posté le 31-05-2016 à 09:18:54

Marina (72).

 

Hortensia dans toute sa splendeur.

 

J’avais donné rendez-vous à Hortensia au bar « Le poussin bleu » en bord de mer à Saint-Raphaël.

Comme d’habitude j’étais en avance, impatient d’apprendre ce qu’elle avait à me dire. En face de moi, c’était tout un flot de passants qui allaient et venaient sur la promenade au bord de l’eau. Le beau temps et l’air doux de ce début d’automne me plongeaient dans un état proche de la narcolepsie (1).

Hortensia arriva par derrière et frappa légèrement mon épaule. Elle s’assit en face de moi et c’est à ce moment-là que je vis combien elle était belle. Brune, yeux bleus et bouche sensuelle, vêtue d’une robe blanche en lin (je crois), courte et ouverte en bas, elle provoqua un choc émotionnel à mon cœur qui pourtant en avait vu d’autres. Son petit sourire à la fois timide et provoquant me fit presque oublier le motif de ce rendez-vous.

Elle parla vite de Sonata, moi je voulais tant qu’on parlât d’elle.

Je n’arrivais pas bien à suivre son discours ; mon regard ne savait pas où se poser. Sur ses yeux, qui avaient la couleur de la mer ? Sur sa poitrine dont je croyais percevoir  ses tétons qui pointaient sous la robe ? J’étais aussi distrait qu’un élève qui écoutait le chant des oiseaux quand son professeur parlait de Charlemagne.

Hortensia regarda sa montre.

- Mauvais signe, me dis-je, un peu déçu.

Elle ouvrit son sac et en retira un petit carnet rouge qu’elle me tendit en disant :

- C’est le carnet de Sonata que j’ai trouvé dans son casier à la pharmacie. Elle a dû l'oublier avant de disparaître.

Dans ma tête, le chant des oiseaux devenait plus fort et couvrait presque la voix du professeur d’histoire…

Je pris quand-même le carnet et je l’ouvris. Il n’y avait qu’une longue série  de noms associée à des numéros de téléphone, des portables le plus souvent.

Je pris conscience que j’avais sous les yeux, la liste des clients de Sonata l’escort-girl. Et il y en avait beaucoup. Peut-être que l’un d’eux était son assassin ou son tortionnaire…

La jolie pharmacienne me regardait à son tour et attendait une réaction qui arriva en retard comme les vieilles locomotives des années cinquante.

Je refermai le petit carnet et je me dis que je devais me jeter à l’eau et tenter un acte plus existentiel que la philosophie de Jean-Paul Sartre (2).

J’essayais d’atténuer la passion des mots qui voulaient sortir de ma bouche :

- Je vous trouve si jolie…

Elle coupa vite mon envolée lyrique :

- Je ne suis pas venue pour ça ! Je ne suis pas libre et je suis folle amoureuse de mon ami Pierrot !

La gifle ! Il fallait que je lui expliquasse comment je fonctionnais malgré le lancement raté de ma fusée dragueuse.

- J’aime tout ce qui est beau, des objets, des personnes, des paysages… Seulement, les souvenirs, parfois s’embrouillent, s’effacent et me font perdre à jamais cette sensation de bonheur qui a touché mon cœur. Alors, je fixe sur des photos, les vibrations de mes amours passées. Vous allez me trouver bizarre, mais je demande à toutes les filles que j’ai aimées ou appréciées, dix photographies pour me constituer une photothèque qui défie le temps qui passe.

Hortensia se leva brusquement et me lança un regard-coup-de-poignard.

- Adieu ! Vous êtes fou ! me dit-elle  en s’éloignant rapidement.

Pour atténuer ma déception, je me dis que cette fille devait certainement avoir la sensibilité d’une écrevisse ménopausée…

Et je me mis à caresser le carnet de Sonata, donné par  la jolie  Hortensia en pensant aux dix photos qu’elle aurait pu m’envoyer.

Aurait-elle été capable de le faire ?

 

A suivre

 

 

Notes :

 

1- Narcolepsie : maladie caractérisée par des crises

                         d'endormissement soudaines et incontrôlables.

 

2- Jean-Paul Sartre :

écrivain de langue française, philosophe politiquement engagé, également dramaturge, romancier, nouvelliste et essayiste. Né le 21 juin 1905 à Paris, il est décédé le 15 avril 1980 dans cette même ville. Écrivain prolifique, il est autant connu pour son œuvre, et notamment sa conception de l'existentialisme, que pour son engagement politique à l'extrême gauche.

 

 

 

 

 

 


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posté le 24-05-2016 à 09:00:22

Marina (71).

 

 

De 14h à 15h, j’avais une classe de 3ème, ce jour-là.

Les élèves, rangés comme des statues, étaient tous munis de prothèses : leur téléphone portable, et sans lui, point de salut. Juste en face, la 5èmeF attendait son prof de SVT, Antonella, qui arriva avec une jupe aussi courte qu’un jour d’hiver. Les troisièmes, les yeux rivés sur leur écran, l’ignorèrent   complètement, occupés qu’ils étaient à envoyer des SMS à n’importe qui. Mes neurones, eux, avaient retrouvé une certaine vigueur, perdue lors du passage à la cantine, vigueur qui se transmit immédiatement à des muscles intimes qui firent dresser ma grue charnelle.

