posté le 19-12-2013 à 08:27:32

Grasse (66).

 

Bon et moi j’allais faire quoi maintenant avec mes mains plaquées sur les deux cuisses de Françoise Jétoulu ?

Je sentais sous mes paumes une douce chaleur qui irradiait de sa peau et qui, par un processus plutôt compliqué, mettait en émoi mon manège enchanté qui commençait à se dilater et à durcir comme le cœur d’une méchante sorcière.

L’érection, hélas, est un réflexe et donc une réaction incontrôlable ! Et même quand elle me dit « tu peux me lâcher maintenant ! », quand mes mains quittèrent, à regret, ses cuisses si douillettes, mon arc restait tendu !

Elle descendit de l’escabeau avec élégance et j’en profitais pour reluquer les derniers sursauts de sa chair qui disparaissaient sous le tissu de sa jupe.

En passant devant moi, elle me lança un jet de gaz asphyxiant, un nuage invisible de son parfum, « Les jardins de Bagatelle », qui ramollit mes neurones déjà malmenés.

Je lui rappelais cependant, que depuis le 17 Juin 1925, les gaz asphyxiants ou toxiques étaient interdits par le protocole de Genève et que la prochaine fois que je viendrai au CDI je me munirai d’un masque à gaz.

- Oui je sais, me dit-elle, j’ai lu ça quelque part.

- Mais tu as tout lu ! répliquais-je en essayant de faire un jeu de mots.

- Oui j’ai tout lu ! répondit Françoise Jétoulu.

Et elle se mit à rire, plutôt nerveusement.

Elle se dirigea vers la petite salle qui jouxtait le CDI et qui contenait une photocopieuse et deux ordinateurs avec tous leurs périphériques. Je la suivis comme un chien déjà fidèle.

L’annexe n’avait pas de fenêtre et seul un néon parkinsonien l’éclairait chichement par intermittence.  Elle souleva le couvercle du scanner qui avait un âge bien avancé.

- Alors, tu me la donnes cette photo ! me dit-elle.

Je trouvais, que pour une femme, elle manquait de cette douceur qui me faisait vraiment chavirer. Je la sentais un peu brutale même !

- C’est sûr, je ne lui plais pas du tout ! pensais-je, foudroyé comme un lutteur japonais  de sumo* apprenant qu'il avait maigri.  

Je lui tendis, d’une main pas très rassurée, la fameuse photo de la partouze de Lola. Je pointais avec mon index droit un peu tremblant l’image de la tête de celle qui me faisait fantasmer.

- J’aimerais que tu fisses un gros plan de son visage.

- Et celui-là qui c’est ? me dit-elle en désignant Monsieur Gédebras, il est bien monté !

De toute évidence elle aimait les aubergines, alors que moi je ne pouvais lui offrir qu’un frêle vermicelle…

La photo qui sortit de l’imprimante était plutôt réussie et je pouvais donc la montrer au plus vite à Monsieur Ladérovitch qui avait assisté au rapt de Lola.

Je remerciais la documentaliste en me dirigeant vers la sortie. Elle me bloqua le passage en me disant :

- Je suis mariée et plutôt fidèle, mais…

- Mais ?

- On est seuls, tu me montres ta courgette ?

J’étais anéanti ! Comment allait-elle réagir en voyant mon haricot vert et mes deux pois chiches ?...

 

A suivre

 

Notes :

 

*Le sumo est la lutte traditionnelle japonaise pratiquée par des lutteurs professionnels. C'est un combat d'homme à homme sur un tertre d'argile de 4,55 m de diamètre, le dohyô, opposant des géants pesant en général entre 90 et 160 kg qui s'affrontent à mains nues et vêtus seulement d'un pagne.

 

 

 

 


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1. gabycmb  le 19-12-2013 à 13:16:12

Bonjour Prof.
Nous voilà fixé! Maintenant j'ai toujours entendu dire, << vaut mieux une petite courageuse, qu'une grande fainéante!!> Cela reste à prouver.
Bonne après midi.

2. prof83  le 19-12-2013 à 15:43:29  (site)

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Ici ça recommence:il pleut.
Bonne soirée.

3. anaflore  le 19-12-2013 à 17:02:08  (site)

un haricot !!!lol bon noel

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posté le 14-12-2013 à 08:30:21

Grasse (65).

