posté le 01-02-2015 à 07:59:06

Marina (3).

 

Elle était debout maintenant, apparemment sans dommages.

Moi, j’étais plutôt inquiet ; comme toujours j’envisageais le pire.

Cent fois, je lui posais la même question « mais ça va ? Ça va ? ». Et invariablement, elle me répondait « mais oui, mais oui ! ». Elle me dit qu’elle était assez pressée et je voyais qu’elle voulait rompre le contact. Moi, je n’en avais pas envie.

Elle était si belle, je me sentais minable à côté d’elle. Comment faire pour la retenir encore un peu ? Je lui proposais de lui donner mon numéro de téléphone. Elle me regarda, étonnée et prononça une phrase qui me fit mal : « mais pour quoi faire ? ». Elle voulait m’oublier au plus vite, c’est sûr ! Mon cerveau, véritable steak haché de chez Mac-Do, essayait de trouver un prétexte. « On ne sait jamais… » dis-je, en attendant une meilleure idée.

Je la voyais lasse et presqu’irritée. Elle devait me prendre pour un dragueur à deux balles, malhabile comme un escargot acnéique… J’insistais et pourtant ce n’est pas mon genre, moi, qu’on surnommait « l’abandonneur velléitaire ». Je trouvais une autre idée qui me sembla digne d’Albert Einstein : « vous savez, on ne sait jamais, vous pourriez avoir des séquelles de ce choc. Alors appelez-moi si vous avez un problème quelconque, même indépendant de cet accident ».

Elle me toisa presqu’avec mépris et je crus lire dans ses pensées « mais qu’est-ce qu’il a à me coller ce petit con ! ». Elle prit, quand même, le morceau de papier sur lequel j’avais noté mon numéro. Elle me tourna le dos et s’éloigna en remuant les fesses. Dans ma grande naïveté, je crus que c’était pour moi…

A partir de ce moment-là, j’attendis tous les jours son coup de téléphone…

 

A suivre

 

 


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posté le 25-01-2015 à 07:42:18

Marina (2).

 

Ma voiture avait oublié qu’il fallait parfois freiner. Comme moi, souffrait-elle, elle aussi, d’insomnie? Je pensais que chaque nuit, elle dormait tranquillement dans son garage. Je commençais à avoir des doutes sur ses fréquentations nocturnes. En tout cas, ce jour-là, elle ne freina pas ou du moins elle freina avec une nonchalance indigne d’une voiture italienne, une Alfa-Roméo en l’occurrence.

Bon, le plus grave, c’est qu’à ce moment-là, une jeune femme eut l’idée saugrenue de traverser la chaussée. Le choc fut inévitable ! C'est vrai, j’exagère un peu. Disons, que mon rétroviseur droit la frôla, ce qui, je ne sais par quel mystère de la physique, la fit tomber par terre. Pessimiste comme j’étais, je la voyais déjà morte et moi en prison. Je garais ma voiture sur le bas-côté et comme un véritable chien Saint-Bernard citadin, je me précipitais vers elle, allongée sur le dos. Oh, qu’elle était jolie ! Sa robe, déjà courte, était retroussée et je ne pus qu’admirer ses jolies cuisses et plus haut un soupçon de string ficelle noir. Mais en était-ce un ? Car elle était vraiment brune cette jolie fille…

Mon cerveau avait pris ses quartiers d’été, comme quand on est tout excité à cause du soleil. « Bon je fais quoi maintenant ? », me dis-je comme un aboulique* incapable de prendre une décision. « Je l’embrasse ? Heu, je lui fais un bouche-à-bouche bien baveux ? J'effectue un massage cardiaque ? » C’est vrai qu’elle avait des seins qui devaient frôler le 95B…

Mais je m’aperçus vite que tout cela n’était pas raisonnable… Soudain, elle ouvrit les yeux et me sourit. Ce sourire-là est resté gravé dans ma mémoire pendant des années…

 

A suivre…

 

* L'aboulie traduit la diminution, l'insuffisance voire la disparition de la volonté et le sujet éprouve des difficultés à mettre en œuvre toute action. Malgré le ralentissement de son activité, la fonction intellectuelle n'est pas atteinte. Par contre, l'inhibition qui caractérise cette "maladie" diminue la dimension affective de la personnalité, qui garde cependant toute sa lucidité.

 


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posté le 18-01-2015 à 10:11:10

Marina (1).

 

Le temps qui passe est une verrue qui gonfle et qui éclate parfois. Alors on peut s’attendre à tout avec elle. On risque de recevoir sur le visage, du pus, du sang ou tout autre ingrédient malodorant et peu ragoûtant ou parfois, mais très rarement de la gelée royale parfumée.