La jeune prof fut accueillie par ses élèves apparemment très polis avec des :

- Bonjour Madame…

- Vous allez bien ?

- Vous avez une jolie jupe…

- Vous êtes bien coiffée…

Bref, les prémisses d’un chahut organisé !

Antonella était toute souriante et remerciait gentiment ses élèves, des embryons de monstres. Sans expérience, elle ignorait, que les élèves, en début d’année scolaire, testaient leurs professeurs et que très vite il fallait mettre une barrière anti-familiarité.

Moi, je ne répondais qu’aux bonjours, à condition qu’ils fussent poliment formulés et à toutes les autres déclarations je lançais invariablement :

- Tu veux deux heures de colle ?

La fois suivante, le filtre avait bien fonctionné et je n’entendais sur mon passage que des « bonjour Monsieur ».

Vers 14h15, alors que notre métabolisme digestif faisait des folies et que les élèves en manque aigu de texto semblaient sombrer dans la schizophrénie, je crus voir quelques mains s’égarer sous les tables. N’allez pas croire qu’ils fantasmaient sur mon cours de chimie aussi excitant qu’une poêle en acier vitrifié, non, ils pianotaient tout simplement sur leur deuxième portable (de secours) pour évacuer vers l’extérieur leur angoisse existentielle. La peur de se faire remarquer, faisait qu’ils multipliaient les fautes d’orthographe dans des SMS pourtant aussi pauvres qu’un paysan du Bangladesh. Je laissais faire pendant cinq minutes, puis j’entreprenais, dans les rangées de la classe, ma deuxième tournée de confiscation des portables coupables. Je  récoltais alors des regards de haine et des inepties du genre « Monsieur, vous n’avez pas le droit ! ». En jetant un bref regard sur les écrans, je croyais lire des textos incompréhensibles venant d’une autre planète. Je feignais alors une terrible colère pour leur « coller » un contrôle-express-surprise pour pouvoir lire tranquillement mes SMS sur mon smartphone qui vibrait dans ma poche. L’un d’entre eux attira mon attention, envoyé par Hortensia la pharmacienne, il disait :

- Contac t moi, jé du nouvo sur Sonata…

 

A suivre

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1. la piote  le 24-05-2016 à 13:45:33  (site)

Bmjr....
Une kestion l prof s v p Merci

Pourquoi....
Vous ecrivez du Genre

Les élèves étaient rangés... COMME DES INIRMES
Merci de me dire ... cdt.

2. la piote  le 24-05-2016 à 18:58:07  (site)

Et bien voila l bon piot mot k il fallait mettre del Départ ....

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posté le 17-05-2016 à 10:13:04

Marina (70).

 

                                Antonella, la prof de SVT, remplaçante de Marina.

 

J’étais impatient d’entrer dans le labo de SVT.

Curieux comme une fouine, je dérogeais à la plus élémentaire des politesses, même si elle était un petit peu surannée et je franchis le seuil avant Antonella qui me regarda avec un air désolé.

La salle baignait dans une atmosphère saturée en vapeurs de formol : elle n’avait pas été aérée pendant plus de deux mois. Cette odeur forte,  trop liée aux cadavres d’animaux, me fit voyager plusieurs semaines dans le passé, quand Marina, accroupie à mes pieds cherchait, grâce à une activité buccale débridée, à faire jaillir de mon menhir turgescent, une source gluante donneuse de vie ou bien quand, alanguie sur la paillasse en porcelaine, elle se pâmait sous les coups de ma scie sauteuse qui remplissait son vagin.

Antonella, elle, ne savait pas tout ça !

Moi, je fus très vite déçu quand je ne vis pas Victor, le squelette voyeur qui assistait impassible et goguenard à mes turpitudes avec Marina. Victor devait maintenant certainement moisir dans une arrière-salle poussiéreuse d’un lieu non défini en relation avec la police ou la justice. Il était devenu la principale pièce à conviction dans l’affaire du meurtre supposé du mari de Marina.

Antonella portait une jupe assez courte peu compatible avec l’exercice de son métier d’enseignante devant des élèves passés maîtres dans l’art de photographier, à leur insu, les professeurs avec leur téléphone portable. Je me réjouis à l’idée de lui donner des conseils de vieux briscard des collèges.

La jeune prof de SVT, certainement victime de la malédiction du lieu et comme droguée par les vapeurs de HCHO (formule du formol) s’accroupit soudain devant moi comme pour rendre hommage à ma virilité.

- L’année scolaire commence bien ! me dis-je.

Hélas, elle s’était simplement abaissée pour admirer les crânes de squelettes  alignés dans un casier vitré posé sur le sol. Honteux, je rougis intérieurement et mon érection subite avorta lamentablement.

J’étais cependant satisfait de penser que lorsque l’ennui allait m’envahir inéluctablement, au cours de l’année, devant mes élèves mutants-momifiés-accro-à-leur-portable, j’aurais tout le loisir de fantasmer sur les cuisses d’Antonella et sur le reste de son corps.