 
 

En fin d’après-midi, après les cours, je me retrouvais devant le hall de mon immeuble. Inquiet comme un colibri tombé du nid, mon cœur battait comme le sien (1200 pulsations par minute), c’est du moins ce que je croyais ressentir en me demandant si je n’allais pas tomber sur Monsieur Gédebras, l’ex parfumeur manchot et défroqué qui avait perpétré, d’après moi, le rapt de ma jolie Lola. Ha comme j’aurais aimé rencontrer Madame Coqualo, la flûtiste perverse du local à poubelles ou bien Mademoiselle Belœil avec ses regards décalés et son haleine de vieille fille. Le hall, plutôt sombre, rempli de recoins hasardeux, ne m’inspirait pas confiance. Il était désert à cet instant, heureusement pour moi. Je lorgnais en même temps, prudent comme un guerrier zoulou, la porte de l’ascenseur, celle du local à poubelles et celle de la cage d’escalier. Je choisis cette dernière comme si je jouais à la roulette russe. Je n’actionnai pas la minuterie, préférant grimper dans le noir en me guidant avec la rampe métallique qui courait le long des murs. Pour arriver à mon appartement, je devais traverser la longue coursive qui dominait la cour de la prison de Grasse, dépeuplée  à cette heure de la journée et qui faisait de moi une cible idéale pour un tireur fou.

Je me sentais protégé dans mon appartement  bien que parfois, la nuit, des bruits aussi étranges qu’inquiétants vinssent troubler mon insomnie chronique que j’occupais à corriger des copies ce qui, chez tout être normal, aurait provoqué un effet soporifique proche d’une narcolepsie (1) pathologique. 

De plus, une lueur venait éblouir mes neurones qui ronronnaient d’aise à la pensée de rencontrer, le lendemain après-midi, Françoise Jétoulu, la documentaliste du lycée. Imaginer de l’avoir rien que pour moi pendant un long moment plongeait, dans un bain glacé, mon corps que les dix couvertures en pure laine mohair (2) n’arrivaient pas à réchauffer.

Le mercredi matin fut aussi long que la guerre des six jours et enfin arriva l’après-midi qui me promettait monts et merveilles. Le lycée était désert. Seul le concierge cuvait son vin dans sa loge. Je dus sonner plusieurs fois pour le réveiller. Quand il me reconnut enfin il s’esclaffa :

- Ah mon ami ! (en souvenir des verres de Cognac que je lui avais offerts un samedi pour qu’il ouvrît la porte de mon labo).

Par un heureux hasard, mon labo de physique jouxtait le CDI et une porte reliait les deux salles, ce qui s’avéra très pratique pour moi par la suite.

Il était quatorze heures et je frappais à la porte de communication avec le CDI. Rien, aucune réponse. J’insistais, pensant déjà que la documentaliste avait oublié notre rendez-vous. Le silence était pesant et commençait à tyranniser ma tête. Je décidai alors d’entrer dans ce lieu rempli de livres. Il planait dans cette salle comme des confettis gazeux de son parfum : « Les jardins de Bagatelle ». Je sus alors qu’elle était là, quelque part, cachée peut-être par des rangées de livres qui formaient des tours instables sans encrage sur le sol en lino gris. En réalité ces remparts de papier et de carton la dissimulaient à mon regard ; elle était derrière, juchée sur un escabeau aussi instable que ma volonté confrontée à un baba au rhum. Le pied droit était positionné sur la première marche, tandis que le gauche se trouvait sur la deuxième. De ce fait une jambe était tendue et l’autre pliée. Cela provoquait un léger écartement de ses cuisses qui, fatalement, faisait remonter sa jupe étroite. Le spectacle était saisissant et j’en restais baba (3) (sans le rhum). En entendant mes pas, elle se retourna assez brutalement ce qui fit osciller le vieil  escabeau qui la déstabilisa. Elle faillit tomber et elle cria :

- Mais ne reste pas planté comme une cruche ! Viens donc m’aider !

J’eus soudain l’impression que mon cerveau se trouvait enfermé dans la cale d’un vaisseau fantôme sur le point de sombrer dans le triangle des Bermudes. Je me précipitais donc vers elle et, pour la retenir, je dus, par un simple réflexe de solidarité, plaquer mes mains sur ses deux cuisses.

Je sus alors que je rampais dans un étroit boyau brûlant qui me conduisait directement aux enfers !...

 

A suivre

 

Notes :

 

1- Narcolepsie : maladie caractérisée par des crises d'endormissement soudaines et incontrôlables.

2- Mohair : étoffe ou laine très douce faite avec du poil de chèvre angora.

3- Rester  baba : être figé de stupeur. (familier)

 

 


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1. gabycmb  le 14-12-2013 à 18:23:13

Bonsoir Prof.
Très belle femme la documentaliste, de quoi avoir envie de se documenter!!
Bonne soiré.