Mais à quoi peut-on s’attendre quand le temps éclate ?

Quand on s’ennuie par exemple, le temps gonfle et les secondes deviennent des minutes et les minutes des heures…Et lorsqu’on attend un appel téléphonique de sa bien-aimée, le temps flirte avec des heures, des mois et même des années.

Et puis je l’ai rencontrée...

Moi, plus gris que la grande Muraille de Chine, anonyme parmi les anonymes, aussi gai qu’un oiseau inséparable ayant perdu sa moitié, je roulais en voiture sur une route bien triste et presque déserte.

Le temps était alors bien codifié, enfermé, sans espoir de sortir, dans le boitier métallique de ma montre fixée à mon poignet gauche. J’avais trop serré le bracelet et ça me faisait mal. Ma voiture connaissait le trajet par cœur ; je lui faisais confiance. Mais je n’aurais pas dû…

        A suivre

 


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1. manene  le 18-01-2015 à 17:03:07  (site)

Bon ben ça donne envie de lire la suite ce petit billet.
Manène

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posté le 23-12-2014 à 09:27:55

Prière des 5 doigts.

 

Cliquez sur l'image et patientez.

 

 


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1. bluedreamer  le 05-01-2015 à 11:13:59  (site)

Bonne année 2015 !

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posté le 18-12-2014 à 08:36:28

Grasse (126).

                                             

                                              Mon arme chimique...

 

Une idée quelque peu bizarre germa dans mon cerveau quand j’ouvris l’armoire aux produits chimiques. Malgré leurs bouchons, les bouteilles d’acide chlorhydrique laissaient échapper leur odeur caractéristique. Et je me souvins alors de l’attitude de Pascale qui sembla frémir de volupté en respirant les miasmes acides qui planaient dans mon labo de chimie. A quoi étaient liées ces sensations exceptionnelles chez une fille ou tout  simplement chez un être humain ? Quels mystérieux ressorts inconscients avaient vibré dans le cerveau de ma collègue ? En tout cas je décidais d’exploiter cette situation pour essayer de (re)conquérir Pascale qui n’avait d’yeux en ce moment que pour Maxime, le prof d’EPS décérébré.

Mon but était de me parfumer à l’acide chlorhydrique !

C’était une folie !

Cet acide est particulièrement dangereux pour la peau, les yeux et toutes les muqueuses et je devais le diluer assez fortement pour éviter toute brûlure de mon épiderme, mais pas trop pour qu’il gardât son odeur. Dans un tube à essais, j’introduisis quelques gouttes de ce produit et j’y ajoutais 10 cm3 d’eau distillée. Je plaçais mon nez au-dessus de l’ouverture et je respirais rapidement. Rien, pratiquement aucune odeur. J’ajoutais alors quelques gouttes d’acide et je humais mon parfum chimique. Un picotement caractéristique vint chatouiller mes narines. Je fus satisfait de mon dosage.

Mais où allais-je placer cette solution diluée sur mon corps ? Derrière l’oreille ? Aie, aie, aie ! Il fallait que je trouvasse vite le moyen de ne pas brûler ma peau.

 Alors j’eus l’idée saugrenue de coller sous mon oreille gauche un petit pansement adhésif sur lequel je déposais délicatement trois gouttes d’acide chlorhydrique, ainsi je ne risquais pas de brûlures et à mes collègues curieux j'allais dire que je m'étais coupé en me rasant.

 

                                        

 

 

A la récréation de 15h, dans la salle des profs, Pascale et Maxime étaient encore assis l’un à côté de l’autre tout au fond. Cette fois-ci je me dirigeais vers eux et je m’installais à côté de la « traîtresse » en feignant de l’ignorer et en manipulant mon Smartphone comme si je consultais mes sms.

Parfois je bougeais la tête pour permettre aux effluves d’acide chlorhydrique de diffuser vers les narines de ma collègue de Français. Maxime lui racontait encore, sans que ma présence ne le gênât, des histoires salaces.

« Aux grands maux, les grands remèdes » ! C’était la guerre chimique totale ! Je constatai alors que Pascale ne riait plus aux blagues douteuses de ce prof d’EPS riche en muscles mais pauvre en neurones.

Et même, en jetant un regard discret vers elle, je remarquais que les ailes de son nez s’étaient mises à vibrer comme la gueule d’une louve qui avait détecté de la chair fraîche. Elle serra brutalement ses cuisses comme si une ondée pré-orgasmique s’était mise à suinter de son petit trésor si bien caché.

Pascale n’écoutait plus Maxime.

Elle se tourna vers moi et me dit :

- Alain et si on allait faire un petit tour dans ton labo ?...

 

Asuivre

 

 

 

 


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