Comme je ne voulais pas être élu mister-seccotine,  j’abandonnais, à regrets, ma jeune collègue en lui disant :

- Ma salle est juste en face de la tienne, si tu as un problème quelconque, tu sais où me trouver !

Et je regagnais mon labo, les poumons pleins de vapeurs toxiques de formol et les yeux transformés en papillotes multicolores à cause des charmes supposés d’Antonella…

 

A suivre

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 


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posté le 10-05-2016 à 08:59:59

Marina (69).

 

La pré-rentrée des professeurs, une journée redoutable !

 

 

Ce lundi, pré-rentrée au collège !

Après une année sabbatique pour préparer mon agrégation de physique, lamentablement ratée, je retrouvais cet établissement que j’avais visité plusieurs fois incognito pendant mon absence.

Marina, la prof de SVT, me recevait de temps en temps dans son labo pour des travaux pratiques innommables qui se terminaient toujours sur la paillasse carrelée parmi le matériel de biologie qui puait le formol. Ma salle se trouvait juste en face de celle de mon ex-collègue qui croupissait en prison, aux Baumettes, pour le meurtre supposé de son mari Victor.  

La matinée se passa étrangement dans une salle de réunion, remplie de brouillard, me semblait-il. C’étaient peut-être mes yeux qui créaient cette sensation de flou après les nombreuses nuits blanches passées à penser à Sonata, la pharmacienne, disparue dans des circonstances suspectes. J’entendais parler le principal sans distinguer ses paroles. Il devait certainement évoquer le sacro-saint règlement intérieur, jamais appliqué et que nous connaissions tous par cœur. Mes paupières  se soulevèrent un tout petit peu lorsque j’eus entre les mains mon emploi du temps qui allait rythmer ma vie tout le long de cette année scolaire. Bof, il n’était ni meilleur, ni pire que les années précédentes ; j’avais mon lundi de libre, ce qui me permettait de digérer mes week-ends passés à corriger des copies.

A midi, comme des moutons, mes collègues se dirigèrent vers la cantine pour l’apéritif de rentrée. Moi, j’allais me réfugier dans ma salle du rez-de-chaussée pour éviter de parler. Je croisais dans le hall, ELLE, la prof de lettres modernes, qui avait, il fut un temps, titillé mes neurones et épanoui ma libido qui n’était que poétique. Oui je vous le jure !  Elle eut, comme un rictus d’ennui, en me voyant, ce qui fit brûler instantanément et virtuellement les quinze mille vers que j’avais écrits pour ELLE. J’eus, un bref moment de nostalgie, un retour gris dans le passé, lorsque je vis ses fesses, bien moulées dans un jeans en coton. Bonheur désuet, bonheur perdu, bonheur qui avait gravé à jamais dans ma tête, des espoirs insensés, des bulles d’amour, aujourd’hui défraîchies. Son prénom même, je l’avais oublié, Amandine ? Joséphine ? Clémentine ? En tout cas une rime en « ine » qui cadrait bien avec son humeur « assassine !

Le long couloir sentait la poussière de l’été et en tendant l’oreille, on avait l’impression d’entendre les cris des élèves dans la cour de récréation, des cris comme coincés entre ces murs gris, des cris fantômes, fugitifs, de l’année trépassée.

Quand j’étais vraiment seul, dans ma tête tournoyaient quatre prénoms de filles qui avaient animé mon année sabbatique : Marina, Serena, Amanda et Sonata. Arrivé devant la porte de ma salle de classe, je m’arrêtais un instant, comme pour effacer mes anciens souvenirs. J’entendis alors, derrière mon dos, le bruit d’une clé certainement  perdue dans une serrure. En me retournant, je vis une jeune femme qui tentait d’ouvrir, sans succès, la porte du labo de SVT. Une cambrioleuse ? Il suffisait de faire trois pas pour me retrouver à côté d’elle. Elle parut honteuse, gênée, quand elle se présenta :

- Je suis Antonella, la remplaçante de Marina V…….. et je n’arrive pas à entrer dans le labo.

Je pris un air important en lui répondant :

- C’est normal, il faut avoir un passe spécial pour ouvrir ce genre de porte !

Et immédiatement je lui proposais mon aide en introduisant dans la serrure ma clé tubulaire qui ouvrait toutes les portes sécurisées.

Antonella, savait-elle seulement, que je n’avais qu’une hâte, c’était de savoir, si Victor, le témoin de mes turpitudes passées, le squelette muet et moqueur, se trouvait encore dans le labo…

 

A suivre

 

 
 


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posté le 03-05-2016 à 08:15:04

Marina (68).

 

Sonata disparue ? Presqu’un coup de massue reçu en pleine face !

Je regrettais de l’avoir un peu mise de côté pour m’occuper de Marina et d’Amanda.