2. prof83  le 14-12-2013 à 20:55:11

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
C'est vrai. Il faut bien attirer les lecteurs.
Bonne soirée.

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posté le 10-12-2013 à 08:19:20

Grasse (64).

Le cagibi de Jeanne, la prof d'Anglais...
 
  Au lycée, je commençais ma journée avec une 1èreS. A voir ma tête, les élèves rangèrent leurs portables, ils avaient deviné qu’à la moindre dérive je leur donnerais un contrôle surprise. L’heure se traînait et ma montre semblait faire grève. Après les soucis du matin avec mes voisins plutôt collants, j’aspirais à une relative tranquillité, mais je me souvins soudain qu’à la récré de dix heures Jeanne m’attendait dans son cagibi avec son plafond en pente pour une rencontre certainement crapuleuse sur la petite table recouverte de photocopies et collée à un rétroprojecteur plutôt en fin de vie.

J’aurais préféré aller au CDI à la recherche d’un scanner pour agrandir la photo de la partouze de Lola et isoler son visage pour le montrer à Monsieur Laderovitch, l’unique témoin de son enlèvement. Finalement à dix heures j’allais au CDI. Un lieu peu fréquenté par les élèves qui préféraient lézarder au soleil dans la cour de récréation. La documentaliste, madame Françoise Jétoulu, était accroupie devant un rayonnage de livres qu’elle rangeait avec méthode. Fatalement, de par sa position et de ses jambes légèrement écartées, sa jupe remontait jusqu’à mi-cuisses. Je me plantais devant un panneau en liège sur lequel étaient punaisés de petits cartons blancs que je faisais semblant de consulter. En réalité, mes yeux louchaient sur le côté, sur le spectacle ravissant que m’offrait la documentaliste. Mon moral remonta quelque peu et pas que lui… Elle tourna la tête vers moi et me regarda. Elle me voyait de profil et j’eus honte de la protubérance peu académique qui était apparue au niveau de ma braguette. Elle conserva plusieurs minutes cette position suggestive qui mettait en émoi toutes mes hormones. Elle sourit et me demanda :

- Tu désires quelque chose ?

Pour l’instant mes désirs se concentraient sur ses cuisses généreusement découvertes et sur le mystère de son entre-jambes.

- Caresser tes cuisses ! pensais-je.        

Et je censurais immédiatement en :

- J’ai une photo à scanner, tu pourrais m’aider ?

J’aurais pu me débrouiller tout seul, mais c’était un petit moyen puéril de me rapprocher d’elle.

Tout en parlant, je m’étais positionné en face d’elle, ce qui me donnait une vue panoramique et en 3D de l’entrebâillement de ses cuisses et d’un petit territoire de couleur noire situé entre ses deux aines. C’était peut-être un morceau de tissu de sa culotte que je voyais ou alors, comme elle était brune…

Françoise comprit tout et me laissa encore un moment contempler son panorama. Elle avait au moins quarante ans, plutôt mince, les cheveux courts et les yeux ravageurs. Elle se releva et passa devant moi, ce qui me fit pénétrer dans son halo aromatique. Mes papilles olfactives s’affolèrent et décodèrent le nom de son parfum :

- « Les jardins de Bagatelle » ?

- Gagné ! me dit-elle en passant le bout humide de sa langue sur sa lèvre supérieure.

Son sourire commença à enrouler mon corps dans des bandelettes de tissu pour le transformer en momie inerte et sans défense.

Et pour parodier Corneille dans Le Cid, « avant que de combattre, je m’estimais perdu » !

- Tu veux quoi au juste ? me dit-elle.

Moi, j’avais déjà oublié l’objet de ma visite au CDI.

- Tu as besoin du scanner pour numériser une photo ?

J’étais comme un boxeur groggy* assis dans un coin du ring, ruminant un abandon à cause d’un flot de sensations perverses.

Je me souvins et j’eus presque honte d’avoir oublié Lola, l’amour de ma vie. Je tendis à Françoise Jétoulu la photo de la partouze en regardant à droite et à gauche pour détecter la présence éventuelle d’élèves dans le CDI. Personne ! Les livres sont passés de mode !

- Pour ça, il faudrait que tu reviennes ici Mercredi après-midi. Je serai seule au CDI pour faire l’inventaire.

J’acceptais avec reconnaissance.

Dans le couloir je croisai Jeanne qui me lança un regard assassin.

- Je t’ai attendu dans la réserve. Swine** !...

 

A suivre

 

Notes :

 

 

* Groggy: qui est dans un état d'hébétude provoqué par un choc psychologique ou à demi assommé par les coups de l'adversaire.

