l’immeuble ». Je me sentais mal l’aise en entendant ce discours et j’avais l’impression que le sol bougeait sous mes pieds... Mademoiselle Belœil était de plus en plus excitée, elle parlait vite et elle me dit dans un souffle : « attendez-moi, je reviens. Vous allez voir que moi-aussi, je sais faire des gâteries ! »

J’étais fichu, perdu, pareil à un prisonnier des « Farc » de Colombie. Je voulais fuir comme un lâche, sans rien dire. Mais mon aboulie (2) me paralysa et je me dis que finalement ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Seulement une petite inquiétude naquit dans mon cerveau perturbé ; en moi, à un endroit que la décence m’interdit de nommer, c’était de l’argile molle et non du béton armé. Mais peut-être, qu’en pensant aux fesses de la meuf de Paulo…

Elle revint et me dit : « voilà, je vais m’occuper de vous » !...

 

 

 

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(1) : Lolo Ferrari.

 

Née le 9 février 1961 à Clermont-Ferrand et morte le 5 mars 2000 à Grasse, Lolo Ferrari était une chanteuse et actrice de films pornographiques , au tour de poitrine pharaonique de 180 G.

 (2) :  aboulie.

L'aboulie correspond à une défaillance partielle ou complète de la volonté, dont la traduction est l'impossibilité ou bien la difficulté de prendre des décisions. Ceci s'accompagne d'une lenteur des gestes en général. Pour prendre les décisions, l'individu atteint d'aboulie nécessite un effort très important.

                               A suivre

 


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posté le 30-10-2012 à 08:04:28

Grasse (5).

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Je ressemble à l'un d'entre-eux...
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J’avais pris l’habitude d’aller contempler ses fesses, non par voyeurisme, mais par pur esthétisme… Elles étaient jolies, ses fesses, bien rondes, bien dures apparemment. Presque chaque jour, à des heures régulières, au moment de la promenade des détenus dans la cour de la prison, elle se penchait au-dessus de la rambarde, clamait son amour éternel à Paulo, qui la regardait comme un morceau de viande dans le filet. Elle lui jetait parfois des paquets de cigarettes. Paulo était heureux et repartait dans sa cellule, les yeux écarquillés et le cerveau vite saturé par les images qu’il avait pues enregistrer à la sauvette.

Le seul bémol dans cette affaire, c’est que les habitants de l’immeuble commençaient à se plaindre et le président du conseil syndical dut organiser, de toute urgence, une assemblée générale exceptionnelle pour essayer de trouver une solution à ce problème. Prétextant un conseil de classe, je me gardais bien, comme d’habitude, d’y d’assister. La porte d’entrée de l’immeuble était pourtant toujours fermée et il fallait composer un code pour entrer. Et apparemment, la meuf de Paulo connaissait ce code. Un habitant de l’immeuble avait dû le lui donner. Mais qui ? Je vous jure que ce n’est pas moi !

Chaque copropriétaire menait son enquête et l’atmosphère devenait pesante. Tout le monde soupçonnait tout le monde et finalement, on trouva le coupable. J’appris son nom le surlendemain, lorsque, malencontreusement, je pris l’ascenseur avec Mademoiselle Belœil, une vieille fille, excitée comme Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans.

Elle me dit, sans me regarder : « ça y est, on sait qui a donné le code d’entrée à cette créature » ! Elle attendit ma réaction qui ne vint pas. Je pensais « créature, créature et toi tu as vu ta tête  » ?

Elle patienta quelques secondes, le temps que l’ascenseur arrive au rez-de-chaussée. Et sûre de son effet, elle clama comme une comédienne qui jouait Horace : « c’est Monsieur Laderovitch, le coupable » !

Pauvre Monsieur Laderovitch, c’était un comptable à la retraite, qui n’avait plus sa tête et qui était très mal vu dans l’immeuble. J’essayais de le défendre et je lui dis : « mais on a des preuves au moins » ?

Et là, Mademoiselle  Belœil, devint plus rouge que La Cicciolina* en pleine action.

« Des preuves ? Ah ça oui » !

 * Actrice porno italienne des années 80.

 

A suivre

 

 


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