J’entrais dans ma voiture comme dans une chambre à gaz, presque ivre, avec un taux d’alcoolémie dépassant les normes autorisées. Et pourtant j’étais aussi sobre qu’un pinson tombé d’un nid situé sur un arbre d’une abbaye de moines abstinents. Comment conduire dans ces conditions ? Englué dans un brouillard incertain en ce mois d’Août qui rendait l’âme, j’entendis tapoter contre la vitre avant-gauche de ma voiture. Machinalement j’actionnais le bouton concerné du lève-baisse-vitre électrique. J’aperçus alors la tête d’une jeune femme qui ne souriait pas et qui me fit un signe avec son index droit replié vers le haut pour m’entraîner vers une porte cochère où elle avait l’habitude de se réfugier pour fumer une cigarette. Elle était pressée et semblait apeurée. Elle se présenta rapidement :

- Je suis Hortensia, la collègue de Sonata.

Elle portait une blouse blanche, ouverte sur un panorama qui me laissa de marbre ou plutôt de glaise ramollie. Elle se pencha vers moi et me lança une bouffée d’haleine « cigarétoïde », une odeur de tabac brûlé comme Jeanne d’Arc. Elle enclencha un monologue à haut débit qui me saoulait comme un verre de vodka trop matinal.

- Sonata m’a parlé de vous, un soir de solitude et j’ai cru comprendre que vous aviez flashé sur elle. Vers la mi-juillet elle me dit qu’elle allait passer quelques jours en Italie et depuis elle a disparu !

Je savais déjà tout cela et je la regardais sans rien dire comme lorsque l’on est réveillé brutalement la nuit par une crise d’apnée du sommeil. Je devais avoir l’air d’un caméléon dépressif sur un patchwork* de tissus multicolores.

Hortensia se tut un bref instant pour alimenter ses poumons en gaz cancérigènes. Je crus déceler sous ces relents de nicotine et de goudrons, un parfum que je connaissais bien, Shalimar de Guerlain. Et je pensais :

- Quel gâchis ! Les baisers mouillés de cette jeune femme doivent empester le tabac froid !

Hortensia, avec l’air d’un comploteur bolchévique, ajouta :

- Et vous ne savez pas tout. Sonata menait une double vie !

Je sentis ma peau se flétrir comme le papier des vieux parchemins du moyen-âge.

- Une double vie ? criais-je presque, avec l’étonnement ahuri d’un centenaire débonnaire.

 La jeune pharmacienne murmura :

- En fait, Sonata était aussi une escort-girl !

Mon cerveau devint soudain cent-pour-cent mâle :

- Une pute, quoi !

Je la voyais déjà assassinée par un client italien qui chantait « O sole mio » ou bien droguée et envoyée à Tanger par la maffia sicilienne ou alors enlevée et bâillonnée pour aller se prostituer dans les bordels de Tananarive…

- Pauvre Sonata, pensais-je, mais où est-elle en ce moment ?

Longtemps, j’avais espéré un signe d’elle, une bafouille de rien du tout pour me dire ce qu’elle devenait.

Pendant plusieurs semaines, ce fut un silence angoissant !

Je remerciais Hortensia qui avait fini de fumer sa clope. Elle me demanda le numéro de mon portable, pour me donner d’éventuelles nouvelles de Sonata.

En entrant chez moi, j’avais le cœur en vrille en pensant à cette grande rousse qui avait su me séduire et colorer ma vie, grise comme un après-midi londonien…

 

A suivre  

  

 

* Patchwork : ouvrage constitué de pièces de tissu, souvent disparates, cousues les unes aux autres pour créer un motif très coloré.

 

 
 

 
 
 
 
 
 


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posté le 26-04-2016 à 08:29:28

Marina (67).

 

 

                                                      Je n'ai vraiment pas de chance !

                                         Devinez quelle pharmacienne m'a servi...

 

 

J’étais assez impatient de revoir Sonata. Je l’avais un peu perdue de vue, en grande partie à cause d’Amanda, l’avocate de Marina, qui savait y faire pour extraire « la substantifique moelle » des mâles passant à sa portée. J’avais intérêt à gérer ma réserve de sperme qui n’était pas inépuisable. Sonata, je l’avais rencontrée par hasard et tout de suite j’eus, ce qu’on pourrait appeler un « coup de testicules » à défaut d’un coup de cœur qui viendrait peut-être plus tard.

Dans mes moments de solitude, le souvenir de cette fille, grande rousse sensuelle, au short marqué pas un cameltoe des plus coquins, avait permis de redresser la  tête de ma girafe, phallique et cracheuse, endormie dans ma main…

Ce matin-là, j’essayais d’améliorer l’ordinaire, c’est-à-dire de soigner ma présentation malgré la chaleur de ce mois d’Août. Rasé de près et légèrement parfumé, je voulais faire bonne impression après ces quelques semaines passées loin d’elle.

La pharmacie était pleine de « malades » ! Mais que venaient-ils faire là, mon Dieu ? Je pris un ticket pour attendre mon tour. J’en profitais pour regarder un peu autour de moi et « coller une histoire » sur chaque personne. En me fondant sur leur état physique, j’imaginais la pathologie qu’ils pouvaient avoir. Et peu à peu, mon empathie naturelle fit qu’ils me devinrent tous sympathiques. Les êtres humains sont fragiles et obligés de lutter contre de multiples fléaux. La maladie, je crois, en est le plus terrible.