 ** Swine: salaud en anglais.                                                           

 

 

 


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1. gabycmb  le 10-12-2013 à 13:19:50

Bonjour Prof.
Effectivement le plafond du cagibi est bas!
L'aération est surement inexistante?
Bonne journée, les vacances sont proches.

2. prof83  le 10-12-2013 à 21:06:21

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Oui les vacances seront les bienvenues.
Bonne soirée.

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posté le 05-12-2013 à 09:10:21

Grasse (63).

 

Monsieur Gédebras, le futur manchot...

 

 

Monsieur Albert gédebras, d’après les dires de Madame Coqualo, avait donc perdu son bras droit lors de l’explosion de son laboratoire dans une fabrique de parfums à Grasse.

La seule certitude concernant le rapt de Lola, c’est qu’il avait été effectué par le « gang des parfumeurs de Grasse ». Cela m’avait été confirmé par Aldo et Pipo, les deux CRS gays au cours de la petite sauterie organisée par Monsieur Coqualo.

Comment ne pas faire le rapprochement entre l’enlèvement de Lola et l’ancienne profession d’Albert ? Je me mis à penser, avec horreur, que notre voisin manchot appartenait peut-être au fameux gang ou que pire encore, qu’il en était le chef !

A partir de ce moment, je devins aussi angoissé qu’un éphémère* pensant à son avenir. Ce que je redoutais le plus, c’est que Madame Coqualo, aussi bavarde qu’un ventilateur, n’allât dire à Monsieur Gédebras que j’avais demandé des renseignements sur lui. Si c’était le cas, ma vie ne tiendrait plus qu’à un fil.

« Zut, zut et rezut »,  me dis-je, ce matin-là en me rasant. En plus du couple Coqualo et de Mademoiselle Belœil, j’allais devoir éviter Albert qui était certainement un tueur professionnel. Ma vie devenait intenable dans cet immeuble et je me demandais si je ne devais pas déménager, changer de quartier, changer de ville, de pays, de continent !

Non je ne suis pas un peureux !

Mes cours commençaient à huit heures au lycée et je me dis que si je partais à sept heures j’aurais peu de risques de rencontrer mes ennemis intimes. Il faisait encore nuit en cette saison et j’empruntais les escaliers pour éviter d’entrer en contact avec mes voisins paranoïaques, nymphomanes ou tueurs, bref avec tous ceux qui me voulaient du mal ou du bien (Mme Coqualo).

Au deuxième étage, j’entendis un bruit de clé dans une serrure ; ciel, c’était l’étage d’Albert, le manchot cruel !  Je sautais deux marches à la fois pour aller plus vite. Mon cœur s’emballa comme un cheval piqué par un taon sadique. Ouf, arrivé dans le hall, au rez-de-chaussée, harassé mais quelque peu rassuré, je soufflais un peu en ouvrant ma boîte à lettres pour vérifier que je n’avais point reçu de lettre de menaces. Rien ! J’allais sortir de l’immeuble quand soudain la porte de l’ascenseur s’ouvrit pour libérer Monsieur Gédebras qui me lança un regard-arbalète. Ce genre du regard qui paralyse et qui assassine ! Mes muscles devinrent aussi durs que de l’ébène et j’eus l’impression que je naviguais sur les flots impétueux du Zambèze.

- J’ai deux mots à vous dire ! me cria le manchot sans bras et sans cœur.

Je sentis comme une libellule battre ses ailes dans mon crâne et mon sang se coaguler dans mes veines. J’étais perdu !

C’est à ce moment-là que Mademoiselle Belœil  entra dans le hall ; elle tenait son petit chien en laisse et elle vint vers nous en souriant. Ah, je l’aurais embrassée ma voisine malgré son haleine qui sentait l’encaustique et ses lèvres mollassonnes. Cela refroidit Albert qui s’éloigna en maugréant. Elle était demi-vierge, mais pour la remercier j’étais prêt à finir le travail.

J’avais échappé à Monsieur Gédebras, mais pour combien de temps ? Et en plus, au lycée, m’attendait Jeanne, la prof d’anglais aux yeux globuleux, qui m’avait donné rendez-vous à la récréation de dix heures dans son étroit cagibi poussiéreux et sans fenêtre où était stocké son petit  matériel pédagogique. Mais pour quoi faire ?...

 

A suivre

 

Notes :

 

* Ephémère : insecte dont la durée de vie est de quelques heures.