Pour patienter, je cherchais Sonata que je ne voyais pas et cela commençait à m’agacer. Au terme d’une attente de quarante-cinq minutes, je pus enfin, comme un bateau fantôme,  aborder à l’un des comptoirs de la pharmacie. Je fus accueilli par une fanfare, non, par une employée assez défraîchie, aussi sympathique qu’un hareng en fin de vie. J’étais déjà assez gêné de lui demander cinq boîtes de préservatifs, lorsque derrière moi vint se placer, une sorte de Cougar  avide de chair fraîche. Cette dame chasseresse ne respectait pas la distance règlementaire définie par le SNPR (Syndicat National des Pharmaciens Réunis) de 1m52 entre les clients. Cette distance légale était sensée respecter la confidentialité des échanges verbaux patient-pharmacien. Cette dame était loin du compte (ou trop près de la proie) car je sentais sur ma nuque son souffle chaud de femelle en chaleur. Dois-je l’avouer, un début d’érection commençait à dresser mon couvert avec un couteau de belle facture.

Au moment de payer, je trompais ma timidité en demandant à la pharmacienne :

- Sonata est absente ?

Miss blouse-blanche me lança un regard bifide qui me fit supposer que cette femme avait dû être un serpent dans une vie antérieure.

Le taux de phéromones que me lançait la cougar devait certainement suivre une courbe ascendante car dans mon slip, ce n’était plus un canif, ni un couteau à dessert, mais un véritable couteau de boucher, comme celui qui désosse les gigots de kangourous.

La pharmacienne se pencha vers moi et me murmura :

- Voici plusieurs semaines que Sonata est partie en vacances en Italie et depuis on ne l’a plus revue ! En deux mots, Sonata a disparu !

Mon couteau de boucher à désosser se transforma immédiatement en canif nain ! Que voulez-vous, je suis un homme sensible, moi !

 

 

A suivre

 
 
 
 
 
 

 

 
 


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posté le 19-04-2016 à 08:24:25

Marina (66).

 

La calanque de Morgiou.

 

Blowjob ? Ce mot, je l’ai entendu pour la première fois quand j’avais dix-huit ans, dans un cinéma de quartier, poussiéreux, presque désert, lorsqu’une fille de mon âge, Gloria, une anglaise, pas très jolie, que j’avais rencontrée à la fac des sciences de Marseille, avait éjecté son chewing-gum sur la moquette violette et tâchée, pour engloutir mon sexe en permanence dressé.

Sur l’écran, quelque peu avachi, un film, « La grande vadrouille » essayait de survivre. Pour moi, ma vie s’était concentrée sur mon gland que la langue baveuse de la fille triturait comme un bâton d’esquimau glacé qui avait perdu tout son chocolat. Machinalement, je lui triturais les seins ou plutôt ses tétons, car sa poitrine était aussi plate que le discours d’un écologiste militant.

Fatalement, je ne pus tenir longtemps dans sa bouche que je remplis avec une bordée de sperme chaud et gluant qu’elle recracha sur la moquette. Elle étala le liquide séminal avec la semelle de sa chaussure pour le faire pénétrer dans les mailles du tissu violet. Une fois séché, le sperme, allait côtoyer les autres souillures qui parsemaient la moquette, souillures recrachées par des filles trop faciles dont la bouche, gouffre de chair humide, leur permettait de s’approprier ce qu’elles ne possédaient pas : un pénis.

Amanda, elle, avec un violent coup de hanche, me fit basculer sur le côté. Elle se retrouva assise près de moi et pencha sa tête vers mon bas-ventre pour venir façonner mon désir dressé avec ses lèvres aspirantes et masseuses comme les mains d’un sculpteur sur une colonne d’argile.

Dès lors, pendant un certain temps, je fus prisonnier de sa bouche, véritable machine de guerre, capable de faire jaillir des sources dans les déserts les plus arides. Mon cerveau s’était réfugié dans ma tour phallique et semblait y avoir développé une profusion de terminaisons nerveuses, prêtes, à un moment donné, et toutes ensemble, à décharger une infinité d’influx nerveux vers ma moelle épinière, gardienne des vannes de mes jets spermatiques. Il y eut comme un tsunami dans la bouche de l’avocate, une vague gluante qui l’inonda jusqu’ à ses amygdales ; elle avala tout.

Elle voulut m’embrasser sur la bouche et, malgré mon dégoût, je la laissais faire pour la remercier. Mais je lui dis stop, quand elle se mit à quatre pattes dans la position favorite des lévriers femelles. Malgré la vision de sa fissure intime, je ne pouvais lui offrir qu’un caramel mou. Elle fut à la fois déçue et compréhensive. Bonne fille, elle passa sa main sur mon visage, comme pour me consoler.

Nous reprîmes la voie du retour par le chemin de Morgiou. Dans sa BMW, je gardais le silence, mais pas elle. En me laissant près de ma voiture, elle me fixa d’autorité un nouveau rendez-vous et je compris que j’avais intérêt à ce que ma flèche, cette fois-ci, ne se trompât pas de cible.

Chez moi, je constatais avec désolation que mon stock de préservatifs était épuisé et je me décidais à aller à la pharmacie pour que Sonata pût m’en procurer…

 

 

                                                                                                               A suivre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 12-04-2016 à 10:48:00

Marina (65).

 

Je n'osais pas rejoindre  maître Amanda Di-Stretta dans l'eau

par peur d'une hydrocution...