 

 

 

 

 


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1. gabycmb  le 05-12-2013 à 13:48:02

Bonjour Prof.
Il y a du souci à se faire !
Beau temps depuis trois jours.
Bonne journée

2. prof83  le 05-12-2013 à 17:58:41

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Ici aussi le beau temps s'installe.
Bonne soirée.

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posté le 01-12-2013 à 08:03:20

Grasse (62).

 

---

En examinant la photo avec ma puissante loupe, je pus y découvrir la présence de Monsieur Albert Gédebras, le manchot, un habitant de mon immeuble. Nu, comme un ver de terre géant, il s’occupait de Lola et on avait l’impression que son bras manquant avait été greffé entre ses jambes…C’est vous dire, que ce n’était pas beau à voir ! Ce qui me navrait le plus, c’est que Lola semblait se pâmer  sous ses assauts amoureux…Je finis par penser que tous les hommes de l’immeuble l’avaient « baisée », sauf moi ! Et pire encore, Albert était l’un de ceux qui la vilipendait le plus, faisant circuler des pétitions qui exigeaient qu’elle quittât le lieu de son racolage et tout ça pour assainir notre quartier.

Mais qui était Monsieur Albert Gédebras au juste ?

Il devait avoir dans les cinquante-cinq ans environ, mince et sec comme un saucisson corse. Les cheveux gris-blancs, taillés en brosse, on le voyait souvent déambuler dans l’immeuble, avec, dans sa main gauche, une feuille de papier où il notait les noms des volontaires qui désiraient participer à un tournoi de volley-ball.

Le seul hic  dans cette affaire c'était qu’Albert était manchot.

Je me demandais bien, comment il avait perdu son bras. Quoi de plus naturel que de me renseigner auprès de Madame Coqualo, la langue de pute de l’immeuble. Elle traînait toujours dans le hall, rôdant près du local à poubelles, à la recherche d’un bon coup…Elle aimait boire l’élixir de la vie directement à sa source, c’est-à-dire à l’appendice turgescent, apanage de la gent masculine. Malheur à celui qui tombait entre ses mains ou entre ses lèvres plutôt ; il ressortait du local à poubelles aussi sec qu’un puits saharien, presque tari à vie. Moi, j’évitais le plus possible ce lieu de débauche buccale, mais là il y avait urgence !

Un après-midi, vers quatorze heures, alors que j’allais jeter mes maigres déchets,  je tombais sur mademoiselle Belœil, qui allait promener son chien. Elle m’invita à boire un thé chez elle en me jetant un regard un peu cabossé. Elle était demi-vierge et moi je tenais à ce qu’elle le restât ! Je déclinais donc son invitation et elle eut un sourire, disons chaotique. Tant pis, je n’avais pas la tête à explorer des contrées sauvages où l’homme n’avait presque jamais mis le pied, ou autre chose…

J’attendais Madame Coqualo, en balançant mon petit sac poubelle noir qui commençait à avoir la nausée. Quand elle arriva, je sentis comme une vague d’hormones féminines submerger mon corps et mon radar nasal détecta son parfum que jamais je ne parvins à décrypter. Souvent je lui demandai son nom ; elle ne voulut jamais me le donner. Pourquoi ? Mystère ! Je réitérais ma demande ce jour-là avec un sourire tentateur et un regard gourmand, en hochant légèrement ma tête en direction de la porte du local à poubelles. C’était comme un signal muet, une invitation même ! Elle tomba dans le piège ou je sombrais dans le sien, allez savoir.

- C’est un parfum créé par Monsieur Gédebras il y a quelques années, me dit-elle en passant la langue sur ses lèvres renflées.

- Monsieur Gédebras ? Et qu’a-t-il à faire dans cette histoire?

Elle eut un sourire de hyène en chaleur, ce qui est terrible.

- Mais Monsieur Gédebras était parfumeur à l’époque !

- Parfumeur ?

Madame Coqualo était partie pour me raconter la vie de notre voisin manchot, ce qui faisait mon affaire ! Peut-être que j’allais pouvoir éviter de me faire vidanger dans le local à poubelles.

- Oui ! Et il a perdu son bras lors de l’explosion de son laboratoire dans l’usine de parfums, rue G……..

Peu à peu, je commençais à comprendre et cela me fit froid dans le dos !...

 

A suivre...

 


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1. gabycmb  le 02-12-2013 à 10:10:30

Bonjour Prof
L'enquête avance à petits pas.
Bonne journée.

2. prof83  le 02-12-2013 à 18:14:56  (site)

A Gaby.
Bonsoir.
Merci pour le com.
Oui je suis un prof enquêteur.
Bonne soirée.

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