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Sans lâcher mon sexe, maître Amanda Di-Stretta s’écria :

- Oh, on dirait que vous avez une fuite d’huile !

Mais ce n’était pas de l’huile de moteur, c’était plutôt une bordée de liquide séminal à 37°C, que mon gicleur phallique avait projeté sur son ventre. Là, mes spermatozoïdes, ivres de bonheur et remplis d’un espoir insensé, croyaient trouver les ovules de l’avocate. Las, pour eux c’était  pire que le désert de Gobi. Les pauvres, ils périrent bien vite, englués dans de la mélasse spermatique qui avait la fâcheuse tendance de sécher à l’air libre et au soleil.

Amanda me fit les gros yeux comme on les fait au cuisinier qui a raté sa mayonnaise et elle me dit :

- Je vais me baigner pour retirer de ma peau l’élixir de jeunesse éternelle que vous m’avez si généreusement offert ! Vous venez avec moi ?

Il était quatorze heures douze et il ne me restait plus qu’à subir une hydrocution de première classe. Elle m’entraîna dans l’eau en me tirant par la main. Je voulais traîner les pieds, mais cela s’avéra difficile sur les galets. Je me laissais donc faire, en lorgnant sur ses fesses nues quand même ; autant avoir une belle vision avant de mourir. L’eau glacée fouetta mon corps et je sentis des milliers d’aiguilles liquides s’enfoncer dans ma peau. Amanda se tourna vers moi et me dit :

- Allez, ne soyez pas cruche, aidez-moi à enlever toute cette saleté !

Ma main hésitante se promena, timide comme un moinillon, sur les seins, puis sur le ventre de l’avocate. J’aurais bien poussé l’excursion jusqu’entre ses cuisses, mais je n’osais pas car je craignais une réaction négative de sa part. Soudain je sentis sa main se refermer avec force sur mon appendice phallique et commencer, ce que les anglais appelleraient, un puissant handjob (1). Sans demander mon autorisation, mes doigts allèrent se ficher entre les lèvres de sa vulve et entreprirent un vigoureux mouvement de va-et-vient qui la fit crier. A ce moment-là, les mouettes nous regardèrent, perplexes…Encore une fois je pensais à Simone, ma voisine extra-vierge qui avait une odeur de moisi et  cela pour éviter de souiller, avec mon élixir testiculaire, la mer Méditerranée qui était assez polluée comme ça.

Les yeux d’Amanda avaient l’allure de ceux d’un junky (2) égaré dans une rave-party (3) qui se déroulait dans un coin perdu du Massif Central. Bien qu’une partie de moi-même ressemblât à une anguille turgescente, je n’avais pas la vocation de faire l’amour dans la mer comme les poissons. C’est pourquoi je forçais Amanda à sortir de l’eau pour la faire étendre sur le mini-pseudo-rivage caillouteux. Et illico je  m’allongeais sur elle. Merveilleux matelas pneumatique que le corps de l’avocate ! Mais avant de la pénétrer, je me devais d’entreprendre un bouche-à-bouche baveux avec elle accompagné d’un combat de langues  homérique. Je suis un grand romantique, moi, que voulez-vous !

Mais Maître Di-Stretta avait une autre idée en tête ! Elle retira sa langue de ma bouche pour me dire :

- Chéri, j’ai envie de te faire un blowjob (4) !

Tiens, elle me tutoyait maintenant ! Heureusement que la littérature argotique anglaise nous permettait de nous exprimer sans vulgarité !...

 

A suivre

 

Notes :

 

1- Handjob : Le handjob (littéralement « travail de la main ») désigne une pratique sexuelle durant laquelle une masturbation est effectuée à l'aide des mains sur un partenaire consentant dans le but d'obtenir une excitation sexuelle ou un orgasme.

2- Junky : toxicomane qui consomme des drogues dures.

3- Rave-party : réunion souvent clandestine d'un grand nombre de personnes venues danser sur des musiques technos et cherchant à entrer dans un état de transe.

4- Blowjob : Fellation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 05-04-2016 à 09:30:37

Marina (64).

 

 

Amanda collée contre moi, parlait sans s’arrêter. Je ne l’écoutais même pas, occupé que j’étais à contrôler mon taux de testostérone qui me transformait en gladiateur du sexe. Elle, apparemment se souciait peu de ce membre turgescent qui dressait la tête, insolent comme un élève de troisième.

Il aurait suffi d’un mouvement maladroit de ma part, d’un geste tout à fait involontaire, pour la pénétrer et la clouer sur place comme un martyre des temps anciens. Allais-je pouvoir encore tenir longtemps, bloquer  le flux de sperme qui ne demandait qu’à jaillir ? De temps en temps, je regardais la mer qui paraissait glaciale et qui aurait pu figer ma libido ou bien me tuer par une hydrocution foudroyante. J’étais dans de beaux draps !

Je m’en voulais d’être ainsi le digne représentant du macho de base, celui qui pense avec son sexe, haï par la majorité des femmes d’après leurs dires.

Alors je me mis à penser à Simone, ma voisine de palier, professeur de lettres classiques, vieille fille patentée, certifiée cent pour cent vierge, sexy comme une enclume et coincée comme une vis rouillée. En imaginant de passer une nuit avec elle, je me sentais devenir impuissant à vie, avec un sexe aussi mou qu’un avorton de limace anorexique. Et ça marchait ! Entre mes jambes, je sentais mon sceptre se ramollir et baisser la tête comme un moine obéissant. Fichtre et Amanda fichait tout par terre en me disant :

-Tiens, tiens, il me semble que votre levier de changement de vitesses a une petite faiblesse ! 

Cette phrase murmurée « innocemment » effaçait de ma tête Simone la quasi-nonne et faisait dresser, entre mes jambes, ma lance comme un canon en acier inoxydable.

Si proche d’elle, j’avais une vision limitée de son corps :

- ses yeux avaient la rouerie des filles des maisons closes du Moyen-Age.

- Son nez semblait frémir comme celui d’une femelle en rut à l’approche du mâle dominant.

- Sa bouche pulpeuse comme une orange maltaise se tenait prête à engloutir une légion de phallus romains.

- Sa petite langue humide promettait de languissantes caresses.

- Ses seins, semblables à des poires de Turquie, pointaient par des mamelons durs comme l’ébène.

- Sa vulve entrouverte ressemblait à une salle de cinéma pornographique interdite aux moins de trente ans.

Que faire pour ne pas jaillir, là, tout de suite, comme un geyser finlandais qui se réveillait après des siècles de sommeil ?

Alors j’essayais de parler de voitures avec elle. Discuter de moteurs n’avait rien de bien sensuel. Je lui demandais si elle était satisfaite de sa BMW. Le seul problème pour elle, c’est qu’elle trouvait sa boîte de vitesses un peu dure.

- Bizarre ça ! lui dis-je pour alimenter la conversation.

- Oui, continua-t-elle, j’ai des problèmes pour passer de la seconde à la troisième.

Mon visage se voulut expressif en simulant un rictus de doute.

- Vous ne me croyez pas ? me dit-elle. Je vais vous expliquer.

Elle se pencha vers mon bas ventre et saisit mon pénis comme si c’était un levier de changement de vitesses.

Elle mima, le passage sans accroc de la première, puis en me serrant de plus en plus fort, elle bascula mon sexe vers l’arrière comme si elle passait la seconde.

- Voilà, c’est en passant la troisième que j’éprouve un problème, cria-t-elle pour couvrir le bruit des vagues qui s’écrasaient contre les rochers.

Et c’est quand elle passa la troisième, que moi j’eus un gros problème !...

 

A suivre

 

 

 

 


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posté le 29-03-2016 à 10:05:44

Marina (63).

 

Risque d'hydrocution. 

 

Après le déjeuner sur la terrasse du Nautic-Bar, Amanda voulut, et ça je le redoutais, aller se baigner dans un petit coin tranquille de la calanque, à l’abri des regards indiscrets.

Il était 13h30 et pour moi, pas question de me mouiller avant 16h30, une fois la digestion presque terminée. Ma mère m’avait longtemps seriné (1), dans ma jeunesse, les dangers d’une hydrocution (2) après un repas. Pour Amanda, cela ne devait être qu’une baliverne (3) de bonne femme.

Elle me conduisit, par un chemin aussi tordu qu’elle, dans une sorte d’anfractuosité de quelques mètres carrés creusée dans la paroi rocheuse. Il y avait juste de la place pour deux personnes et encore, si elles étaient étroitement enlacées. Il suffisait de se déplacer de quelques dizaines de centimètres pour entrer dans l’eau et probablement périr brutalement d’une hydrocution.

Amanda se déshabilla sans façon et se retrouva rapidement nue en me priant de l’imiter.

L’imiter ? Je n’avais pas l’âme d’un chippendale (4) !

Elle comprit ma réticence à me dévêtir   devant elle et avec un air moqueur, elle me dit :

- Allez, enlevez tout sans crainte, je me retourne pour ne rien voir !

Mais mon problème à moi, était que la vision de ses seins en poires et de son pubis épilé avait déclenché une érection phénoménale. Pire encore, quand je fus totalement nu, de par l’exiguïté du lieu, mon pénis dressé se dandinait sur ses fesses rebondies.

Elle pouffa de rire et murmura :

- Je ne vois rien, mais je sens quelque chose de dur contre mon derrière !

Elle s’allongea sur les galets et me demanda de faire de même.

C’est que, à ce moment-là, je me retrouvais collé contre elle. Ses seins s’écrasaient sur ma poitrine et mon pénis devenait fou entre ses cuisses. A quel jeu jouait-elle ?

Je savais que l’eau froide ramollissait les sexes durs et arrivé à ce stade de la compétition, il ne me restait plus que deux possibilités :

 la petite mort (5) ou la grande mort.

Ou pour parler plus clairement : l’éjaculation ou l’hydrocution !...

 

A suivre

 

Notes :

 

1- Seriner : répéter inlassablement (quelque chose à quelqu'un) dans un but didactique.

2- Hydrocution : syncope par choc thermique consécutive à une immersion dans l'eau froide.

3- Baliverne : parole ou écrit vain et peu sérieux.

4- Les Chippendales sont une troupe de danseurs masculins faisant du strip-tease.

5- « La petite mort  » : orgasme.

 L'origine de cette expression remonte au XVIe siècle, à l'époque d'Ambroise Paré.

A cette époque, "la petite mort" désignait la syncope ou l'étourdissement, mais aussi et surtout les frissons nerveux.

En ce qui concerne l'évanouissement court, on peut effectivement l'assimiler à une « petite » mort, contrairement à la « grande », la vraie, la définitive.

Les heureux hommes qui ont déjà vécu ça, savent que l'orgasme provoque, de manière plus ou moins fugace, des symptômes proches de ce que désignait autrefois la locution (le « grand » frisson).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 


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1. la piote  le 29-03-2016 à 11:10:47  (site)

Hello vous

J avoue la baignade c est pason piot truk

Mais avec une jolie fin comme ça...

Elle pourrait devenir un de mes loisirs

AU LE DIEUX M PARDONNE !!!!

A ton habitude l ami des Mots,

Un sublima ECRIT... Bravo & merci.

Bonne semaine a toi

Et au bon piot plaisir de te relir.

Bosoux de mpi.

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posté le 22-03-2016 à 08:50:29

Marina (62).

 

La terrasse du Nautic bar surplombait la calanque de Morgiou et nous nous installâmes à une table qui offrait une vue plongeante sur le port.

Amanda commanda aussitôt des apéritifs. Je la voyais venir de loin : elle comptait déjeuner ici et se régaler de la spécialité du coin, les poissons. Quelle horreur ! Que faire pour ne pas paraître ridicule à ses yeux ? Je n’ai jamais aimé manger du poisson et la seule fois, dans mon enfance, où ma mère me força à le faire, j’ai développé une brutale attaque d’urticaire.

En apéritif, elle prit un kir royal et moi un simple Martini rouge ; je commençais à me sentir minable devant elle.

En entrée, elle choisit des « Filets de rougets en tartines d'aubergine sur lit de ratatouille » et moi j’optais pour des « Beignets de fleurs de courgettes ». C’est à partir de là qu’elle commença à me regarder de travers.

En parfaite avocate, elle me devança pour commander ensuite une bouillabaisse (deux personnes minimum). Elle essaya ainsi de m’emprisonner dans son délire gastronomique.

Moi je fis la moue et j’eus l’impression de me trouver devant une cours d’assises, jugé pour le meurtre de quelques santons de Provence. J’eus le réflexe, vite réprimé, de lever la main droite et de jurer de dire toute la vérité. Ma vérité à moi, c’était que j’étais allergique aux poissons, ce qui torpillait de fait sa bouillabaisse pour deux personnes minimum.

Dépitée, elle se rabattit sur une « Dorade grillée de Méditerranée », tandis que j’osais commander une « Entrecôte sauce poivre vert », ce qui lui fit lever les yeux au ciel et maugréer :

- Quel con ! Manger de la viande dans un restaurant spécialisé dans le poisson… »

A partir de là, elle se mura dans un mutisme digne d’un Al Capone interrogé par le FBI dans les années quarante.

Je compris alors, malgré le Bourgogne qui commençait à saouler mes neurones, que jamais je ne parviendrai à  baiser Maître Amanda Di-Stretta, avocate au barreau de Marseille.

A la fin du repas, elle se leva pour aller aux toilettes et revint dix minutes plus tard avec un petit sourire qui me remonta le moral. Elle avança son visage vers le mien, ce qui me fit sentir son haleine parfumée au dentifrice à la badiane. De toute évidence, elle s’était lavé les dents, ce que j’appréciais beaucoup. Elle me dit en riant:

-  Je ne suis pas une morue ! Heureusement, car vous n’aimez pas les poissons ! Je ne vais quand même pas vous sucer avec une bouche qui a mangé une daurade.

Je ne savais plus quoi répondre à cette femme qui m’annonçait la suite du programme.

- Il fait chaud, on va aller dans un petit coin tranquille pour se baigner !

J’en avais assez de recevoir des tuiles sur la tête.

- Se baigner ? Mais je n’ai pas de maillot ! dis-je en pensant bien qu’elle allait se lasser de moi.

Elle me regarda comme si j’étais un poète du Moyen-Age.

- Moi aussi, je n’ai pas de maillot ! On se baignera tout nu !

Elle me fit penser à une mante religieuse nymphomane, ce qui n’est pas peu dire. Je me gardais bien de lui révéler la deuxième raison de mon hésitation : ma mère m’avait élevé avec le précepte (1) rédhibitoire (2) qu’on ne pouvait pas se baigner avant trois heures après la fin d’un repas. Et sans réfléchir, je lui avais toujours obéi.

Il était treize trente et j’essayais d’imaginer un stratagème pour ne pas nous baigner avant seize heures trente…

 

A suivre

 

Notes :

 

1- Précepte : formule qui exprime une règle ou un enseignement à

                     suivre.

2- Rédhibitoire : qui constitue un obstacle infranchissable ou radical.

 

 Le chemin qui conduit de l'enfer au paradis:

 

 

 

A: la prison des Baumettes.

B: la calanque de Morgiou

 

 

 

 

 

 

 


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